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rameaux qui s'y divisent souvent au point de remplir la cavité
(Péronospore, Phjtophthore) (1).
Plus tard, il pousse hors de la plante hospitalière, en divers
points des tiges, des feuilles et des inflorescences, un appareil
sporifère diversement conformé. l>ans les Péronospores, une
branche du thalle s'échappe par l'ouverture d'un stomate, s'allonge
dans l'air perpendiculairement à l'organe, se dichotomise à plusieurs
reprises et termine enfin chacun de
ses rameaux par une spore. Il en est de
même dans la Brémie, mais ici chaque dernière
branche de la dichotomie se dilate en
une large plaque, de laquelle partent les
courts rameaux sporifôres. Dans les Sclérospores
et les Plasmopares, la ramiflcation
est latérale, et il en est de même
dans les Phytophthores, à une différence
près : sous chaque spore naît un rameau
qui s'allonge en la rejetant de côté et se
termine à son tour par une spore ; sous
celle-ci se produit de nouveau un ramuscule
qui la rejette de côté, et ainsi de
suite : en un mot, la ramification, com-
^mencée en grappe, s'y poursuit en cyme
unipare. Enfin, dans les Basidiophores, la
Fig. 13.
rifères
blanc.
Rameaux spode
l'Albuge
branche du thalle ne se ramifie pas, mais porte directement sur
son extrémité renflée un certain nombre de spores, attachées par
de courts pédicellefe.
_ Dans les Albuges, les branches émanées du thalle sont courtes,
simples, serrées en grand nombre de manière à former une assise
au-dessous de l'épiderme soulevé (fig. 13) ; chacune d'elles renfle
son sommet en une spore, qui se sépare par une cloison ; elle s'allonge
ensuite et forme une seconde spore sous la première, puis une
troisième sous la seconde, etc., de manière à porter finalement
un chapelet de spores. Pressé de plus en plus par la masse de ces
spores, l'épiderme finit par se déchirer pour les mettre en liberté
sous forme d'une poussière blanche.
Les spores germent d'une manière diff"érente suivant les genres-
Dans les Péronospores et la Brémie, elles poussent directement
(1) Le thalle peut avoir dans sa membrane assoc'ation de cellulose et de callose
iManf;in). On voit des disjoncteurs de callose séparant les chapelets de conidies des
Albugo.
un filament au sommet (Brémie) ou latéralement (Péronospore).
Dans les Plasmopares, Phytophthores, Albuges, etc., elles produisent
chacune un certain nombre de zoospores réniformes à deux
cils, qui se fixent plus tard, s'entourent d'une membrane de cellulose
et poussent un tube. Direct sans multiplication ou indirect
avec multiplication, le tube germinatif pénètre dans les espaces
intercellulaires de l'hôte, soit en perforant l'épiderme (Péronospore,
Phytophthore, etc.), soit en passant par un pore stomatique
(Albuge). .
Les oeufs se forment à l'intérieur de la plante hospitalière, par
hétérogamie sans anthérozoïdes,
suivant le mode
étudié en général (I, p. 578,
fig. 251). L'oogone ne renferme
qu'une seule oosphère
(fig. U, B) ; la portion
de protoplasme que l'anthéridie
déverse dans cette
oosphère ne diffère du reste
par aucun caractère appréciable.
L'oosphère contient
-d'abord plusieurs
noyaux, mais ces noyaux
s'atrophient sauf un : ce
noyau se fusionne dans la
fécondation avec un noyau
mâle du filament anthéridique
(Albugo candide ou
Albugo du Salsifis) (fig. 15)
qui est mis en liberté au
sommet du filament anthéridique
et qui s'avance
Fig 14. - Formation de l'oeuf de l'Albuge
blanc. B : orj, oognne avec son oosphère os ;
an, anthéridie appliquée sur l'oogone et
poussant jusqu'à l'oosplière un tul)e de déversement;
C, oo:one renfermant un oeuf
mûr avec son exine tuberculeuse ; D, section
de l'oeuf montrant l'exine et l'intine.
vers le noyau femelle (G, n fig. 15). Protégé par la couche externe
de sa membrane, qui est mamelonnée, cutinisée et colorée en
brun (fig. i'i, C et D), l'oeuf passe l'hiver à l'état de vie latente
et germe au printemps. Suivant les conditions extérieures, il produit
alors soit directement un thalle rameux, soit un certain nombre
de zoospores pareilles à celles que donnent les spores ; ces
zoospores se disséminent, se fixent et poussent un tube, qui
pénètre dans la plante hospitalière comme il a été dit plus haut.
Les spores et surtout les zoospores sont tuées par le sulfate de
cuivre. Aussi le meilleur moyen pour empêcher la propagation de