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Citloi-es, toutes les fois ([ue le péi-icarpe est très court (Lephalola\
e, Podocarpe), les fruits sont isolés et distincts.
11 en est autrement ([uand les lleurs sont groupés en epis mu tiflores,
ou même paucillores, si les carpelles en mûrissant grandissent
beaucoup en tous sens, de manière à déborder de tous cotes
les bractées mores qui restent petites, s'ils en sont indépendants
(ti" 109) ou il les forcer ii suivre au moins en partie leur propre
croissance,, s ils sont concrescents avec elles. Lef Pénçarnes
sont alors étroitement imbriqués (Sapin, tig. 109, Gedre,
Fesse etc.), souvent même soudés par leurs bords lortement
épaissis (l>in, 1, p. 305, lig. 116, Cyprès, etc.), et tous ensemble ils
constituent nn fruit composé, de forme plus ou moins longuement
conique si le nombre en est considérable (Pin, Pesse.
ii'-- 109 etc) (le f o r m e globuleuse si le nombre en est petit (Cypres,
" ' Thuier, Genévrier, etc.), qu'on appelle dans
tous les cas un cône, caractère qui a lait
donner longtemps à ce groupe le nom de
Conifères. Le cône est en général de consistance
ligneuse ; celui des Genévriers est charnu
et simule une baie.
Quand il y a ainsi formation d'un cône, les
graines se trouvent en réalité, pendant toute
la durée de leur développement, enveloppées
par les péricarpes et souvent même enfermées
dans des logetles complètement closes,
Fifí. 110. - Pistil
(lu Cypi'ès.
protégées par conséquent tout aussi efticacement que les graines
des Stigmatées dans leur ovaire clos, i/inconvénient qm pouvait
résulter pour la graine de la nudité de i'ovnle pnmitil est alors
corrigé, ou môme supprimé, et il est inexact dans ce cas de
dire la plante gymnosperme. A la maturité, les pericarpes se
disjoignent, s'écartent et le cône s'ouvre pour dissémmer les
graines. Dans les Sapins, les Cèdres, etc.,.ils se détachent men.e
complètement à la base et lombent avec les graines Oig- 109,
s-D) - le cône s'émiette. Dans les Genévriers, au contraire, le cone
bacdforme est indéhiscent et se détache tout entier; c'est alors
par destruction de la pulpe charnue que les graines sont mises
en liberté. , . , ,
Ouand il n'y a pas formation d'un cône, les graines demeuient
exposées aux intempéries pendant toute la durée de leur développement
et c'est alors seulement que la plante est véritablemeiit
gymnosperme. Aussi les genres qui offrentce caractè.-e d inleriorite
dans la lutte pour l'existence sont-ils en voie de disparaître de la
GYMNOSPERMES VECTRICES 251
surface du globe, comme il a été dit plus haut pour le Ginkgo (If,
i^odocarpe, etc.). 11 est pourtant jusi^u'à un certain point remédié
à cQ^t inconvénient par diverses dispositions. Dans les Ifs, par exemple
(1, page 511, lig. 205), un arille enveloppe la graine d'un sac largement
ouvert au sommet, ([ui devient charnu et se colore en rouge
vif il la maturité. Dans les Céphalotaxes et les Podocarpes, c'est la
couche externe du tégument qui s'épaissit beaucoup et devient
charnue à la maturité, tandis que la couche interne est ligneuse;
il en résulte que la graine prend, comme celle du Ginkgo, l'aspect
d'une drupe.
Ordinairement ligneux ou membraneux, le tégument de la
graine est quelquefois muni d'une ou deux ailes latérales, provenant
soit du développement des ailes que portait déjà le tégument
de l'ovule (Séquoier, Callitre, Agathide, I, p. 491, fig. 219, etc.),
soit d'une lame de tissu appartenant à la face dorsale du carpelle,
qui se détache en même temps que la graine (Pin, Pesse, Sapin,
I, p. 42(k iig. 188, C, / ; etc.). L'embryon est droit, enveloppé d'un
épais endosperme ordinairement oléagineux (I, page 518, fig. 229).
11 a souvent deux cotyles (Cyprès, Séquoier, If, Podocarpe, etc.); ce
nombre est alors assez constant : l'embryon est dicolylé. Ailleurs le
nombre des cotyles est toujours supérieur à deux et' très variable
d'une graine à l'autre dans la même espèce (Pin, Sapin, Pesse,
Cèdre, Mélèze, 1, p. 518, lig. 229, etc.) ; ces variations sont comprises
entre trois et quinze : l'embryon est alors polycotylé. A la germination,
la rhizelle s'allonge presque toujours vers le haut, entraînant la
ligelle, qui demeure très courte, et les cotyles ; celles-ci verdissent
sans avoir besoin de lumière et sont épig'ées ; dans les Araucaries
de la section Colymbée, elles paraissent hypogées.
Ainsi caractérisées, les Vectrices sont répandues par toute la
Terre et quehpies-unes s'avancent, tant en latitude qu'en altitude,
jusqu'à la limite de la végétation arborescente. La plupart habitent
la zone tempérée de l'hémisphère boréal et plusieurs y forment
de grandes forets; les espèces tropicales vivent principalement
sur les hautes montagnes. Elles nous donnent des bois de construction
précieux par leur incorruptibilité, des résines, des essences,
des goudrons ; quelques-unes produisent des graines comestibles
(Araucarie, Pin pignon, Pin cembra).
Division de la classe des Vectrices en trois ordres. — En se
fondant à la ibis sur la répartition des canaux sécréteurs dans le
corps végétatif, sur la situation et la direclion des ovules dans le
pistil, sur l'indépendance ou la concrescence du pistil avec la bractée
mère, enfin sur la présence ou l'absence d'un cône, on divise