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Angiospennes, comme au groupe le plus vaste, le.plus répandu et
le plus important du règne végétal, que nous avons attaché notre
attention et emprunté nos exemples. Aussi l'organisation générale
de ces plantes nous est-elle bien connue.
Klles ont toutes des microdiodes germant sur le stigmate du
carpelle et y enfonçant, jusqu'il en amener Textrémitc au contact
du prothalle temolle, un prolhalle femelle à anthéridie sessile.
Elles ont toutes une macrodiode solitaire germant sur place dans
un macrodiodange diversement situé dans le carpelle et y produisant
un prothalle femelle sans archégones réduit ii sept cellules,
dont une est l'oosphère, une autre la mésocyste. Quand le macrodiodange
est situé dans un ovule, cet ovule est toujours entièrement
recouvert par le pistil et rendu inaccessible aux microdiodes,
autrement que par la voie du stigmate. En même temps qu elles
forment un oeuf, toutes produisent à côté de lui. par Tunion de la
mésocyste avec un second gamète, un ti'ophime : en un mol, il y a
digamio. Quand elles développent leur oeuf en embryon, le reste
du prothalle femelle disparaît et c'est le tropliime (pii, en se
développant en albumen, nourrit l'embryon. Enfin quand il y a
une graine, elle est toujours enveloppée dans une cavité close.
D'après le premier des caractères qu'on vient de rappeler, ces
plantes pourraient donc tout aussi bien ôire nommées Apodanthoridiées^
d'après le second Anarchégoniées^ d'après le troisième
Teciovidées, le quatrième Diffames et d'après le cinquième
Anendosperynées ou Albiiminées. Comme celle de Stigmalées,
'toutes ces expressions, à l'exception toutefois du mot ïectovulées,
vaudraient mieux que celle de Angiospermes, qui ne convient pas
lorsqii'il n'y a pas de graines.
En ce qui concerne le corps végétatif, chez toutes ces plantes la
tige croît au sommet par plusieurs initiales superposées et se
construit sur des types divers, mais toujours avec bois centrifuge
superposé au liber. Chez aucune, la feuille ne forme de vaisseaux
surnuméraires dans le péridesme de ses méristèles. Dans la racine,
qui croît toujours au sommet par trois initiales superposées, l'épiderme
s'y exfolie, comme on sait (I, p. 123), de deux manières
différentes. Enfin l'embryon y présente aussi deux conformations
distinctes.
Division en trois classes : Monocotyles, Liorhizes dicotylées et
Dicotyles. — Tantôt, en effet, la racine perd tout son épidernie et
a une surface lisse : la plante est liorhize ([, p. 12:2). Tantôt elle
garde adhérente à l'écorce l'assise interne de son épiderme et a
une surface en forme d'escalier : la plante est climacorhize
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(1, p. 122). D'autre part, suivant que l'embryon y possède une seule
cotyle (ou cotyledon) engainante, ou deux cotyles opposées, la
plante est dite monocotyle ou dicotyle (I, p. 9). En combinant ces
deux caractères ditïérentiels, on divise ici le sous-embranchement
des Stigmatées en trois groupes principaux ou classes, savoir : les
Liorhizes monocotylëes, ou Monocotyles, les Liorhizes tliootylées
et les Climacorhizes, ces dernières étant toutes dicotylées et pouvant,
sans grand inconvénient, conserver leur nom ancien de
Di cot y les.
STIGMATÉES ( racine liorhize, une cotyie LIORHIZES MONOGOTYLÉES (p. 273).
ou J racine ( une cotyle LIORHIZES DICOTYLÉES (p. 316).
ANGIOSPERMES V climacorhizes ( deux cotyles CLIMACORHIZES.
CLASSE V
MONOCOTYLES (voir plus haut)
Caractères généraux. — Produclion de l'assise pilifere de la
racine par Tassise externe de l'écorce, l'épiderme s'exfoliant tout
entier avec les calottes de la coiffe (I, p. 422, iig. 43 et p. Iâ3) ;
une seule cotjle à l'embryon, qui est toujours renfermé dans une
graine, cotyle toujours engainante, dont le plan médian coïncide
toujours avec le plan de symétrie du tégument de la graine, ce
qui rend l'embryon toujours incombant, mais en sens contraire,
de manière à établir entre la dernière feuille de l'être ancien et
la première feuille de Tetre noiiveau une divergence de 180 degrés ;
faible durée de la racine terminale ; absence d'un pachyte issu
d'une assise génératrice intercalée au liber et au bois primaires :
iels sont les seuls caractères connus qui appartiennent en commun
à toutes les Monocotyles. Encore faut-il remarquer que le
second peut seul entrer dans la définition de la classe, parce qu'il
ne se retrouve pas chez les autres Stigmatées ; les trois autres
doivent en être exclus, parce qu'on les rencontre, comme on le
verra plus tard, chez quelques-unes de ces plantes.
A côté de ces caractères généraux, plusieurs autres méritent
d eire signalés, parce que, tout en étant sujets à exception, ils
sont assez fréquemment réalisés pour donner à rcnsemble une
physionomie spéciale. Le plus souvent, les feuilles sont isolées,
engainantes, dépourvues de stipules, prennent à la tige de nombreuses
méristèles et ont la,nervation parallèle. Le plus souvent,
pour suffire aux besoins des feuilles, les faisceaux libéroligneux
VAN TIEGHEM. — Botanique spéciale, IG