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(Cératiomyce poiûoïde). La substance protoplasmique ne fait que
revêtir d'une couche mince la surface de ces petites tiges ou de ces
alvéoles; tout le reste est formé par la gelée transparente qui remplissait
les mailles duplasmode. Celte couche se partage ensuite en
autant de portions polygonales qu'elle a de noyaux, et chacune de
ces cellules devient une spore. A cet effet, elle pousse vers l'extérieur
en son milieu un prolongement grêle qui se renfle à son
extrémité ; tout son protoplasme passe peu à peu dans ce renflement
terminal, qui prend une forme ovoïde, se revêt d'une membrane
de cellulose et constitue la spore. A la maturité, la plante se
réduit donc à un corps gélatineux tout hérissé de pédicelles vides,
transparents, terminés chacun par une spore, et ressemblant à un
Ilydne dans Tune des espèces, à un Polypore dans l'autre.
Acrasacées. — Les Acrasacées, 8 genres avec 14 espèces, vivent
pi'incipalement sur les excréments (crottin de cheval, bouse de
vache, etc.), dans la levure de bière étalée sur une surface humide,
sur les graines en putréfaction, etc. Le corps protoplasmique de la
spore, échappé de la membrane cellulosique, y devient immédiatement,
sans passer par l'état de zoospore, un myxamide qui se
divise un grand nombre de fois. Quand le milieu nutritif est épuisé,
tous les myxamibes convergent vers certains centres, s y juxtaposent
sans se fusionner et y forment autant de plasmodes agrégés.
Chacun de ceux-ci se dresse aussitôt perpendiculairement au support
et, par le glissement de ses éléments, qui grimpent pour ainsi
dire les uns sur les autres, il prend une forme déterminée et constitue
un appareil sporifère. La longue et active période qui, dans
les Myxomycètes à symplaste, sépare la réunion des myxamibes
de l'édification de Tappareil sporifère, fait ici entièrement défaut.
La structure différente de l'appareil sporifère caractérise les huit
genres actuellement connus. Chez les Copromyxes, c'est une petite
masse sessile, sphérique ou ovoïde, dont chaque cellule s'entoure
d'une lïiembrane de cellulose et devient une spore, cette petite
masse est brièvement pédiculée dans les Guttulines et Guttulinopses.
Chez les Acrases, les myxamibes se superposent en une file verticale,
qui se différencie de la base au sommet; les cellules inférieures,
plus grandes, cylindriques et fortement unies entre elles,
prennent une membrane solide, se remplissent d'un liquide clair
et constituent un pédicelle; les supérieures, plus petites, arrondies,
forment dans le prolongement de ce pédicelle un chapelet
de spores. Chez les Dictyostèles, les myxamibes s'entassent
en une colonne cylindrique, qui devient un pédicelle plus- ou
moins épais, terminé par un renflement sphérique ou ovoïde dont
les cellules constituent autant de spores. Dans le Polysphoridyle
et les Sappinie, la colonne se ramifie et chacune de ses branches
verlicillées (Polysphondyle) ou non (Sappinie) se termine,
comme le tronc principal, par un groupe sphérique de spores.
Dans la Cénonie, enfin, la colonne, simple ou ramifiée en verticilles,
est fixée h la base par un crampon et se dilate au sommet en
une cupule à bord denté, qui supporte l'amas sphérique des spores.
Certaines de ces plantes, notamment les Dictyostèles, exigent la
présence dans le milieu de culture de diverses Bactériacées^ que
les myxamibes attaquent et digèrent à distance, pour s'en nourrir.
En un mot, elles sont parasites des Bactériacées, et offrent un
remarquable exemple de parasitisme à distance.
Résumé de Tordre des Myxomycètes. — Ainsi composé de trois
familles, d'étendue très inégale, celle des Trichiacées étant de beaucoup
la plus vaste. Tordre des Myxomycètes comprend, en somme,
54 genres avec environ 420 espèces.
ORDRE II
SIPHOMYCETES
Caractères généraux. — Le thalle des Siphomycètes^ qui prend
d'ailleurs les formes les plus diverses, diffère de celui de tous les
autres Champignons parce quMl n'est pas cloisonné en cellules et,
de plus, se distingue de celui des Myxomycètes parce qu'il est enveloppé
d'une membrane de cellulose. Quelquefois Tapparition de
cette membrane est tardive et jusque-là le thalle se montre animé
de mouvements amiboïdes, qui le font ressembler à un Myxomycète
(certaines Chytridiacées). En outre, ces Champignons forment
des oeufs. Ils emploient dans ce but les moyens les plus variés^,
depuis Tisogamie la plus complète jusqu'à Thétérogamie la plus
accusée, et développent aussi leurs oeufs de diverses manières.
C'est ce qui fait de leur étude spéciale-Tun des chapitres les plus
instructifs et les plus attachants non seulement de la Botanique,
mais de la Biologie tout entière.
Division de Tordre des Siphomycètes en sept familles. — Par
la conformation diverse du thalle en rapport avec le mode de vie,
mais surtout par le mode de formation des oeufs et des spores, les
Siphomycètes se groupent en sept familles distinctes, de la
manière suivante :