
50 CHAMPIGNONS
f I
laire, ce qui n'empêche pas les fuseaux proloplasmiques ainsi
séparés de se comporter ensuite exaclemenl comme dans le premier
cas. Que la baside soit entière, auquel cas la plante est dite
holobaside (I). ou cloisonnée, auquel cas la plante est dite phragmobasicle
(2), les spores sont donc toujours, dans ce premier
mode, disposées en couronne à son sommet: en un mot, la baside
est acrospore (3).
Tantôt la baside est cylindrique et son nojau unique se divise
longitudinalement, d'ordinaire deux fois de .suite, en formant
quatre noyaux, superposés en file. Puis, s'il s'agit d'un Tylostome,
par exemple, sans qu'il se fasse entre les noyaux aucune cloison
transversale, chaque disque de protoplasme correspondant à un
noyau, disque qui occupe tout le pourtour de la baside, mais seulement
le quart de sa longueur, se dirige latéralement, pousse sm*
le ilanc un p^tit rameau, y passe avec son noyau 'et s'amasse à
la pointe autour de lui pour former la spore, bientôt séparée par
une cloison basilaire du stérigmate et de la baside ainsi vidés.
S'il s'agit, au contraire, d'une Auriculaire, par exemple, il se fait,
perpendiculairement à la ligne des centres des noyaux, trois cloisons
transversales qui rendent la baside quadricellulaire, ce qui
n'empêche pas les disques protoplasmiques ainsi séparés de se
comporter ensuite exactement comme dans le premier cas. Que la
baside soit entière ou cloisonnée, que la plante soit holobaside ou
phragmobaside, les spores sont donc toujours, dans ce second
mode, disposées sur ses flancs à des hauteurs inégales : en un
mot, la baside est pleurospore (4).
Acrosporées ou pleurosporées, entières ou cloisonnées, les
basides peuvent être, au moment de la maturité des spores,
externes, c'est-à-dire situées sur la surface libre de L'appareil sporifère,
ou internes, c'est-à-dire disposées dans des cavités internes
de cet appareil. La plante sera dite gymnobaside (5) dans le premier
cas, angiobaside (6) dans le second.
Outre les spores proprement dites, portées par les basides, beau-
(1) Du grec : oloq {holos)\ tout entier ; et baside (la basiele reste entière).
(1) Du grec : ©payaôç (p/.ragmos), défense {cloisons constituant comme des
défenses) ; et baside (baside cloisonnée).
(3j Du grec : axpo; (acros), qui est en haut; et spore (spore naissant au sommet).
(4) Du grec : 7rA5upa (pieura), ilanc ; et spore (spore naissant de côté).
(5) Du grec : yuavo; {gijmnos), nu ; et baside.
(6) Du grec : d-^^^lo-'J ( îc/f/eion), enveloppe ; et baside.
'V.
BASIDIOMYCÈTES 51
coup de Basidiomycètes forment une ou plusieurs sortes de spores
accessoires, qui sont des conidies. Ces conidies se rencontrent
tout aussi bien chez ceux qui sont munis de probasides que chez •
ceux qui produisent directement leurs basides. Uninucléées quand
elles procèdent du thalle dans sa première période,- elles sont binucléées
quand elles en naissent dans la seconde.
Enfin, si la formation de l'oeuf et son développement demeurent
encore inconnus dans la plupart des plantes de ce vaste groupe,
on a pourtant réussi tout récemment àles observer chez quelquesunes,
appartenant à la famille des Pucciniacées et des Agaricacées-
L'oeuf y est formé par isogamie, comme chez les Mucoracées, avec
cette différence toutefois que les deux gamètes, étant unmucléés,
sont des cellules, comme d'ordinaire, et non des articles ; mais, s'il
y a fusion des deux protoplasmes, les deux noyaux demeurent côte
à côte séparés (fig. 48, B H C). L'oeuf a donc deux noyaux (fig. 18 D.
Il germe aussitôt, sur la plante mère et à ses dépens, et produit
un chapelet de cellules (fig. 48, E, F, J), également à deux noyaux,
qui se détachent, se disséminent et plus tai'd germent chacune en
un thalle cellulaire, où chaque cellule a aussi deux noyaux conju-
.^ués En un mot, foeuf se développe en un tomiogone, réduit
à un simple chapelet de tomies exogènes. Gomme le thalle produit
un grand nombre d'oeufs en des points très rapproches, tous
les chapelets an contact forment ensemble un tomiogone composé,
sur lequel on reviendra plus loin, en.étudiant la famille ou
le phénomène a été observé.
Division de rordre des Basidiomycètes en dix familles — Ln
se fondant sur ce que, pour produire leurs spores, les basides partagent
leur noyau tantôt transversalement, sont acrospores, tantôt
longitudinalement, sont pleurospores, on divise d'abord l'ordre
des Basidiomycètes en deux sous-ordres ; les Acrosporees et les
Pleurosporées. Puis, suivant que les basides sont entieres ou
cloisonnées, nées directement sur l'appareil sporifère ou precedées
de probasides, externes ou internes, enfin smvant qu eUes
forment les spores en nombre fixe ou indétermmé, on partage chacun
de ces deux sous-ordres en cinq familles, de la maniere suivante
: