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femelle. Celle-ci est donc de seconde génération par rapport k la
fleur mâle.
La ileur est tantôt dépourvue de toute trace de périantbe (Laiche,
fig. 115, Souchet, Choin, Giade, etc.), tantôt pourvue à la
base de quelques filaments soyeux, parfois au nombre de six
(fig." 114), que Ton regarde comme un périantbe rudimentaire
(Scirpe, Linaigretle, Heléocbarite, Rbjncbospore, etc.). L'androcée
se compose de trois étamines, une en avant et deux en arrière, à
antJièi'es basifixes, introrses, munies de quati^e sacs poHiniques à
débiscence longitudinale ; 1 antérieure avorte dans les Clades. Le
pistil est formé de trois carpelles superposés aux étamines. ouvei'ls
et concrescents en un ovaire uniloculaire, sairmonté d'un style ter-
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Pig. 114. — Diagramme
de la fleur
du Scirpe
des bois.
Fig. 115. — Diagramme des f!eur& de la Laiche
panicée : A, lleur mâle ; B, fleur femelle ; elle est
de seconde génération et procède du rameau avorté
a, à l'aisselle de ia bractée mère iê, qui L'enveloppe r
c'est Vutricule.
miné par trois stigmates : cet ovaire renferme, attaché vers la base'
de sa suture postérieure, un ovule anatrope dressé, à raphé postérieur,
épinaste par conséquent-11 n'y a quelquefois que deux carpelles
latéraux, par avortement de Fantérieur.
Le fruit est un achaine, La graine contient un albumen amylacé
et un petit embryon en forme de toupie. L'assise périphérique de
Falbumen, dépourvue d'amidon, se cloisonne tangentiellement
autour des flancs et de la base de Fembyron, qu'elle, enveloppe
d'une couche plus ou moins épaisse. A la germination, le noeud
cotylaire s'allonge plus ou moins, de manière h séparer le limbe de
la cotyle, qui reste dans la graine et s'y accroît en digérant l'albuïiien,
d'avec sa ligule, qui est soulevée en Tair et à la base de
laquelle se forment les premières racines latérales. La m'éristèle
cotylaire quitte la stèle en haut du noeud ainsi allongé, entre dans
la ligule, y monte jusqu'au sommet, puis y redescend jusqu'à la
base., traverse dans l'écorce toute la longueur du noeud et pénètre
enfin dans le limbe intra-séminal, à l'extrémité duquel elle se
termine.
Les genres se groupent en deux tribus :
1. Scirpées. — Fleurs hermaplirodites : Souchet, Héléocliarite, Scirpe, Linaigrette,
Rhyachospore, Ghoin, Giade, etc.
2. Caricées. — Fleurs unisexuées : Laiche, Sclérie, etc.
Plusieurs Cypéracées produisent des tubercules amylacés et alimentaires
(1) (Souchet comestible ou ChuiTa, etc.); d'autres servent,
par leurs tiges aériennes, à confectionner des paillassons
(Scirpe lacustre, Laiche stricte) ou des chaises (Laiche nerveuse,
etc.) (2) ; c'est avec les tiges aériennes du Souchet à papier
ou Papyrus, découpées en tranches, que les anciens fabriquaient
leur papier. On doit enfin signaler l'emploi de la Châtaigne d'eau
des Chinois, le Pitsi ou Pe-ci (Heleocharite tubéreux), qui se cultive
dans l'eau comme le Riz, partout en Chine à Pékin, à Shanghaï, à
Canton et qui fait les délices des meilleures tables du pays .
Centrolépidacées. — Les Centrolépidacées, 6 genres avec 32 espèces,
presque toutes australiennes, sont de petites herbes annuelles
ou vivaces, à port de Cypéracée. Dans la racine, le péricycle fait
défaut en face des faisceaux ligneux, comme chez la plupart des
Cypéracées.
Les fleurs sont tantôt hermaphrodites (Aphélie, Gaimardie, Centrolépide),
tantôt unisexuées avec monoecie (Brizule, Joncelle, Alépyre),
toujours dépourvues de périanthe. L'androcée se réduit, en
effet, à une seule étamine. Le pistil se réduit aussi à un seul carpelle
clos, terminé par un style et un stigmate filiformes, renfermant
un seul ovule orthotrope, pendant au sommet de l'ovaire.
Le fruit est sec et s'ouvre par une fente dorsale. La graine contient
un albumen amylacé et un petit embryon lenticulaire.
Lemnacées. - Les Lemnacées, 4 genres avec 20 espèces, sont
des plantes aquatiques nageantes, répandues partout à la surface
des eaux douces et stagnantes, dont la tige se réduit à une petite
lame verte, arrondie ou ovale, jamifiée dans son plan avec prompte
dissociation des branches successives. Elle est quelquefois entièrement
dépourvue de racines et de feuilles (Wolffie), tantôt munie
(1) On en fait des gâteaux d'amandes (en Algérie, les Israelites d'Oran), uu
orgeat ou boisson rafraîchissante ^appréciée des Espagnols).
(2) On ucilise ainsi les marais (dont la France a 316.000 hectares). Le paillage
dans le midi de la France occupe 200.000 ouvriers et produit lo millions de francs.