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même se renfle en tubercule à sa base (Colchique, Bulbocode, etc.).
Ailleurs, c'est un rhizome horizontal sympodique (I,p. 176) (Muguet,
Polygonate, Vératre, etc.)- Ailleurs encore, la tige se dresse tout
entière et se ramifie dans Fair en demeurant herbacée (Aspergerete.),
ou en devenant ligneuse. Dans ce dernier cas, elle peut, conformément
à la règle ordinaire, ne pas s épaissir (Fragon, Salsepareille,
etc.) ; mais assez souvent elle s'épaissit au moyen .d'une
assise génératrice péricyclique, qui produit en dehors une couche
mince de liber secondaire exclusivement parenchymateux, en
dedans une couche épaisse de bois secondaire formée de faisceaux
cribrovasculaires et de parenchyme interposé, en un mot un pachy te
de plus en plus épais (I, p. 244 et p. 247) (Yuque, Aloès, Dragonnier,
Gordyline, etc.); c'est grâce à cet épaississement lent, mais
continu, que les Dragonniers deviennent de grands arbres dont la
tige peut dépasser 20 mètres de hauteur et 15 mètres de tour. La
tige est quelquefois volubile, à droite (Stémone, Boviée, diverses
Asperges) ou à gauche (Lapagérie) ; ou bien elle grimpe soit par la
nervure médiane de la feuille prolongée en vrille (Glorieuse), soit
à l a i d e de deux vrilles latérales émanées du pétiole (Salsepareille).
Les feuilles sont presque toujours isolées, parfois distiques
(Phorme, Salsepareille, etc.) ; elles sont verticillées par deux dans
le Maïanthème, par trois dans le Trille, par quatre dans la Parisette.
Elles sont ordinairement sessiles, à limbe rubané et rectinerve
plus ou moins engainant, épais et charnu dans FAloès,
cylindrique et creux dans l'Ail. Il y a un pétiole dans la Funkie,
et dans la Salsepareille où il porte de chaque côté une stipule différenciée
en vrille. Dans l'Asperge et le Fragon, les feuilles sont
réduites à de petites écailles, à Faisselle de chacune desquelles
se développent, dans l'Asperge plusieurs rameaux verts en forme
d'aiguilles réduits h leur premier entre-noeud, dans le Fragon un
seul rameau qui produit aussitôt en arrière une large feuille verte
et avorte au-dessus d'elle.
Les fleurs, parfois solitaires terminales (Tulipe, Trille, Parisette,
etc.), sont ordinairement groupées en épis ou en grappes
simples (Jacinthe, Muscare, Ornithogale, etc.), ou composées
(Yuque, Aloès, Vératre, etc.), quelquefois en grappe d'épis (Dragonnier)
ou en ombelle (Salsepareille) ; ailleurs ce sont des cymes
unipares scorpioïdes, groupées en ombelle (Ail, Agapanthe, etc.),
ou en grappe (Gagée, Hémérocalle, Phorme, etc.). Dans les Fragohs,
le pédicelle commun est concrescent avec sa large feuille
basilaire, de façon que le groupe floral paraît s'insérer sur la face
inférieure et ventrale de cette feuille.
La fleur se compose de cinq verticilles ternaires alternes et actinomorphes
(fig. 126) ; elle est dimère dans le Maïanthème, la Stémone,
etc., tétramère dans la Parisette et l'Aspi^distre. Calice et
corolle sont concolores et pétaloïdes, quelquefois un peu différents
(Parisette, Trille, etc.), parfois munis d'une couronne (Gilliésie,
Miersie). Les étamines des deux rangs ont leurs anthères ordinairement
introrses, quelquefois extrorses (Colchique, Bulbocode,
o
Vératre, etc.), le plus souvent basifixes,
parfois oscillantes (Lis,
Fritillaire, Ail, Colchique, etc.).
Leurs filets sont tantôt libres
(Tulipe, Lis, Asphodèle, Yuque,
Salsepareille, Vératre, etc.), tantôt
concrescenls chacun avec le
sépale ou le pétale superposé
(Endymion, Asperge, Bulbocode),
ou tous ensem^ble avec les sépales
et les pétales eux-mêmes
réunis, de façon que les quatre
verticilles externes forment un
tube (Jacinthe, Muscare, Hémérocalle,
Aloès, Muguet, Colchique,
etc.). Dans TAsperge^ le Fragon
et la Salsepareille, les étamines
Fig. 126. — Diagramme de la fleur
avortent, la fleur devient femelle,
de rOrnithogale à ombelle.
et comme cet avortement frappe toutes les fleurs d une plante, il
y a dioecie.
Le pistil se compose de trois carpelles épisépales, fermés et concrescents
en un ovaire triloculaire (fig. 426, voir aussi I, p. 436,
fig. 196, b et c), surmonté quelquefois de trois styles libres (Colchique,
Vératre, etc.), le plus souvent d'un style composé terminé
par trois stigmates ; ce style peut être très court, ce qui rend les
stigmates sessiles (Tulipe, Salsepareille); les cloisons de l'ovaire
sont souvent creusées de glandes septales dont on connaît l'origine
(I, p. 438) et la fonction (p. 462). Chaque bord carpellaire porte
ordinairement une rangée d'ovules (fig. 126), quelquefois un seul
ovule (Asphodèle, Muguet, Maïanthème, Asperge, Fragon, etc.) ;
cet ovule peut même avorter sur Fun des bords et le carpelle est
uniovulé (Aphyllanthe, Dragonnier, la plupart des Salsepareilles).
Les ovules sont presque toujours anatropes, quelquefois orthotropes
(Salsepareilles, Fragon) ; nombreux, ils sont horizontaux à
raphés contigus, c'est-à-dire exona^tes (fig. 126); réduits à deux ou