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320 LIORHIZES DICOÏYLÉES
Arrhénathère, etc.), ou même un grand nombre de pareilles bractées
(Paturin, Kétuque, Brome. e(c.). Il esl ordinairement articulé
à sa base, tantôt au-dessous des deux bractées stériles (Maïs, Barbon,
Panic, Riz, etc.), tantôt au-dessus d'elles (Plialaride, Agroste,
Avoine, Fétuque, Chloride, Orge, Blé, Bambou, etc.), et se détache
Fig. 137. Diagramme de la
fleur dans la plupart des Graminées.
plus tard, lors de la maturité du
fruit, à cet endroit.
Le ramuscule floral commence par
deux bractées latérales, concrescentes
en arrière et formant ensemble
une pièce unique, bicarénée tout du
long et bifide au sommet, homologue
de la préfeuille du rameau
végétatif (fig. 137 et fig. 138). Audessus
de cette double bractée vient
la fleur proprement dite. Elle est
ordinairement hermaphrodite, rarement
unisexuée (Maïs, Larmille,
etc.).
Le calice est formé typiquement de trois sépales libres, petits et
incolores, un en arrière et deux en avant (Bambou, fig. 138,
Stipe, etc.). Le sépale postérieur avorte le plus souvent (fig. 137) ;
quelquefois môme ils avortent tous (Vulp'in, Flouve, etc.). Les deux
sépales antérieurs sont parfois concrescents
(Mélique, fig. 137, etc.). II
n'y a pas de corolle.
L'androcée se compose de trois
étamines alternes avec les sépales,
une en avant, deux en arrière (fig.
137); leurs filets, longs et grêles,
portent, attachées vers le milieu du
connectif, des anthères introrses
dont les quatre sacs polliniques très
allongés dépassent le connectif en
Fig. 13S. — Diagramme de la
ileur des Bambous.
haut et en bas et divergent en forme d'X après la déhiscence, qui
est longitudinale. Il n'y a que deux étamines dans la Flouve, une
seule dans le Nard; il y en a, au contraire, six en deux verticilles
ternau-e? dans le Riz et le Bambou (fig. Î38), un plus grand
nombre et jusqu'à quarante dans la Luziole et la Pariane.
Le pistil est constitué par un seul carpelle fermé, tournant en
bas sa ligne dorsale, en haut sa suture ventrale marquée d'un
sillon, superposé par conséquent à l'étamine antérieure. L'ovaire
GRAMINÉES 321
€st globuleux et se termine quelquefois par un long style entier
(iMaïs, Nard, etc.) ou divisé au sommet en trois branches stigmatiques,
une antérieure et deux latéi'ales (Phare, etc.) ; ailleurs le
style est plus court (Larmille, etc.) ; enfin, dans la grande majorité
des cas, il est nul et les branches stigmatiques sont sessiles sur
l'ovaire. Ces trois branches sessiles sont parfois également développées
(Bambou, Arondinaire) ; .mais d'ordinaire la médiane se
réduit à une petite pointe (Riz, Phragmite, etc.), ou même avorte
complètement, de sorte que l'ovaire paraît surmonté de deux stigmates
latéraux (fig. 137). Les branches du stigmate sont ordinairement
poilues et plumeuses. A l'intérieur de l'ovaire, sur la suture
ventrale, se trouve largement inséré un ovule anatrope ou hémianatrope
à deux téguments^ ascendant à raphé ventral, épinaste,
par conséquent, qui remplit toute la cavité.
Le fruit est un achaine dépourvu de graine, dont le péricarpe
ordinairement membraneux, parfois ligneux (Larmille, Bambou,
etc.), est intimement soudé avec l'albumen, en un mot un.
caryopse (1, p. 527, fig. 228). Il est trèsrara qu'il renferme une graine
libre et soit un véritable achaine (Sporobole, Eleusine, etc.).
L'albumen est amylacé, avec une assise externe nettement différenciée
par la forme, la dimension et le contenu de ses cellules,
qui sont carrées, petites^ dépourvues d'amidon, mais riches en
grains d'aleurone, en matière grasse et en diastases : c'est l'assise
digestive (I, p. 509). Sur la face antérieure et convexe du fruit, à
la base et en dehors de l'albumen, recouvert pourtant par son assise
digestive, se trouve situé l'embryon, dont le plan médian coïncide
à la fois avec le plan de symétrie de l'ovule et du pistil et avec le
plan médian de la fleur, ce qui le rend incombant (I, p 517,
fig. 228). Cet embryon est profondément différencié.
Sur sa face postérieure, du côté du raphé, sa tigelle porte une
large cotyle, qui monte le long de son extrémité supérieure en
dépassant plus ou moins la gemmule^ et en même temps descend
le long de son extrémité inférieure. Tantôt cette partie descendante
est aussi indépendante de la tigelle que la partie montante, et en
atteint Textrémité (Panic, Sorgho, Canne, fig- 139, F, Barbon,
Chloride, etc.), qu'elle dépasse même quelquefois en se reployant
en avant (Maïs, I, fig. 228) : c'est alors que cette cotyle mérite le
mieux le nom d'écusson qu'on lui donne souvent. Tantôt elle est
concrescente avec la tigelle et s'arrête avant d'en atteindre l'extrémité,
en formant un cran (fig. 139, B k E) (Riz, Phalaride, Agroste,
Avoine, Fétuque, Orge, Blé, etc.). Cette différence sera utilisée plus
loin. Sur sa face antérieure, du côté de la nervure dorsale du péri-
VAN TiEGHEM. — Botanique spéciale. 21