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Iules (lu louiiogone sont donc du type "2/i; mais, au moment de la
pi'oduclion des tomies, il y a réduction chromatique et le nombre
se retrouve dans le prolonôme, dans la tige et les feuilles et dans
les oosphères et les anthérozoïdes. Mais si on l'ait une bouture du
tomiogone avant la formation des tomies en cultivant la soie ou
pédicelle du tomiogone dans un milieu nutritif, on pourra avoir une
Mousse "¿n qui donnera des tiges et des feuilles et bientôt des
anthéridies, des archegones. Si la fécondation réussit, l'oeuf aura
4n chromosomes. En répétant l'opération de bouturage de tout à
l'heure, on pourra avec une lige feuillée ^n qui donnera des oeufs 8n.
On peut envisager que l'on pourrait aller plus loin; pratiquement,
c'est le cas le plus compliqué au point de vue chromatique qui ait
été observé (Ambljstèze rampant) (1).
Division de la classe des Mousses en deux ordres. — La classe
des Mousses se divise en deux ordres : Sphagninées, où, dans un
tomiange à pédicelle très court soulevé sur un pseudopode, les cellules
mères des tomies forment une assise en cloche, et les Bnjinées,
où, dans un tomiange à long pédicelle, les cellules mères des tomies
forment une assise en tonneau. Ainsi :
*
Tomiange \ sile sur un pseudopode ; assise iomîogène en cloche. SpJiagninées.
( pedicelié; assise tomiogène en tonneau Bryinées.
ORDKE I
SPHAGNINÉES
L'ordre des Spliagninées renferme toutes les Mousses à tomiogone
brièvement pédicellé, soulevé sur un pseudopode. Il se divise
en deux familles, d'après le mode de déhiscence du tomian^^e*
Tomiange s ' o i i v r a n t i Sphstgjiacées.
< en quatre valves Andréacées.
Sphagnacées. — La famille des Sphagnacées ne contient que le
seul genre Sphaigne, avec 160 espèces.
Dans l'eau, les tomies des Sphaignes développent en germant
un protonème iilamenteux ordinaire; sur un support solide, au
contraire, elles produisent une lame à bord fortement lobé. lians
les deux cas, la tige feuillée se fixe d'abord par des rhizoïdes, qui
(1) El. et Em. Marchai.
SPHAGNINÉES 189
disparaissent plus tard, et dont la plante adulte est dépourvue. Les
deux à quatre premières feuilles de la lige ont une structure
homogène ; ce n'est que dans les feuilles suivantes qu'apparaît et
se caractérise de plus en plus la différenciation du tissu en deux
sortes de cellules, les unes vertes et vivantes, les autres incolores,
mortes, à membrane perforée, signalée (I, p. 328). La lige, donila
croissance terminale est indéfinie,
produit au-dessous et à côté
de chaquequatrième feuille, une
branche, bientôt ramifiés à plusieurs
reprises. L'épiderme de la
lige et des branches est formé,
comme on sait(l, p. 211), de grandes
cellules mortes à membrane
perforée. Jointes aux cellules
semblables des feuilles, elles
constituent tout autour de la
plante un appareil capillaire, à
travers lequel l'eau du marécage
où elle vit est élevée progressivement
jusque dans les parties terminales
émergées.
Certaines branches portent laléralement,
une à côté de chaque
feuille, des anthéridies sphériques
et longuement pédicellées,
qui s'ouvrent au sommet par des
fentes en plusieurs valves recourbées
vers le bas, tandis que les
anthérozoïdes s'échappent directement
de leurs cellules mères.
jTig, 33, _ Spiiaigne squarreux. A
section longitudinale du tomiogone
sp, encore inclus dans la coiiïe ar ;
V, vaginule entourant le pédicelle
dilaté en suçoir du tomiogone ; ps,
extrémité du pseudopode. B, tomiogone
mûr, porté par le pseudopode
ps, ayant déchiré la coiiïe c et s^apprêtant
à détacher son opercule op.
D'autres branches portent à leur
sommet des archegones rassemblés dans un périchèze.
Le développement de l'oeuf en tomiogone s'opère tout entier a
l'intérieur de l'archégone, dilaté en-coiffe el inclus dans le perichèze
(fig. 83, A). Lorsqu'il est terminé, l'extrémité de la branche
s'allonge, entre le périchèze et lui, en un pseudopode, quii
faut se garder de confondre avec le pédicelle du tomiogone
des Mousses ordinaires, bien qu'il joue lememerôle pour lacililer
la dissémination des tomies'(rig. 83, B). Le pédicelle du tomiogone
est ici très court, élargi et implanté en suçoir dans l'extremite du
pseudopode, creusée en vaginule (fig. 8 3 ^ , L'assise des cellules