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tandis que les quatre aulrcs, disposées autour de la base, sont
tronquées pour laisser passer la cellule qui porte Tanthéridie
(fig. 05, B et C). Du milieu de la paroi interne de chaque cellule
aplatie part une cellule cylindrique qui se dirige vers l'intérieur à
peu près jusqu'au centre de la cavité sphérique, où elle se termine
par une cellule hyaline, arrondie en forme de tête (fig. 65
et fig. 66, i). Toutes ensemble, ces 24 cellules constituent la charpente
de l'anthéridie. Chaque tête porte en son milieu six cellules
plus petites, ou têtes secondaires, de chacune desquelles procèdent
an
Fig. 66. — Charagne fragile, structure de l'anlliéridie : 1, trois cellules pariétales
d'une anthéridie ouverte, montrant les filaments quatre par quatre sur les six têtes
secondaires disposées au sommet de cliaque cellule rayonnante. 2, sortie des
anthérozoïdes de leurs cellules mères a?i; a, a, anthérozoïdes litjres.
ensuite, par une double dichotomie, quatre filaments longs et
grêles, plusieurs fois enroulés sur eux-mêmes et qui remplissent
toute la cavité de l'anthéridie (fig. 66, 1). Chacun de ces filaments,
au nombre de '192, est cloisonné transversalement en une série de
petites cellules discoïdes ou incolores, dont le nombre varie entre
400 et 200 (fig. 66, 2). Dans chacune de ces 20.000 à 40.000 cellules
nait un anthérozoïde;^ il est constitué par un filament grêle
et brillant, enroulé en spillale, provenant du noyau étiré et courbé
de la cellule m^ère, épaissi en arrière et portant à son extrémité
antérieure effilée deux cils vibrátiles provenant du protoplasme
de la cellule mère (fig. 66, 2, a, a). A la maturité, les huit cellules
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périphériques se séparent et ouvrent l'anthéridie (fig. 65, C) ; les
anthérozoïdes quittent leurs cellules mères, dont la membrane se
dissout dans l'eau et nagent activement dans le liquide ambiant
(fig. 66, 2).
L'oogone est ovoïde et se compose d'une cellule centrale, qui
est l'oogone proprement dit, étroitement enveloppée par cinq tubes
enroulés en spirale (fig. 65, B et C) (1). Issus d'une cellule nodale
jgituée sous l'oogone et qui est elle-même rattachée à la feuille
par une cellule basilaire, ces tubes dépassent le sommet de la
cellule centrale et ce prolongement en forme de couronne est
composé, dans les Charagnes et Lychnothammes, de cinq cellules,
dans les Nitelles et Tolypelles, de cinq paires de cellules plus
petites. A la maturité, les tubes s'écartent latéralement dans la
partie inférieure de la couronne, et c'est par les fentes ainsi produites
que les anthérozoïdes pénètrent dans l'oogone, dont la
membrane s'est alors gélifiée au sommet, et se fusionnent avec
l'oosphère qu'il contient.
L'oeuf ainsi formé s'entoure d'une membrane propre et passe à
Pétat de vie latente, tandis que la paroi interne des tubes se
lignifie et se colore en noir ; plus tard, la paroi externe des tubes
et la couronne se détruisent, ne laissant adhérer à la surface de
l'oeuf que la paroi interne lignifiée et les parois latérales, qui y
dessinent autant de crêtes spirales. A la germination, l'oeuf se
divise, par une cloison transversale voisine de l'extrémité qui correspond
à la couronne, en une grande cellule inactive qui sert de
réservoir nutritif et une petite cellule qui rompt en cinq valves
r-enve.loppe dure et s'allonge au dehors pour produire le thalle.
D'après la conformation de la couronne et la structure du
thalle, les genres se groupent en deux tribus :
1. Nitellées. — Tubes spiralés de l'oogone tricellulaires, pas de cortication.
Nitelle, Tolypelle.
2. Charées. — Tubes spiralés de l'oogone bicellulaires, presque toujours cortication
: Charagne, Lychnothamne, Tolypellopse, Lamprothamne.
Résumé de l'ordre des Chlorophycées. — Composé des quinze
familles qu'on vient d'étudier, l'ordre des Chlorophycées renferme
(1) La cellule centrale entourée par les cinq tubes spiralés se subdivise en une
cellule femelle et trois cellules accessoires (Goetz). On a voulu les comparer à l'appareil
à trichogyne des Coléochètes ou des Floridées (S.achs), d'autres les assimilent
aux cellules soeurs de macrospores établissant un lien avec les Ricciées (Gohn).
D'autres auteurs cherchent une homologie dans les archégones des Andréacées Le
groupe des Gharacées paraît présenter un passage des Algues aux Muscinées,