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Salviniacées. — l.a famille des Salviniacées ne renferme que
les deux genres Salvinie et Azolle, avec 45 espèces,
La tige nageante de la Salvinie a ses feuilles verticillées par trois
à chaque noeud (fjg. 92, A); les deux supérieures^ vertes^ ovales
et brièvement pétiolées (/), s'étalent dans l'air à la surface de
Teau; Tinlerieure plonge verticalement et se divise en un buisson
d'étroits segments dépourvus de chlorophylle {tv)^ munis de longs
poils absorbants, prenant ainsi l'aspect et remplissant aussi le rôle
d'une racine avec ses radicelles. Cette plante est, en effet, entièrement
dépourvue de racines. Comme les verticelles alternent, la
Fig. 93. — Salvinie nageante : A, gerniinationcles microdiodes à l'intérieur du microdiodange
; i, prothaUes mâles en forme de tnbe sortant par la déchirure de la
paroi ; ß, i 'un de ces tubes, ayant formé dans sa cellule terminale l'anthéridie an ;
a, antliérozoïdes en mouvement, encore attachés à leurs vésicules.
face dorsale de la tige porte quatre rangs de feuilles aériennes,
vertes, assimilatrices et ga face ventrale deux rangs de feuilles aquatiquesj
incolores, absorbantes. Dans les Azolles, la tige, également
nageante^ porte sur sa face dorsale deux rangs de feuilles bilobées,
isolées et alternes, sur sa face ventrale deux séries de racines non
ramifiées et à coiffe caduque. Partout, la tige se ramifie parl a formation
de bourgeons sur ses flancs, au niveau des feuilles et à
côté d'elles; partout aussi, elle se compose d'une stèle très grêle et
sans moelle^ avec une écorce parcourue par de larges canaux aérifères.
Elle croît au sommet par une cellule mère cunéiforme décou-
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i
é
pant deux séries de segments^ tandis que la cellule terminale de la
racine est tétraédrique.
Les sores sont portés, dans la Salvinie, au nombre de 4 à 8 vers
la base de chaque feuille submergée (fig. 92, A, /*),. dans les Azol-
Jes-j au nombre de 2 à4 sur le lobe inférieur plongé dans l'eau de
la première feuille de chaque branche. Ce sont des capsules sphériques
un peu aplaties, brièvement
pédicellées, uniloculaires,
du fond desquelles s'élève
jusque vers le centre une
colonne renflée en massue
qui porte les diodanges au
sommet (fig. 92, B). La même
feuille porte à la fois des capsules
à microdiodanges (t) et
des capsules à macrodiodanges
(a) (fig. 92, BÎ ; dans les
Azolles^ ces dernières ne renferment
qu'un seul macrodiodange.
Les microdiodanges
contiennent 64 microdiodes,
englobées dans une substance
gélatineuse ; les macrodiodanges
une seule très grosse macro
d i o d e,, en V e 10 p p é e a u s s i
d'une couche gélatineuse. La
paroi de la capsule est une
dépendance de Tépiderme de
la feuille, qui se développe
d'abord en coupe autour des
jeunes diodanges, puis, continuant
à croître au-dessus d'eux
en rétrécissant de plus en
plus son orifice, finit par se
fenmeren lesenveloppantdans
Fig. 94. — Salvinie nageante, profchaUe
feineUe, issu de la macrodioiie, avec ses
deux, cornes descendantes : on y voit, au
milieu, le premier arcliégone.
une cavité close'(fig. 92, B, a) ; en un mot, cette paroi a la même
valeur que l'indusie des Fougères:, et la capsule n'est pas autre
chose qu'un sore à indusie close.
Kendus libres à l'automne par la mort de la plante, les sores
ainsi constitués détruisent leur paroi pendant l'hiver et mettent
les diodanges en liberté. Au printemps, la microdiode de la Salvinie
germe dans la gelée, à l'intérieur du microdiodange clos