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HYDROPTÉRIDES 209
fertile est ordinairement simple et entier, comme le limbe; dans
le Bolrvche, il est découpé à divers degrés, comme le limbe, et
parallèlement à lui. Les diodanges sont disposés en deux rangées
allernes sur le segment fertile simple (Ophioglosse, fig. 90) ou sur
chaque lobe du segment fertile divisé (Botrjche). Ils sont plongés
dans l'écorce de la feuille, sans faire saillie au dehors (Ophioglosse,
fig. 90, .9)'ou en proéminant en forme de bosses arrondies
(Botrjche), et s'ouvrent par autant de fentes transversales dans
Tépiderme.
La diode développe un prothalle massif souterrain à mycorhize,
dépourvu de chlorophylle, vermiforme dans l'Ophioglosse, tuberculeux
dans le Botryche (fig. 91)^ portant à la fois les anthéridies
et les archégones, complètement enfoncés dans la couche
périphérique.
La fauulle des Ophioglossacées ne renferme que les trois genres
Ophio.^^losse, Botryche et Hehninthostache, avec 47 espèces; dont
30 Ophioglosses et un seul Hehninthostache, localisé dans l'Asie
tropicale.
On a trouvé des Ophioglosses dans l'Eocène de Montebolca. On
rattache à cette famille les Chorionopterides des sphérosidérites
du Ilouiller (à sores à 4 diodanges, à capsule s^ouvrant à 4 valves).
Résumé de l'ordre des Marattinées. — Constitué par ces deux
petites faaiilles, l'ordre des Marattinées est très restreint et ne
comprend que 8 genres avec environ 110 espèces. Il est voisin de
celui des Fougères, dont il partage l'isodiodie.
ORDRE III
H Y D R O P T É R I D E S
Caractères généraux. — L'ordre unique formé par les Filicinées
hétérodiodées ne comprend que quatre genres; il doit son
nom à la propriété commune qu'ont ces plantes de vivre dans les
lieux très humides, ou même de flotter à la surface des eaux dormantes.
La tige y est toujours rampante et bilatérale, portant sur
sa face dorsale les feuilles normales, sur sa face ventrale les racines
quand il y en a (Pilulaire, Marsilie, Azolle) ou des feuilles
absorbantes quand il n'y a pas de racines (Salvinie).
Les diodanges procèdent/comme chez les Fougères, d'une seule
cellule épidermique de la feuille. Ce sont des sacs ovoïdes,
dont la paroi, formée d'une simple assise de cellules, est dépour^
vue d'anneau, ils sont, comme on sait, de deux sortes, les uns formant
des diodes femelles, gynodiodes ou macrodiodes, les autres
des diodes mâles, androdiodes ou microdiodes. Ils sont toujours
groupés en sores, enveloppés dans une indusie close. Mais tantôt
chaque sore ne renferme qu'ime seule sorte de diodanges; il y a
donc des sores mâles et des sores femelles. Tantôt chaque sore
contient les deux sortes de diodanges et ils sont tous pareils. Dans
le!premier cas, les sores unisexués sont nus. Dans le second, les
sores bisexués sont enveloppés par le lobe de feuille qui les porte
^ig^ 92. — Salvinie nageante; A, portion de tige avec un verticiUe de feuiUes: deux
aériennes une submergée et divisée w portant plusieurs sores indusiés f . B, section
longitcdinale à travers trois sores: deux à microdiodangesi ; le troisième à
macrodiodanges a.
et enfermés par lui dans une cavité close, que les indusies partagent
en autant de logettes qu1l y a de sores enveloppés ; l'ensemble
ainsi formé a reçu le nom de diodocarpe (fruit à diodes).
La macrodiode forme en germant un petit prothalle femelle,
pourvu de chlorophylle, qui demeure en relation intime avec elle.
La microdiode donne un prothalle tout à fait rudimentaire et
dépourvu de chlorophylle.
Division de l'ordre des Hydroptérides en deux familles. —
L'ordre des Hydroptérides se divise en deux familles : les Salviniacées,
où les sores sont libres et de deux sortes, les uns mâles,
les autres femelles ; les Marsiliacées, où les sores, bisexués et
d'une seule sorte, sont enfermés dans un diodocarpe pluriloculaire.
De ces deux familles, c'est celle des Salviniacées qui se rapproche
le plus des Filicinées isodiodées. En résumé :
Sores
libres et de deux sortes Salxiniacées.
dans.un diodocarpe et d'une seule sorte Marsiliacées.
VAN TiEGHEM. — Botanique spéciale, 14
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