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ont ici leur ¡ilus grande diniension perpendiculaire au filament
idéal dont elles font partie, c'esl-ii-dire au sens du cloisonnement;
celle dimension peut atteindre jusqu'à 2 (Coscinodisque) el même
3 millimètres (Sjnèdre, Tliallothriche). La plus pelile dimension
est toujours dirigée dans Taxe du filament. Vue suivant Taxe du
lilameni, la l'orme des cellules varie d'ailleurs beaucoup : circulaire
(Actinocycle, Goscinodisipie, etc.), elliptique allongée (Pinnulaire,
lig 08), en losange (Navicule, etc.), courbée en S (Pleurosigme),
triangulaire (Tricérate), quadrangulaire (Amphilétrade),
parfois avec ses soninuits étirés
en longues cornes (Chétocère),
fortement allongée avec extré-
J ;
ïïâ
mités arrondies ou pointues (Synòdre).
Souvent ornée des sculptures
les plus élégantes et les plus variées
(fig. 68), la membrane des
cellules est toujours fortement
silicifiée, incapable de croître par
conséquent une fois formée et
se conservant indéfiniment [après
la mort ou même après l'incinéi
ation. G'estlà le caractère le plus
original de ces plantes, par où
elles se distinguent non seulement
des autres Thallophytes, mais
de tous les autres végétaux. Grâce
k lui, elles jouent un rôle important
dans la constitution des
dépôts sédiment aires qui s'accumulent
au fond des mers, des
estuaires et des lacs. Ce rôle,
Fi^'. G8. — Pinnulaire verLc. A
droite, la cellule est vue de face,
montrant ia sculpture de sa membrane
; au milieu, de profil, montrant
son protoplasme, son noyau,
ses leucites et ses deux valves emboîtées
; à gauclie, de profil aussi,
mais après le cloisonnement, qui
la divise en deux cellules à valves
emboîtées.
elles l'ont joué aussi dans les temps anciens et Ton rencontre
aujounFhui dans l'écorce terrestre des couches d'une grande surface
et d'une grande épaisseur, composées en majeure parlie et
quelque fois exclusivement de membranes siliceuses de Diatomacées
: ceux de Berlin et de Koenigsberg sont d'origine récente ; ceux
de Kichmond, aux États-Unis, de Galtanisetta, en Sicile, d'Oran,
en Algérie remontent à l'époque tertiaire ; ces roches pulvérulentes
servent à polir les métaux ; on les nomme iripoH. Quand
le dépôt est exclusivement formé de carapaces de Diatomacées et
exempt de sels de fer, il est blanc et son homogénéité le rend pré-
PHÉOPHYGÉES 155
cieux pour entrer, sans danger d'explosion, en mélange avec la
nitroglycérine dans.la composition de la dynamite.
Malgré cette silicification et la rigidité qui en résulte, il est
nécessaire que la cellule puisse se contracter et se dilater dans
une certaine mesure ; aussi la membrane siliceuse est-elle divisée
en deux moitiés ou valves, étroitement emboîtées, qui peuvent
jouer Tune sur l'autre comme une boîte dans son couvercle
(tig. 68). Le mouvement de reptation a toujours lieu sur la face
des valves, jamais sur les côtés emboîtés. Quand la cellule se dispose
à se cloisonner, elle se dilate, Temboîtement diminue jusqu'à
ce que les bords du couvercle et de la boîte arrivent au même
niveau ; puis le noyau se divise et entre les deux nouveaux noyaux
se forme, paralèllement aux valves, une cloison dont les deux couches
externes se replient en sens inverse sur le pourtour, tandis
que la couche moyenne se gélifie et se dissout, séparant ainsi les .
deux nouvelles cellules (fig. 68). 11 résulte de là. que. dans toute
cellule, la boîte est plus jeune que le couvercle, et que les celliiles,
à mesure qu'elles se divisent, deviennent de plus en plus petites.
Quand elles sont parvenues de la sorte à un certain minimum
de grandeur, chacune d^elies produit une ou deux spores. A cet
effet, elle sépare et rejette latéralement ses deux valves silicifiées,
puis s'entoure d'une fine membrane de cellulose et constitue une
spore. Celle-ci s'accroît d'abord jusqu'à atteindre une certaine
dimension maximum, ce qui lui a valu le nom i^aiiocospore (1) ;
puis, sous la membrane de cellulose qui ne tarde pas à s'incruster,
elle produit une membrane silicifié.e, formée de deux moitiés successives
emboîtées l'une dans l'autre. Après quoi, le cloisonnement
recommence, jusqu'à ce que la dimension des cellules soit redescendue
auminimum de grandeur où s opèreune nouvelle formation
de spores (Cocconéide, Gyclotelle, Mélosire, Coscinodisque, etc.).
Quelquefois au momentde se dépouiller de sa membrane silicifiée,
la cellule se divise en deux cellules filles, qui s'isolent, se revêtent
d'une membrane cellulosique et constituent deux auxospores, produisant
plus tard deux thalles distincts (Khabdonème, Achnanthe,
etc.).
On a signalé dans ces derniers temps l'existence de petites spores
internes endogènes ; leurs dimensions sont d'ailleurs variables et
il y en a parfois de très petites et d'autres plus grosses ; on ignore
l'origine de ces différences (2)
(1) Du grec : ai jÇavw (auxa/io) auf^^menter ; et spore.
(2) Karsten, Bergon, Bremer, Murray, Schiller, Peragallo, Bessel,-