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que beaucoup d'empreintes rapportées à des genres différents (Arec,
Chamérope, Éléide, etc.) et d'autres Monocolyles (Scitaminées,
Agave, Dragonnier, Ottélie, etc.). Les Gymnospermes ont aussi
des formes variées; on peut signaler les genres Séquoier, Taxode,
qui ont encore des espèces vivantes.
Parmi les Algues, il faut citer les Charagne, Ghondre, Dactjlospore,
Ovulite, etc.
^ On rapporte à cette époque, avec plus ou moins de doute, les
gisements du Groenland, du Canada septentrional et du Spitzberg,
où se trouvent de nombreux végétaux fossiles. Dans cette flore
septentrionale, on ne rencontre aucun Palmier, ni aucune des formes
très méridionales observées en Europe. On peut môme jusqu'à
un certain point reconnaître, dans la flore arctique de cette
époque, une distribution inégale des espèces avec la latitude. Sur
les points les plus septentrionaux, on trouve les vestiges des Peupliers,
Bouleaux, ïaxode distique (Gjprèschauve), Sapin argenté.
Nénuphar arctique, tandis que, plus au sud, etc., les Castanéacées
et les Gymnospermes sont mêlées à quelques rares Lauracées
età des formes plus méridionales.
Période du Miocène. — On a sur la flore miocène, surtout en
Europe, des renseignements plus nombreux encore que sur les
flores de l'époque éocène.
Les plantes aquatiques y sont observées plus fréquemment et,
d'une manière générale, l'examen des fossiles végétaux semble
indiquer en Europe un climat plus humide qu'à l'époque de l'Eocène
moyen et supérieur. La plupart des genres et même souvent
des espèces, qui formaient sans doute une région forestière dans
les terres arctiques, se trouvent dans le Miocène beaucoup plus
au sud et, en ceri aines contrées, se mêlent à quelques formes
très méridionales (Palmiers, Fougères arborescentes, Sapindacées),
devenues cependant beaucoup moins fréquentes en
Europe.
Vers la fin de l'époque miocène, il semble que toute l'Europe,
sauf l'extrême Nord, ait eu un climat assez égal. Avec les formes
que nous avons déjà citées, on rencontre un très grand nombre
d'espèces appartenant à des genres qui vivent actuellement sous
les mêmes latitudes (Chêne, Érable, Micocoulier, Orme, Châtaignier,
Clématile, Massette, Iride, etc.).
Période du Pliocène. — Il semble résulter de l'étude des fossiles
végétaux connus que, pendant l'époque pliocène, la flore de l'Europe
ne s'est pas très sensiblement modifiée. On ne retrou\e plus
les formes les plus méridionales. C'est ainsi que, parmi les Pal-
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miers. on n'observe que le Chamérope nain près de Marseille,
quoique certaines formes tropicales soient encore conservées,'
comme les Bambous (Bambou lyonnais, etc ) ; mais on a vu plus
haut que cette forme peut coexister avec le climat tempéré dans
les Andesetdans l a flore forestière australe. La plupart des arbres
qui semblent dominants à cette époque appartiennent à des genres
actuels (Chêne, Hêtre, Mélèze, Peuplier, Érable, etc.), et les espèces
fossiles sont souvent les mêmes que celles qui vivent actuellement
en Algérie, dans la flore chino-japonaise ou dans l'Amérique du
Nord. Quelques-unes sont des plantes croissant encore aujourd'hui
à la même place (Erable opulifolié, etc.).
Les recherches faites dans les dépôts pliocènes du Japon ont
donné des résultats analogues à ceux déjà connus en Europe II s'y
trouve une flore dont les genres rappellent ceux de la flore
actuelle du même pays et dont les espèces sont quelquefois les
mêmes (Erable mono, Zelcove de Kéaki) ou existent encore dans
l'Amérique du Nord (Hêtre ferrugineux).
Période du Quaternaire. ~ Les tufs calcaires de l'époque quaternaire
permettent d'étudier les fossiles végétaux qui ont été disposes
a peu près synchroniquement en des contrées très diverses
(Moret aux environs de Paris, Montpellier,Canstadt près Stutt-art
Toscane, Tlemcen, Sahara, etc ). D'autre part, les archives gladaires,
déposées dans les contrées basses à Tépoque de l'extension des •
glaciers, fournissent au^si un certain nombre d'empreintes véo-étales
reconnaissables.
Les végétaux des tufs calcaires montrent qu'à Moret, comme à
Tlemcen et à Stuttgart, vivaient le Saule cendré, le Figujer de Carie
le Laurier noble, etc. Toute la région septentrionale de l'Afrique
semble avoir eu alors, comme une grande partie de la France un
climat analogue à celui qu'offre aujourd'hui la côte méridionale
de Bretagne.
A une époque peu différente, et peut-être même en partie à la
meme epoque, on observe, dans des contrées toutes voisines des
plantes aujourd'hui confinées dans la flore arcticiue ou sur le'sommet
d,es montagnes élevées. C'est ainsi que, dans les dépôts glaciaires
des plaines, soit près des Alpes, soit au sud de la presqu'île
scandmave, on trouve à l'état fossile les plantes delà région alpine
supérieure (Saule réticulé. Dryade octopétale, etc.), ou, en d W
très points, des plantes aujourd'hui reléguées au nord de la flore
forestiere (Bouleau odorant. Bouleau nain, etc.). L'étude des
anciennes tourbières, soit dans les Alpes, soit en Norvège a
revele des changements encore très remarquables dans la distri-
VAN TIEGHEM. — Botanique spéciale. ¿4