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l'inférieur seul est fertile (Actinostrobe, Callitre, Fitz-royer),
tantôt deux à quatre verticilles, dont l'inférieur ou les deux inférieurs
sont stériles (Thuier, Biote, Libocèdre, Thuiopse), tantôt
deux à six verticilles, dont l'inférieur et le supérieur sont stériles
(Cyprès, Petit-cyprès). Dans les (ienévriers, ces bractées mères,
formant un k quatre verticilles, dont un seul est fertile, deviennent
charnues à la maturité et se soudent complètement de
manière à simuler une baie.
Dans la fleur femelle, le double carpelle, concrescent avec la
bractée mère dans presque toute son étendue, libre seulement au
sommet, comme dans les ïaxodiacées, porte, dressés à sa base,
tantôt un seul ovule médian (Genévrier), tantôt côte à côte deux
(Thuier, Libocèdre, Actinostrobe, Petit-Cyprès, etc ), cinq(Thuiopse)
ou de nombreux ovules (Cyprès, etc.). La graine, munie parfois
de deux ailes (Callitre, Thuier, etc.), a un embryon dicotylé. Dans
les Genévriers, l'oeuf se divise en quatre quartiers, qui produisent
chacun un embryon dicolylé, dont un seiil arrive d'ordinaire à
maturité.
D'après la consistance ligneuse bu charnue du cône, si l'on y
joint ce caractère que l'oeuf produit tantôt un seul, tantôt quatre
embryons, les genres se groupent en deux tribus très inégales :
1, Cupressées. — Cône ligneux; oeuf produisant un seul embryon : Actinostrobe,
Callitre, Fitz-royer, Thuiopse, Libocèdre, Thuier, Biote, Cyprès,
Petit-cyjjrès.
2. Junipérées. — Cône charnu; oeul' produisant quatre embryons: Genévrier.
Résumé de l'ordre des Cupressinées. — Constitué par les deux
familles qu'on vient d'étudier. Tordre des Cupressinées comprend
18 genres avec 92 espèces. La formation constante d'un cône, par
où ces plantes, bien que nudovulées^ échappent à l'inconvénient
d'être gymnospermes, assure à cet ordre une supériorité marquée
sur le précédent,
ORDRE III
ABIÉTINÉES (voir p. 252).
Caractères généraux. — Les Abiétinées sont des arbres à feuilles
isolées, dont la racine a des canaux sécréteurs dans sa stèle, dont
la tige en possède aussi dans sa stèle et dans son écorce en rapport
avec les feuilles, dont la feuille n'en renferme que dans son
écorce. Dans la fleur femelle, l'ovule ou les ovules sont insérés sur
le dos du double carpelle près de son sommet, renversés de
manière à tourner leur micropyle en bas et presque toujours concrescents
avec le pistil sur toute leur longueur.
Division de l'ordre des Abiétinées en trois familles. — D'après
le nombre des ovules et l'indépendance ou la concrescence du
pistil avec la bractée mère, l'ordre des Abiétinées se partage en
trois familles :
/ . ^ indépendant de la bractée mère .
Pistil ) "niovule, I c^jjcrescent avec la bractée mère.
( ])iovulé, indépendant de la bractée mère . .
Podocarpacées.
Araucariacées.
AbiéLacées.
Podocarpacées. — Les Podocarpacées comprennent 6 genres
avec 43 espèces. La racine a ses cellules corticales munies de fines
bandes d'épaississement spiralées et renferme parfois dans son
péricycle des canaux sécréteurs en dehors des faisceaux libériens
(Stachycarpe) (voir note p. 260). La tige a d<ans son péricycle un
canal sécréteur en dehors de chaque faisceau foliaire; elle n'en a
pas dans l'écorce; le liber secondaire y est stratifié par des fibres,
comme dans les Ifs et les Cyprès. La feuille a un canal sécréteur
dans la région dorsale du péridesme de sa méristèle; elle n'en a pas
dans l'écorce ; dans ses flancs, le péridesme différencie deux ailes
de vaisseaux surnuméraires (tissu de transfusion), dilatées en éventail
sous l'endoderme, mais demeurant libres sans se reployer. Dans
les Nageiers, la feuille a, par exception, un limbe élargi avec de
multiples nervures parallMes. Plusieurs Podocarpes ont aussi des
feuilles larges, mais univerves, et munies, vers le milieu de leur
épaisseur, d'une lame de vaisseaux corticaux (tissu d'irrigation).
Ordinairement dioïques, les fleurs sont parfois monoïques (Saxegothée).
La fleur mâle a. sous chaque étamine, deux sacs polliniques
à grains de pollen munis de deux ampoules latérales aérifères.
L'épi femelle n'a qu'un petit nombre de courtes bractées mères,
dépassées longuement par le pistil, qui en est indépendant et qui
porte sur sa face dorsale, inséré près du sommet, un seul ovule
renversé concrescent avec lui et même enveloppé par lui de
manière à paraître muni de deux téguments. A la maturité le
pistil, avec sa graine, devient charnu, et parfois l'axe de l'épi se
renfle au-dessous de lui en un pédicelle également charnu (Podocarpe).
Quelquefois ces fruits charnus sont assez nombreux et
assez rapprochés pour former ensemble un petit cône, soit qu'ils
se soudent complètement (Saxe-gothée) ou qu'ils s'accolent simplement
en forme de mûre (Microcachryde) ; mais le plus souvent ils
sont trop écartés dans l'épi pour se toucher (Stachycarpe), ou bien
il n'y en a qu'un oa deux, libres au sommet d'un pédicelle charnu