
308 MONOCOTYLES
fîg. '13-í, ele ), contenant des ovules dont le nombre, la forme et
l'insertion varient beaucoup suivant les genres. Dans la fleur
maie, le nombre des étamines se montre très variable; elles sont
souvent concrescentes et leurs sacs polliniques s'ouvrent fréquemment
par des pores terminaux (Colocase, Zantédeschie, Philodendre,
etc.); il n'y en a parfois qu'une seule (Gouet, etc.). La
fleur femelle se réduit aussi parfois à un seul carpelle (Gouet, etc.),
et il n y a quelquefois qu'une seule fleur femelle à la base de l'épi
(Pistie).
Le fruit est toujours une baie. La graine a le plus souvent un
albumen charnu; elle en est quelquefois dépourvue (Monstère,
Pothe, etc.).
Plusieurs Aracécs sont recherchées et cul tivées pour leur tige amylacée
et alimentaire (Colocase des anciens ou taro, Arisème utile,
etc.), pour leurs jeunes pousses, mangées sous le nom de chou
caraïbe (Xanthosome sagittifolié), pour leurs fruits comestibles
et parfumés (iMonstère délicieuse, etc.).
D'après la conformation des fleurs, on groupe les genres en
trois tribus :
1. Arées. — Fleurs nues unisexuées : Pistie, Gouel, Serpentaire, Amorphophalle,
Colocase, Calade, Philodendre, Zantédesclaie (ou Richardie), etc.
2. Callees. — Fleur s nues hermaphrodites : Galle, Monstère, Scindapse, etc.
3. Acorées.- Fleurs périanthées hermaphrodites : Oronte, Lnsie, Spatliiphylle,
Anlhure, Acore, Pothe, etc.
Par les Ai "ées, les Aroïdées ressemblent aux Lemnacées et aux
Naïadées, dans l'ordre des Liliinées ; par les Galfées, elles se rapprochent
des Potamées ; par les Acorées, qui ont une corolle sépa- "
loïde, elles ressemblent aux Joncacées.
L'Acore caíame (Roseau odorant) renferme un glucoside l'acorine
et un alcaloïde cristallin, la calamine; il est très employé
comme stomachique amer, diurétique et anthelrnintique en Russie
et aux Indes; il sert à aromatiser les pâtisseriès et les liqueurs.
Les Anthures à spadice rouge et à spathe étalée, les Richardies
d'Afrique ouZantédeschies à spathe en cornet blanc sont des plantes
d'ornement appréciées. Les Amorphophalles ont des tubercules alimentaires
; les konjacs notamment sont consommés par les Japonais
comme vermicelle (chira-take), comme galette (konya-kou) et
comme gâteau (chiro-ko). La Colocase des anciens a des tubercules
très consommés par les populations polynésiennes.
Phénicacées ou Palmiers. — Les Phénicacées ou Palmiers comprennent
132 genres avec 1.100 espèces, presque toutes tropicales,
PHÉNICALES 309
MÉ.
croissant la plupart en Amérique, très rares en Afrique; le Chamérope
nain est celui qui remonte le plus vers le Nord-en Europe;
11 croît encore spontanément à Nice. Ce sont des plantes ligneuses,
souvent de grands arbres, s'élevant jusqu'à 80 mètres de hauteur.
Leur tige se dresse d'ordinaire en forme de colonne simple, supportée
par un faisceau conique de racines latérales et couronnée
par un bouquet de grandes feuilles. Elle est quelquefois courte et
renflée (Sabal, Rhapide, etc.); ailleurs, au contraire, elle est.très
grêle, grimpante, enlace en tous sens les arbres des forêts, qu'elle
rend impénétrables, et peut atteindre jusqu'à 300 et 600 mètres de
longueur (Caíame, Plectocomie, etc.). Les feuilles sont pétiolées, à
limbe entier dans le jeune âge et plissé dans le bourgeon, penninerve
(Phénice, Cocotier, etc.) ou palminerve (Chamérope, Latanier,
etc.), se déchirant plus tard en segments pennés ou palmés;
elles sont souvent énormes, pouvant mesurer jusqu'à 10 et
12 mètres de longueur.
Les fleurs sont petites et réunies en très grand nombre, quelquefois
jusqu'à 200.000, en épis axillaires, ordinairement groupés
eû grappe, munis d'une spathe générale quelquefois énorme et
très dure", avec ou sans spathes secondaires. Elles sont rarement
hermaphrodites (Coryphe, Sabal, Livistone, etc.) ou polygames
(Chamérope), ordinairement unisexuées avec monoecie (Arec, Bactride,
Cocotier, etc.) ou dicÉcie (Phénice, Chamédore, Dorasse, etc.).
Le périanthe comprend trois sépales et trois pétales sépaloïdes
alternes (fig. 135); l'androcée a six étamines, en deux verticilles
alternes, à anthères dorsifîxes introrses ; le pistil a trois carpelles
épisépales, fermés, rarement ouverts (Nipe), quelquefois libres
(Phénice, Chamérope, etc.), ordinairement concrescents en un
ovaire à trois loges (fig. 135), surmonté de trois stigmates sessiles
et contenant dans chaque loge, attaché près de la base, un ovule
dressé tantôt orthotrope (Dorasse, etc.), tantôt anatrope et alors
soit hyponaste (Lépidocare, etc.), soit épinaste (Céroxyle, etc.).
L'ovaire porte quelquefois à sa surface des émergences écailleuses,
recourbées vers le bas (Lépidocare, Raphie, etc.). Si les carpelles
sont libres, deux d'entre eux avortent ordinairement pendant la
transformation du pistil en fruit (Phénice, etc.); quelquefois tous
les trois se développent (Chamérope). S'ils sont concrescents, deux
des loges avortent ordinairement avec leurs ovules (Chamédore,
Caíame, Arec, etc.) ; parfois toutes les trois se développent avec
leurs graines (Dorasse, etc.).
Le fruit est une baie ou une drupe, renfermant une seule grame,
rarement trois (Dorasse, etc.). La baie est parfois cuirassée