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procèdent alors en grand nombre côte à còte et directement dn
rameau femelle, demeurent indépendants et portent chacun
plusieurs ovules latéraux. C'est l'ordre des C;/cadinées.
Tantôt, chaque étamihe, munie d'un étroit filet, ne porte à la
face inférieure de son petit limbe pelté que deux sacs polliniques.
Les feuilles du rameau femelle demeureut alors stériles, mais,
forment chacune un ramuscule à leur aisselle, et c'est ce ramuscule
qui produit les carpelles, puis avorte au-dessus d'eux. II n'y
a que deux carpelles, qui sont concrescents dans toute leur longueur,
par leurs bords supérieurs voisins, en une lame unique,,
qui tourne, eu conséquence, sa face dorsale en haut, sa face ventrale
eu bas. Celle lame est le pistil de la lleur femelle. A son
extrémité même, s'attachent deux ovules, un pour chaque carpelle.
C'est l'ordre des (linkginées.
Considérons maintenant chacun de ces deux ordres, pour l'étudier
de i)Ius près.
ORDRE I
CYCADINÉES
Caractères généraux. — Confinées dans les climats tropicaux et
subtropicaux, les Cjcadinées ont une fige épaisse, qui s'élève lentemenl,
sans se ramifier, en une colonne dépourvue d'entrenoeuds,
couverte d'écailles coriaces cl couronnée par un bouquet
de grandes feuilles composées pennées, rarement bipennées
(Bowénie), (jui peut atteindre jusqu'à dix mètres de hauteur
(Cjcadc).
La tige contient, dans son écorce et dans sa moelle, un grand
nombre de canaux sécréteurs gommifères, dont la racine est
dépourvue. La feuille a aussi de pareils canaux dans l'écorce de
son pétiole; ils se prolongent quelquefois dans le limbe des
folioles, soit sur la méristèle (Dion), soit à la fois au-dessus et
au-dessous (Stangérie), soit latéralement entre les méristèles
(Encéplialarfe) ; le plus souvent les folioles en sont dépourvues.
La feuille reçoit de la sfèle de la tige deux méristèles, qui se ramifient
à la base du pétiole et s'y disposent en une courbe, ouverte
en haut. Les folioles sont parfois uninerves (Cjcade) ou penninerves
(Stangérie), le plus souvent rectinerves (Zamie, etc.). Les
méristèles de la feuille dilTérencient dans toute ieur longueur la
partie médullaire de leur péridesme, au-dessus du bois "de leur
faisceau libéroligneux, en un faisceau triangulaire de vaisseaux
péridesmi(iues à développement centripète, formant un puissant
tissu de transfusion (Í, p. 326). Le pédicelle floral offre aussi quelquefois
(Stangérie, Bowénie, certaines Zamies et Cératozamies) de
pareils vaisseaux surnuméraires centripètes dans sa stèle, à la
périphérie de la moelle. La tige feuillue n'en possède pas. La tige
des Cycades et de l'Encéphalarte produit, dans son périçycle et de
dedans en dehors, des pachytes successifs dont chacun exige
plusieurs années pour se constituer (I, p. 251).
Toujours terminales de la tige, qui s'allonge par conséquent
d'ordinaire en sympode, les fleurs sont dépourvues de périanthe,
unisexuées et dioïques.
La fleur màle est formée de nombreuses étamines, portant sur
leur face inférieure un grand nonibre de sacs polliniques, groupés
en sores nus par deux à six. Ils sont attachés par une base étroite,
ou même pédicellés (Zamie), sont arrondis et s'ouvrent par une
fente longitudinale dirigée suivant le rayon du sore. La petite
cellule du grain de pollen tantôt produit directement l'anthéridie
pédicellée, comme il a été dit par deux divisions transversales
(I,"p. 417, fig. 183, /Í, Zamie, etc.), tantôt s'oblitère, et c'est uneseconde
petite cellule détachée de la grande par une cloison longitudinale
qui donne l'anthéridie pédicellée (Cycade, Cératozamie,
lig. 163, A, etc.). Nés par deux et dos à dos dans la cellule mère,
les anthérozoïdes sont ovoïdes, mobiles à l'aide de nombreux cils
vibrátiles, attachés tout le long d'une bande spiralée (blépharoplaste
: c'est-à-dire plasiide à cils) qui fait plusieurs tours en sens
'inverse des aiguilles d'une montre (I, p. 424, fig. 186). Ils sont
très gros, mesurant jusqu'à un tiers de millimètre, et sont par
conséquent visibles à l'oeil nu.
La fleur femelle a aussi de nombreux carpelles libres. L'ovule
y est orthotrope. Son unique et épais tégument, concrescrent avec
le nucelle dans sa moitié inférieure, se prolonge en tube au
sommet. Son gros nucelle produit, au sommet du prothalle
femelle, deux archégones dont le col est formé, au-dessus de la
cellule du canal, par deux cellules seulement. La cellule d'oosphère
est entourée de cellules présentant des ponctuations perforées par
lesquelles se déversent les noyaux dissociés de ces cellules de bordure
qui servent à la nutrition de la cellule femelle. Finalement,
il résorbe son extrémité, en mettant à nu les archégones, comme
il a été dit (L p. 493, fig. 221).
A la germination des grains de pollen dans la chambre liquide
ainsi formée, les tubes polliniques s'enfoncent d'abord latéralement
dans les flancs du nucelle, puis cessent de croître et s'y perdent.
Enfin leur base, où se trouve fixée l'anthéridie, s'incurve vers le