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les Neckères, etc., les branches sont souvent sur deux rangs, tandis
([ne les feuilles sont disposées suivant | ou | . C'est dans les
Mousses vivaces, où l'archégone et, plus tard, le tomogione se
développent au sommet des branches latérales et où la tige poursuit
indéfiniment sa croissance, Mousses dites pleurocarpes (fruits
latéraux), que la ramification est la plus abondante. Quand l'archégone
et le tomiogone terminent, au contraire, la tige et en
arrêtent la croissance, dans les Mousses dites acrocarpes (fruits
terminaux), si la tige est annuelle, elle ne sfe ramifie ordinairement
pas ; si elle est vivace, une ou deux branches latérales poursuivent
la croissance, en formant dans le premier cas une cyme
unipare avec sjmpode, dans le second une cyme bipare. Ces branches
latérales réparatrices, nommées innovations, s'affranchissent
plus tard par la destruction de la tige; si l'atfranchissement a lieu
de bonne heure, il en résulte l'apparence d'une tige simple.
Les lemlles, toujours sessiles et largement insérées, sont isolées
quelquefois distiques (Fissident, Distiche, Conomitre, etc.), le plus
souvent disposées suivant ~ (Fontinale, etc.^ 1 (Sphaigne, etc.),
f (Funaire, I, fig. 245, etc.) ou même 5I et g (divers Polytrics), le
plus souvent rapprochées et étroitement imbriquées. Au voisinage
des organes sexués, elles se serrent ordinairement en rosette et
prennent parfois une forme et une couleur particulières Leur
structure et leur mode de croissance ont été indiqués (I, p. 327 et
p. 328).
Les poils absorbants, ou rhizoïdes (1), s'échappent en grand
nombre des cellules périphériques de la tige, surtout à sa base,
et souvent ils la revêtent d'un feutrage épais de couleur rouge brun.
Us sont cloisonnés transversalement en cellules superposées s'allongent
par croissance intercalaire, se ramifient sous chaque cloison
et forment dans le sol un feutrage inextricable. A l'état adulte,
les Sphaignes et les Hypnes des eaux stagnantes sont seuls dépourvus
de ces poils absorbants.
Multiplication — Les Mousses se multiplient avec profusion par
marcottage naturel, par formation de bourgeons sur les rhizoïdes,
par production sur la tige et les feuilles de filaments protonémiques
qui à leur tour engendrent des bourgeons. En outre, elles
développent souvent, au sommet de la tige (Tétraphide, Aularomnie.
etc.) ou sur les feuilles, des propagules, qui germent ensuite
(1) Du grec : ôiÇ« {rhiza), racine; ttâoç {eïdos), forme.
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en un protonème {[, p. 570) et qui sont leurs vraies spoie ^
Reproduction. - La formation de l'oeuf des Mousses a eie
décrite dans ses traits essentiels (I, p. 562 et suiv., fig. 242 et 243).
Anthéridies et archégones y sont groupés, comme on sait, dans
un involucre au sommet de la tige dans les Mousses acrocarpes a
l'extrémité des branches dans les Mousses pleurocarpes._ Quand il
est hermaphrodite ou femelle, l'involucreest nomme pencheze{i),
comme chez les Hépatiques ; quand il est mâle il reçoi le nom de
vérinone (2). Dans ce dernier cas, les antheridies, portées à 1 aisselle
des feuilles, peuvent laisser libre le sommet de la tige, qui
continue parfois sa croissance après la formation de l oeut, en traversant
le périgone (Polytric). ,, •.•WT r.
Le développement de l'oeuf en tomiogone a ete étudié (1, p. 5b5,
fi- 244, 245 et 246). Dans le tomiange, les cellules meres des
tomies forment une assise, qui est tantôt continue en haut et
recouvrant la columelle en forme de cloche (Sphaigne etc ).
tantôt ouverte en haut comme en bas et entourant la colume e
en forme de tonneau (Brye, etc.). Dans le premier cas, e pedicelle
demeure très court et le tomiogone reste tout entierinc us, jusqu à
sa maturité, dans l'archégone distendu ; au-dessous de lui, la portion
terminale de la tige s'allonge beaucoup et forme un faux pedicelle,
nommé psewrfopoiie (faux pied). Dans le second, le tomiogone
se développe en longueur, déchire bientôt l'archégone à la base et
entrainela coiffe à son extrémité, puis se différencie en un pedicelle
et un tomiange. Le tomiange mûr ouvre presque tou.iours
par une fente circulaire détachant un opercule, rarement par
quatre fentes longitudinales (Andrée).
On a vu (1, p. 568, fig. 247) comment la tomie germe en un protonème
très développé, sur lequel bourgeonnent ensuite les tiges
feuillées. Le plus souvent ce protonème est éphémère et se détruit
en affranchissant les tiges qu'il a produites ; mais quand ces tiges
sonttrès petites et de courte durée (Phasque, Pottie, etc.), il continue
à végéter, même après que la tige feuillée a produit son oeuf et
mûri son tomiogone, et l'on voit coexister les trois états successits
du développementde la plante. Ordinairement filamenteux, le protonème
forme quelquefois une lame à bord lobé (Sphaigne), ou meme
ramifiée en buisson (Andrée). ^ „ f
Il est à remarquer qu'au moment de la formation de 1 oeut, le
nombre des anses chromatiques du noyau double. Toutes les cel-
(1) Voir p. 180. (2) Du grec : uspi (péri), autour; yo'joç (gonos), embryon.