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sur cette coïncidence, 11 est rare que la tigelle ne s'accroisse d'aucune
façon au-dessous de la gemmule, qui demeure à la germination
en contact avec les cotyles (Blé, Orge. Seigle, etc.). Dans tous
les cas, la première feuille de la gemmule s'allonge en une gaine
blanche, fendue seulement au sommet du côté de la petite cotyle
pour laisser passer d'abord la seconde feuille, qui est verte et pourvue
d'une gaine fendue tout du long, puis la troisième et les suivantes,
semblables à la seconde et qui succèdent en ordre distique.
En tenant compte à la fois : de la conformation de la grande
cotyle, dont la partie descendante est tantôt libre,.tantôt concrescente
avec la tigelle ; 2o du mode d'allongement de la tige entre
les cotyles et la gemmule lors de la germination, qui s opère tantôt
au-dessus du point de départ de la méristèle cotylaire en formant
un entre-noeud épicotylé, à écorce dépourvue de méristèle,
tantôt au-dessous de ce point en allongeant le noeud cotylaire dont
l'écorce renferme une méristèle inverse ; du mode d'articulation
et de rupture de l'axe de Tépillet, qui a lieu tantôt à la base même,
au-dessous des deux bractées stériles, tantôt un peu plus haut,
au-dessus de ces bractées ; 4» enfin de la situation des fleurs avortées
dans Tépillet, qui sont tantôt au-dessous, tanlôt au-dessus des
fleurs fertiles : quatre caractères ordinairement concomitants,
tirés les deux premiers de la première origine de la plante ou de
sa base, les deux derniers de son extrême fin ou de son sommet,
on groupe les genres en deux divisions principales ou sous-familles,
ainsi caractérisées :
1. Lysaspi iées ou Panicoidées. - Partie descendante de la grande colyle libre
et atteignant Textrémité inférieure de la tif^elle. A la germination, la
gemmule est soulevée par un entre-noeud épicotylé, dépourvu de méristèle
corîicale. Epi l let ordinairement articulé à la base même et tombant
avec les deux bractées stériles. Fleurs avortées situées ordinairement
au-dessous de la fleur fertile : Maïs, Larmille, Euchlène
Canne, Barbon, Sorgho, Bardanette, Panic, Sétaire, Cenchre, Chloride,
Chiendent, Eleusine, etc.
2. Synaspidées ou Avéaoïdées. — Partie descendante de la grande cotyle concrfscente
à la Ugelle et n'en atteignant pas l'extrémité. A la germination.
la gemmule est soulevée par une élongation du noeud cotylaire,
pourvu d'une méristèle corticale inverse. Epillet ordinairement articulé
au-dessus des deux bractées stériles et tombant sans elles. Fleurs
avortées situées ordinairement au-dessus des fleurs fertiles : Riz. Leersie,
Zizanie, Lyge, Phalaride, Flouve, Stipe, Millet, Vulpin, Phléole,
Agroste, Calamagroste, Houque, Canche, Avoine, Gynère, Roseau,
Piiragmile, Seslérie. Mélique, Brize, Glycérie, Paturin, Fétuque,
Brome, Br'achypode, Ivraie, Nard, Agrppyre, Seigle, Blé, Orge, Elyme,
Bambou, etc.
Ces deux sous-familles sont ensuite subdivisées, d'après des
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caractères moins importants, dans le détail desquels on ne peut
entrer ici, la première en cinq tribus, la seconde en huit tribus.
Il serait préférable de considérer ces deux sous-familles comme
deux familles autonomes, que Ton nommerait respectivement
Panicacées et Avénacées. Le nom de Graminées serait alors
transféré à l'ordre qu'ensemble elles constituent, et dont la dénomination
s'en trouverait simplifiée.
Plusieurs Graminées nourrissent de leurs graines l'homme et
les animaux et sont cultivées depuis les temps les plus anciens ;
on les réunit sous le nom de céréales. Ce sont, au premier rang,
les Blés, les Orges (1), le Seigle, les Avoines, le Maïs et le Kiz ; au
second rang, les Panics (2) les Sorghos, les Éleusines (tocusso,\
le Paturin d'Abyssinie, le Phalaride des Canaries, etc. D'autres
sont cultivées pour leur moelle sucrée, comme la Canne à sucre
et le Sorgho sucré ; pour'leurs principes odorants, comme le Barbon
muriqué, qui donne le vétiver ; ^ouv leur tige dure et
igneuse, comme le Roseau et les Bambous ; pour leurs feuilles
résistantes servant à faire des ouvrages de sparterie, comme le
Lyge spart et surtout le Macrochle tenace, vulgairement Alfa. Un
grand nombre enfin sont fourragères et varient beaucoup suivant
les pays et la nature du sol. .Les Zizanies palustres (Co-ba, Kiao)
sont cultivées dans Teau en Chine (comme le Riz) pour leurs tiges
dont on mange la partie inférieure à l'état jeune.
Les Graminées ont toujours été classées jusqu'à présent parmi
les Monocotyles, tout à côté des Cypéracées, auxquelles elles ressemblent,
en effet, par le port. Mais par leur fruit inséminé, par
la dualité et la conformation des cotyles, qui sont notamment
dépourvues de ligule, par leur radicule endogène, par la forme
de la première feuille de la gemmule, réduite à une gaine binerve,
par la disposition distique des feuilles, par l'organisation florale,
enfin, notamment la présence d'un calice et la structure du pistil,
formé d'un seul carpelle fermé à placentation axile, ce qui rend la
fleur zygomorphe, par tous ces caractères, les Graminées diffèrent
trop profondément des Cypéracées pour qu'il ne soit pas nécessaire
désormais de les en éloigner beaucoup dans la Classification.
(1) Par germination de l'Orge on obtient le malt, qui avec de Peau à 680-70° donne
le moût servant à fabriquer la bière à l'aide de la Levure. On fabrique à l'aide du
Biz le saki, liqueur naUonale des Japonais ; à l'aide de la levure chinoise (Amylomyce
de Roux, qui est une Mucorinée), on fabrique Teau-de-vie annamite (choumchoum,
arack). On fabrique avec les grains de Sorgho une bière appelée pouh au
Sénégal ; avec le Mil à chandelle (Peunisète typhoïde) on fabrique une bière appelée
dolo.
(2) On peut signaler ainsi notamment le Panic burgu (ou bourgou) qui joue dans
la région du Niger un rôle très important (Chevalier).