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322 LIORHIZES DICOTYLÉES
carpe, la tigelle porte au même niveau une seconde cotyle, toujoui^
plus petite que la première, mais de dimension très inégale
suivant les genres. Quand elle est le plus développée, elle offre,
comme la première, une partie descendante (Leersie, fig. 439, A et
B) ; mais d ordinaire elle se réduit à une languette ascendante,
qui s'élève plus ou moins haut^
^ ^ c sj^i-ig atteindre l'extrémité de la
gemmule (fig. 139, C, D) et qui demeure
parfois très courte (fig. 139,
F) ; enfin, il n'est pas rare qu'elle
avorte complètement (Maïs, 1,
p. 547, fig. 228, Sorgho, Canne,
fig. 139, F, etc.)- La grande cotyle
reçoit de la stèle de la tige une
méristèle ; la petite en est toujours
dépourvue. Cette réduction
constante de la seconde cotyle,
conduisant par tous les intermédiaires
à son avortement complet,
s'explique par le défaut d'espace
laissé entre la face antérieure
de la tigelle et le péricarpe,
contre lequel elle est de
bonne heure comprimée.
En bas, la tigelle renferme une
racine terminale endogène, ordinairement
solitaire (Maïs, 1, p. 547,
fig. 228, Riz, Ivraie, Brome,
Flouve, etc.), parfois accompagnée
un peu plus haut de plusieurs
racines latérales (Blé, 1, p. 432,
fig. 57, Orge, Avoine, etc.). En
haut, elle se termine, quelquefois
immédiatement au-dessus des
Fig. Î39. — Embryons de quelques
Graminées. de la Leersie; B,
le même coupé'en long ; C, de la
Zizanie, coupé en long ; D, du Piptathère,
coupé en long ; E, de
TAvoine, coupé en long ; F, de la
Canne, coupé en long ; c, grande
cotyle; c^ petite cotyle ; base de
la tigelle ren fermant la radicule
r ; V, noeud cotylaire allongé; e,
entre-noeud épicotylé ; g, gemmule.
cotyles (Blé, Orge, Seigle, elc.), le plus souvent après avoir formé
un entre-noeud plus ou moins long (Maïs, I, p. 347, fig. 228, Sorgho,
etc.), par une gemmule très développée. Sa première feuille
se réduit à une gaine conique à bords concrescents, qui enveloppe
toutes les autres ; elle est superposée à la grande cotyle et reçoit
de la stèle de la tige deux méristèles, rapprochées de ce côté. La
seconde feuille, formée d'un limbe et d'une gaine h bords libres,
est superposée à la petite cotyle et reçoit de la stèle un nombre
GRAMINÉES 323
impair de mérislèles, au moins trois, dont une médiane ; elle est
suivie de plusieurs autres feuilles semblables, en disposition distique.
A la germination, la racine terminale, ainsi que chacune des
racines latérales quand il en existe, perce en la digérant la poche
qui la contient et s'échappe au dehors, entourée d'une collerette
à sa base. La tigelle ne s'accroît pas sous les cotyles, qui restent
en place dans le fruit, en un mot sont hypogées (I, p. 536). Sans
prendre aucun accroissement, la grande cotyle, à Taide de diastases
produites et émises au dehors par son épiderme ordinaire-"
ment palissadique, digère progressivement, d'abord au contact,
puis à une distance de plus en plus grande, tout Talbumen, à l'exception
toutefois de son assise périphérique, qui n'est pas digestible
(I, p. 541). Par sa position même, la petite cotyle ne peut jouer
aucun rôle et s'atrophie aussitôt. En même temps, la tigelle s'allonge
vers le haut entre les cotyles et la gemmule, qu'elle soulève
en l'air. Cet allongement se fait, suivant les genres, de deux manières
très différentes.
Tantôt il s'opère au-dessus du départ de la méristèle de la:
grande cotyle, au-dessus du noeud cotylaire, par conséquent, et
produit, entre les cotyles et la première feuille de la gemmule,
un véritable entre-noeud plus ou moins long (Maïs, Sorgho, Canne,
Panic, Barbon, Chloride, etc.). Tantôt il a lieu au-dessous du départ
de la méristèle de la grande cotyle, dans l'épaisseur du noeud, par
conséquent, et produit, entre les cotyles et la gemmule, un tron-^
çon de tige plus, ou moins long, qui n'est pas autre chose que le
noeud cotylaire allongé vers le haut dans sa région supérieure. La
tigelle ne s'allonge pas alors entre le point de départ de la méristèle
cotylaire et celui des deux méristèles de la première feuille
de la gemmule, qui restent rapprochés ; mais, à partir de ce point,
la méristèle cotylaire descend dans Tépaisseur-de l'écorce tout le
long du tronçon en- tournant son liber en dedans, son bois en
dehors, pour entrer à sa base dans la grande cotyle, où elle se
termine (Riz, Phalaride, Agroste, Avoine, Fétuque, etc.). Ces deux
modes d'allongement de la tigelle commençant déjà à s'opérer au
coui's de la période embryonnaire, la marche difféi^ente qui en
résulte pour la méristèle de la grande cotyle est déjà visible dans
l'embryon mûr, avant la germination (fig. 139).
11 est à remarquer que le premier mode s'observe dans les genres
où la grande cotyle a sa partie descendante libre (1, p. 517, fig. 288
et fig. d39, F), le second dans ceux où sa partie descendante est
concrescente à la tigelle (fig. 139, A à £). On reviendra bientôt