
156 ALGUES, PHÉOPHYCÉES 157
Dans quelques-unes de ces plantes, après avoir rejeté leur enveloppe
siliceuse et avant de s'être revêtus de leur membrane cellulosique,
les protoplasmes de deux cellules voisines s'unissent et se
fondent l'un dans l'autre. Puis, le tout s'enveloppe d'une membrane
de cellulose et constitue un oeuf, qui grandit et donne naissance
à un nouveau thalle, comme s'il s'agissait d'une simple
spore. L'oeuf s'y produit donc par isogamie avec gamètes immobiles
(Surirelle, Gjmatopleure, Épithémie, Amphore, etc.).
_ En se fondant sur le nombre et la disposition des phéoleucites,
ainsi que sur la symétrie des valves, on groupe les genres en six
tribus :
I. — Phéoleucites en grains nombreux.
1. Mélosirées. — Valves centriques : Mélosire, Coscinodisque, Eupodisnue,
Biddiilphie, Cycloteile, etc.
2. Fragilariées. — Valves ijilalérales : Fragilaire, Tal)ellaire, Diatome,
Méride, Licmophore, etc.
I I . — Phéoleucites en une ou deux plaques.
3. Cocconéidées. — Une plaque valvaire : Cocconéide, etc.
4. Gomphonémóes. — Une plaque latérale : Nitchie, Amphore, Gocconème,
Gymbelle, Gomphonème, etc.
5. Surirellées. - Deux plaques valvaires : Eunotie, Synèdre, Surirelle,
Cymatopleure, etc.
6. Amphipleurées. — Deux plaques latérales: Amphipleure, Plagiotrope,
Navicule, Pinnulaire, Achnanthe, Pleurosigme, Stauronéide,
etc.
Comme applications de celte famille, on peut mentionner le tripoli
qui est un dépôt fossile tertiaire (Oran) ou quaternaire
(Koenigsberg) utilisé pour la fabrication de la dynamite. On a
signalé des boues à Diatomées, notamment le tripoli marin phosphoré
de Gafsa (Tunisie) et du Sénégal qui peut être exploité à
cause des composés phosphorés.
La Navicule des Huîtres a la propriété de colorer les huîtres en
vert par un pigment qu'elle fait virer,sous l'influence de la réaction
basique du suc de l'Huître.
Phéozoosporées. — A quelques exceptions près (Pleurocladie,
Lithoderme, Fhéothamne, etc.),-toutes les Phéozoosporées sont
marines ; elles comprennent 120 genres avec 400 espèces.
Le thalle n'est quelquefois cloisonné que dans une seule direction
et se compose d'un filament ramifié, dont les branches 'sont
tantôt libres et nues (Ectocarpe, Tiloptéride, etc.), tantôt enchevêtrées
et soudées en un corps massif (Myriacte, Élachistée, Mésoglée,
etc.), tantôt revêtues seulement d'une couche corticale plus
ou moins épaisse, formée par des rameaux enchevêtrés et soudés
(Desmarétie, Arthrocladie, etc.). Le plus souvent, il est cloisonne
dans les trois directions, massif et prenant les formes les plus
diverses; suivant les genres, sa croissance s'opère lilors uniformément
par toute la surface (Ponctaire,Aspérocoque,etc.),par le bord
(Gutlérie, etc.). Dans ce dernier cas, le thalle peut acquérir une
très grande dimension; celui des Lessonies mesure plus de
4 mètres de haut avec environ
0 m. 20 de largeur à la
base ; celui des Macrocystes
est grêle, mais dépasse 200 mètres
de longueur. Sa forme
générale est celle d'une feuille
longuement pétiolée, fixée
aux rochers par un crampon
rameux; le pied est simple
dans les Laminaires, dichotomedans
les Lessonies, ramifié
latéralement dans les Macrocystes,
où chaque rameau est
renflé à la base en un flotteur
piriforme. Au point d'union
du pied et de la lame, se
trouve la zone de croi^ance
intercalaire, qui produit chaque
année vers le bas un
tronçon cylindrique s'ajou- Fig. 69. - Zanardinie à collier, formation
+ ^n nÎpH nnoip^ aui est vi- ¿e® zoospores; a, zoosporanges jaunes; tant au pied ancien qui e s i v i ^ division en zoospores unisénées ; c,
v a c e , v e r s le haut une lame nou- c', sortie des zoospores et zoospores libres,
v e l l e s o u l e v a n t l a l ame ancien- en haut.
ne qui se détache et tombe.
Toutes les Phéozoosporées se multiplient par des zoospores :
d'où leur nom. Elles sont piriformes^ munies d'un point rouge et
de deux cils attachés latéralement en face de ce point rouge et
dirigés l'un en avant,'l'autre en arrière (fig. 69). Elles naissent en
plus ou moins grand nombre dans des cellules mères, ou zoosporanges,
et s'en échappent par une ouverture de la membrane,
ordinairement terminale. Quand le thalle est filamenteux, les
zoosporanges occupent le plus souvent le sommet soit de branches
ordinaires, soit de courts rameaux différenciés à cet effet des le
• début (Ectocarpe, Mésoglée, etc.). Quand il est massif, ce sont
certaines cellules périphériques qui se développent en zoosporanges,
également répandus sur toute la surface (Phyllite, etc.),