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318 LIORHIZES DICOTYLKES
Division en deux ordres. — Cette classe est peu nombreuse et
ne comprend jusqu'ici que trois familles : les Graminées d'une
part, les Cabombacées et les Nymphéacées d'autre part. Chez toutes
ces plantes, l'ovule est bitegminé, avec un nucelle persistant tout
autour du prothalle femelle au moment de la formation de l'oeuf,
en un mot perpariété. Sous ce rapport, elles ne formeraient donc
qu'un seul ordre. Mais la première famille est trop différente des
deux autres pour qu'on ne la considère pas comme le type d'un
ordre distinct, les Graminées, les deux autres formant ensemble
un ordre, les Nijmphéinées. La première, en effet, a un fruit
dépourvu de graine, un embryon à deux cotyles inégales et une
tige monostélique; les deux autres ont un fruit pourvu de graines,
un enibryon à deux cotyles égales et une tige schizostélique. Cette
division en deux ordres peut être résumée ainsi :
L I O R I I I Z E S
DICOTYLÉES.
Pas de graines. Deux cotyles inégales.
Tige monostélique
Des graines. Deux cotyles égales. Tige
schizostélique
Gramininées (p. 318)
Nymphéinées (p. 326)
Par la constante et forte inégalité des deux cotyles, dont la plus
petite avorte assez souvent, le premier de ces deux ordres se rapproche
plus que le second de la classe des Monocotyles, à laquelle
il_ a toujours été incorporé jusqu'ici. C'est donc par lui qu'il convient
de commencer l'étude des Liorhizes dicotylées.
ORDRE I
G R A M I N I N É E S (v. plus haut)
Formé par les Liorhizes qui ont les deux cotyles inégales et le
fruit dépourvu de graines, qui sont en même temps hétérocotylées
et inséminées, l'ordre des Gramininées ne renferme qu'une seule
famille, la plus répandue, il est vrai, et l'une des plus vastes de
toutes les Endoprothallées, celle des Graminées.
Graminées. - Les Graminées, 313 genres avec plus de 3.500 espèces
répandues partout, sont des plantes ordinairement herbacées,
annuelles comme le Blé, ou vivaces comme le Chiendent à l'aide
d un rhizome qui dresse dans l'air des branches latérales ; rarement
elles deviennent ligneuses, comme les Roseaux et les Bambous,
et peuvent atteindre alors jusqu'à trente mètres de hauteur.
La tige aérienne est souvent simple ou seulement ramifiée à la
base, mais quelquefois aussi très rameuse, comme dans les Bam-
GR AMINÉES 319
t o u s ; elle est cylindrique et habituellement creuse dans les entrenoeuds,
rentlée au contraire et toujours pleine aux noeuds, d ou
partent, danslarégion inférieure, de nombreuses racines latérales ;
dans le Maïs, la Canne, le Sorgho, etc., la moelle persiste et c est
en elle que s'accumulent les réserves sucrées, notamment le sucre
de Canne. La stèle a ses faisceaux libéroligneux disposés en plusieurs
cercles vers la périphérie et il ne s'y fait pas de pachyte^
Les feuilles sont distiques, composées d'une gaine à bords hbres
et d'un limbe étroit, rubané, rectinerve, dont le bord est rendu
coupant par la silicification de l'épiderme ; la gaine se prolonge
au-dessus du limbe en une ligule membraneuse plus ou moins développée.
Les deux premières feuilles de chaque rameau, situees
latéralement, sont concrescentes bord à bord en arrière et forment
ensemble une pièce unique, qu'on nomme \^préfeuiUe Les temlles
ont souvent à leur aisselle plusieurs bourgeons collatéraux, pouvant
se développer en autant de branches divergentes.
La racine perd tout son épiderme dans la coiffe et denude son
écorce dont la surface est lisse et dont l'assise externe devient
l'assise pilifère, comme chez les Monocotyles. L'écorce y est creusee
de lacunes entrecoupées radialement ; le péricycle y est souvent
vascularisé en face des faisceaux ligneux, ce qui entraîne la_ naissance
et la disposition des. radicelles en face des faisceaux liberiens
(L p. 117 et 129, fig. 48). ^ •
'Les fleurs sont presque toujours rapprochées en petits epis ou
épillets, groupés à leur tour en épi comme dans le Blé, ou en grappe
comme dans^'Avoine. Au-dessous de chaque épillet, sessile ou pedicellé
la bractée mère avorte ordinairement. Chaque épillet commence
par deux bractées indépendantes, ordinairement latérales,
bien développées, mais stériles, qui l'enveloppent dans le jeune
âge comme d'un involucre et qui prolongent quelquefois leur nervSre
médiane en forme d'arête (Phléole, Orge, etc.). Puis viennent,
continuant la disposition distique des premières, un certam nombre
de bractées plus petites, mais fertiles, au-dessus desquelles le
rameau se termine ; plus fréquemment que les deux premières, les
bractées fertiles se prolongent en une arête insérée au sommet
(Fétuque, Blé, etc.), au-dessous du sommet (Brome, etc.), au miheu
Avoine) ou même presque à la base (Canche). Souvent une seule
de ces bractées porte à son aisselle une fleur bien conformée, les
autres, situées tantôt au-dessus de la première' (Millet, Phléole,
Agroste, etc.), tantôt au-dessous (Panic, Sétaire, etc.), ne formant
que des fleurs incomplètes ou rudimentaires. Ailleurs, l'epillet renferme
deux bi-actées à fleurs bien conformées (Canche, Houque,