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6G4 DISTRIBUTION DES PLANTES
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(Poljtric, Sphaigne) et des Lichens (Cladonie des rennes, Cladonie
onciale, Evernie ocreuse, Cétraire piquante, Célraire Irisie.
Cétraire d'Islande^ Célraire des neiges). La teinte des Lichens
donne souvent au sol un coloris spécial, visible à distance, brun^
noir ou d'un blanc jaunâtre, presque fleur de soufre.
Les prairies sont composées d'un très grand nombre de Graminées
et de quelques Joncées, qui sont pour la plupart des plantes
de la flore forestière, sauf les quelques espèces spéciales mentionnées
plus haut. Les Cypéracées sont de formes extrêmement nombreuses,
sanselre plus fréquentes que les Graminées parle nombre
des individus ; ce sont surtout diverses Laiches et des
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Erioi)liores aux aigi'eltes rousses, qui donnent aux prairies de
Cypéracées leur physionomie ; on compte environ 9 pour 100 d&
végétaux de cette famille parmi les plantes vasculaires de la flore
arctique. Les prairies que l'on rencontre au bord des continents^.
jusqu'aux latitudes les plus élevées que l'on connaisse, sont émaillées
de fleurs appartenant à des espèces variées. Presque toutesces
plantes sont vivaces ; leurs rhizomes sont extrêmement développés
et leur partie aérienne très courte, à entre-noeuds presque
nuls, à feuilles en rosette (Silène acaule. Dryade oclopélale. Saxifrage
oppositifoliée, Diapense de Laponie, Drave alpine, Myosote
villeux) ; quelques autres espèces moins nombreuses o»t des tiges
à développement plus rapide dans les derniers entre-noeuds et
peuvent élever leurs fleurs un peu plus haut (Renoncule glaciale^
Pavot nudicaule, Auricule farineuse, Polémoine bleue, Oxyrie
digyne).
Quant aux arbustes, qui sont ordinairement très petits, ce sont
surtout des Saules ou des Airelles. Certains d'entre eux n'ont pas
plus de 2 à 3 centimètres de hauteur. On peut citer les petits
arbustes suivants : Saule polaire, Airelb vigne-d'Ida, Airelle des
marais, Andromède tétragone, Rosage de Laponie. Dans la partie
la moins septentrionale, dans le sud de l'Islande ou le détroit de
Behring, par exemple, on trouve des arbustes plus élevés, qui peuvent
atteindre parfois jusqu'à plus d'un mètre de hauteur et constituent
une transition avec la flore des forêts boréales (Saule laineux,
Bouleau blanc^ Bouleau nain, Aune blanc, Aune en broussaille,
etc.).
Les variations que présente la distribution des plantes dans ces
régions, à mesure qu'on s'élève sur les montagnes, sont, on le
comprend, peu marquées. Cependant, lorsqu'on atteint des altitudes
de plus en plus élevées, on voit disparaître peu à peu certaines
espèces. La plante vasculaire qui s'élève le plus haut paraît
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être le petit Saule glauque ; au-dessus, on rencontre un nombre
limité de Mousses et de Lichens.
Flore des forêts boréales — Lorsqu'on se dirige vers le sud en
partant des contrées arctiques, on rencontre une ligne de forêts.
Ces forêts semblent être étendues sur presque toute la partie
septentrionale de la région boréale tempérée. Sur l'ancien continent
et déjà sur le nouveau, elles ont été en grande partie défrichées
et remplacées par des cultures, mais si l'on fait abstraction
de ces changements relativement récents, on peut caractériser
toute cette flore naturelle par la présence d'un grand nombre
d'arbres (Hêtre, Pin silvestre. Frêne, Bouleau, Chêne, etc.), dont
les individus de même espèce se trouvent en abondance dans les
mêmes contrées : c'est là le caractère principal des forêts
boréales
Cette flore naturelle est limitée au nord par la flore arctique et
au sud de la façon suivante. Dans l'ancien continent, la limite,
partant du milieu de l'île Sachaline, passe au sud de l'Amour vers
la chaîne de l'Altaï et au nord de la Caspienne, atteint la mer
Noire à l'embouchure du Dnieper, puis suit à peu près la limite
du Danube, passe au midi des Alpes, traverse le Rhône non loin
du confluent de l'Isère, passe au sud des Pyrénées et se termine
en Galice vers le cap Corsubedo. Sur le nouveau continent,
la limite de la flore forestière va d'abord presque du sud au nord
depuis l'embouchure du Mississipi jusqu'au bassin de l'Albanie,
puis presque de l'ouest à l'est jusqu'à l'embouchure de TOrégon.
Le nombre des espèces est considérable dans cette flore, par
rapport au nombre des espèces arctiques et la variété des formes
est d'autant plus grande qu'on se rapproche du sud. Dans le nord
de la flore forestière, il y a tout autant de végétaux, mais on y
observe un bien plus grand nombre d'individus de la même
espèce, et l'on peut parcourir des distances énormes sans constater
aucun changement dans la nature du tapis végétal. J . e nombre
des espèces propres et même des genres spéciaux à cette flore est
aussi très grand ; il y a plus, dans un très grand nombi'e de sousrégions
d'étendue souvent peu considérable, on rencontre des
espèces spéciales. C'est ainsi que la Saxifrage des Carpathes,
la Campanule des Carpathes, le Chrysanthème rotondifolié, la
Fétuque des Carpathes, etc., sont limités aux Carpathes. La Pédiculairè
d'OEder et l'Armoise de Norvège sont les seules espèces
propres à la presqu'île Scandinave. Dans la partie méridionale de
la flore, les espèces spéciales sont beaucoup plus nombreuses
pour une région donnée; ainsi on compte treize plantes spéciales