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126 ALGUES CYAXOPHYCÉES 127
eonslitiie la spore [h) : en même temps, la substance de réserve
disparaît et ne laisse, entre-la spore et la membrane mère^ qu'un
liquide hyalin; enfin, cette membrane se dissout à son tour €t la
spore est mise en liberté [c). Ces spores résistent à la dessiccation
et à une température plus ou moins élevée suivant les espèces.
Celles du Bacille subtil (lig. 48, C), par exemple, supportent une
ebullition prolongée et même une température de 405o ; pour les
tuer, il est nécessaire de les maintenir au moins pendant un-e
heure àllOo dans Teau; dans Tair sec, il faut une température
plus élevée, il en est de même dans le B. amjlobacter. Pour stériliser
complètement à sec un vase de terre destiné à des cultur'es
de Bactériacées, il est donc nécessaire d'en porter les parois pendant
quelque temps vers 420° (on se sert pour cela d'autoclaves).
Les spores du Bacille du charbon sont moins résistantes; une ébullition
de quatre heures les tue.
La spore germe en déchirant son exine plus ou moins épaisse et
en s'allongeant en filament (fig. d, d\ d^'), L^aMongement a
toujours lieu dans le sens du grand axe de la spore, quand elle est
ovoïde, et par suite dans la direction du filament-qui a produit la
spore.
D'après la forme et le degré d'union des ceJlules^ les principaux
genres peuvent être groupés en trois tribjjs, de la manière suivante
:
1. Micrococcées. — Cellules sphérlques, toujours immobiles : Microcoque, Streptocoque,
Hyalocoque, Leucocyste, Ascocoqiie, Leuconostoc, Bhodonostoc,
etc., avec une direction de cloisonnement ; Lampropédie.
Mériste, etc., avec deux directions de cloisonnement; Lamprocyste,
Sarcine, Tliiocyste, etc., avec trois directions de cloisonnement.
2. Bacitlées, — Cellules cylindriques, se dissociant en tronçons plus ou moins
longs : Bactérie, Gliromate, Rhabdochromate, Bacille, Vibrion,
Spirille, Rhodospirillc, Microspire, Spirochéte, Myconostoc, AscoLactérie,
Gystobacter, Hillhousie, etc.
3. Leptotrichées, — Cellules cylindriques, associées en longs filaments : Leptotriche,
Créno triche, Beggiate, Thiotriche, Gladotriche, Sphérotile^ etc.
Avec leurs cellules intimement associées en longs filaments, qui
se rompent çà et là en tronçons mobiles comme des hormogonies,
les Leptotrichées se rattachent aux Nostocacées à thalle associé
et pourvu d'homogonies, notamment aux Oscillariées. Avec leurs
cellules promptement dissociées, les deux autres tribus se rattachent
aux Nostocacées à thalle dissocié, notamment aux Ghroococcées.
D'autre part, les espèces pourvues de chlorophylle ou de
purpurine relient aussi les Bactériacées aux Nostocacées. Ces deux
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familles de l'ordre des Cjanophycées sont donc, sous tous les rapports,
intimement unies.
Chacun connaît maintenant l'immense importance pratique des
Bactériacées.
On peut combattre les maladies bactériennes par des vaccins
comme celui du charbon (1) (qui a été iippliqué à des millions de
bestiaux). On connaît le vaccin de la rage (2) (une statistique récente
mentionnait 35.000 personnes inoculées : mortalité 1 0/0), celui
du choléra, de la typhoïde, de la peste. On emploie des serums
contre la diphtérie (3), le tétanos; il y a un sérum antivenimeux
(morsure des serpents, il n'y a pas de bactéries dans ce cas), un anticholérique
(sorti du laboratoire et appliqué en 1909 à Pétrograd),
un antipesteux, un antidysentérique, un antiméningococcique(contre
la méningite cérébro-spinale), un antistreptoçoccique (contre
la fièvre puerpérale, la scarlatine, le rhumatisme articulaire), un
antituberculeux (associé avec le sérum précédent; quelques résultats
contre les tuberculoses osseuses et la tuberculose pulmonaire
tout à lait au début). L'emploi des sérums n'est pas sans danger :
une première injection crée parfois \xnétatunaphylactiquè{i) qui
aggrave la situation et laisse dans le sang un poison qui, au contact
d'une nouvelle injection de sérum, amène des accidents graves.
On guérit encore par la sero-yaccmai/o,^ : association de sérum
et de vaccin ; on emploie aussi des vaccins sensibilisés par immersion
de la Bactérie dans un sérum obtenu d'un Cheval traité parla
toxine : on a mis en évidence la présence d'une substance appelée
sensibilisatrice qui agit sur la Bactérie comme une teinture et rend
parfois l'action du vaccin plus sûre et efficace.
Enfin la hactériothérapie consiste à modifier la flore intestinale
par l'introduction de certains microbes considérés comme
utiles (Bacille bulgare, kéfir, yoghourt, koumiss, etc ); l'emploi des
ferments lactiques a été faite contre la méningite cérébrospinale
(point de départ naso-pharyngien), contre les plaies d'accouchement,
péritonites, otites, etc.
On a même essayé Tapplication des théories phagocylaires
(enrobement et digestion des bactéries (5) par les phagocytes ou gioii)
La découverte de ce vaccin dont l'efficacité a été établie par les célèbres expériences
de la ferme de Pouilly-le-Fort (près Melun), par Pasteur, Gbamlierland et
Roux, a ouvert une ère nouvelle d« la science (mai-juin 18S1).
(2) Pasteur.
(:î) Behring et Roux.
(4) Du grec .-«v (an), négatif «vk {anu), renversement; fvlxn-iq {phy Iaxis), qui
fait la garde ou qui guérit (Richet et Porter'.
(5) Voir t. I, p. 76.,