
ENDOPROTHALLÉES ASTIGMATÉES OU GYMNOSPERMES 233
Phanérogames. Chemin faisant, on a précisé les différenoes qu'elles
présenlent par rapport aux Cryptogames vasculaires dans la
racine, la tige et la i'euille, ainsi que dans la formation de l'oeuf
et dans son développement en une plante adulte. Les caractères
généraux de cet embranchement sont donc bien connus.
Rappelons seulement que les deux sortes de prothalles y sont
inclus dans le corps de la plante adulte, le prothalle femelle parce
que la macrodiode y germe sur place dans le macrodiodange, le
prothalle mûle parce que la microdiode, quoique libre, vient germer
sur le macrodiodange ou dans son voisinage, caractère d'où
le groupe tire son nom. C'est donc aussi à l'intérieur du corps adulte
que l'oeuf se forme et qu'il accomplit les premières phases de son
développement, ce qui rend nécessaire une séparation ultérieure.
Division en deux sous-embranchements : Astigmatées et Stigmatées.
— On sait aussi que, dans la fïeur de certaines Phanérogames,
le carpelle se réduit à un ovaire sans^tyle, ni stigmate, et
que cetovaire se borne ordinairementà porter età nourrir les ovules,
sans se replojer complètement autour d'eux pour les protéger
; les grains de pollen y tombent donc directement sur l'ovule
et germent au sommet du nucelle. Tandis que chez la plupart
de ces plantes, au contraire, le carpelle porte un stigmate, sur
lequel tombent et germent les gt-ains de pollen, et son ovaire, ou
bien se reploie et se ferme autour de ses propres ovules, ou bien,
s'il reste ouvert, s'associe bord à bord aux autres carpelles de la
fleur pour envelopper tous les ovules dans une cavité close; d'une
manière ou de l'autre, les ovules, et plus tard les graines, quand
il y en a, y sont protégés. De là, cette division de l'embranchement
des Phanéj'ogames en deux sous-embranchements: les Gymnospermes
et les Angiospermes, indiquée dès les premières pages
de la première Partie de cet Ouvrage (I, p. 9), et qui s'est par la suite
accusée de plus en plus (I, pp. 4:23, 431, 449, 458, 498, 499 et? 506).
^ C'est toutefois le moment de faire remarquer que le nom de
Gymnospermes ne convient pas à toutes les plantes du premier
groupe, un grand nombre d'entre elles ayant, comme on va voir,
leur graine aussi complètement enveloppée par le péricarpe que
chez les Angiospermes. De même, le nom d'Angiospemies ne s'applique
pas bien à toutes les plantes du second groupe, bon nombre
d'entre elles ayant, comme on sait (1, ,p. 509), leur fruit
dépourvu de graines.
Il paraît donc préférable de s'en tenir désormais au caractère
très simple et tout à fait général tiré de l'absence ou de la présence
d'un stigmate, et\lc dénommer ces deux groupes respectivement
les Astigmatées et les Stigmatëes.
Les Astigmatées (ou Gymnospermes) se rapprochant beaucoup
plus des Exoprothallées que les Stigmatées (ou Angiospermes),
comme on l'a vu (l, p 558), c'est par ce sous-embranchement que,
dans notre marche ascendante, nouscdevons commencer l'étude
spéciale des Endoprothallées.
SOUS-EMBRANCHEMENT I «
ASTIGMATÉES
ou
GYMNOSPERMES
Caractères généraux. — Les Astigmatées ont toutes des microdiodes
germant directement sur le macrodiodange et y enfonçant
un protlialle mâle à anlhéridie pédicellée. Elles ont toutes une
macrodiode solitaire germantsur place dans un macrodiodange porté
par un lobe de feuille différencié qui Tentoure, en un mot dans un
ovule nucellé^ et y produisant un prothalle femelle massif pourvu
d'archégones Toutes ont leur ovule nu, tout au moins au sommet, où
il est accassible directement aux microdiodes. Toutes forment leur
oeuf tout sLinplement, sans qu'il se fasse à côté une autre union de
gamètes, comme chez les Stigmatées. Elles développent toutes
leur oeuf auxdépens d'unepartieseulement de leurprothallefemelle
accru, le reste constituant dans la graine mûre, toujours présente
ici, le tissu nutritif qu'on nomme l'endosperme. Enfin la plupart
seulement ont les graines nues au moment de la maturité.
D'après le premier caractère, elles pourraient donc tout aussi
bien être nommées Podanthéridiées^ d'après le second, Archégoniées,
d'après le troisième, Niidovulées, d'après le quatrième,
Monogames, et d'après le cinquième, Endospermées. Comme celle
des Astigmatées, toutes ces expressions vaudraient mieux que celle
de Gymnospermes, qui ne convient qu'à la majorité des cas.
En ce qui concerne le corps végétatif, ces plantes sont toutes
climacorhizes. Chez toutes aussi, la tige croît au sommet par une
seule cellule initiale et se construit sur le type monostélique normal,
c'est-à-dire à bois centrifuge (presque toujours) superposé au liber.
Chez presque toutes, elle s'épaissit par un pachyte, dont le bois
secondaire a ses compartiments formés uniquement de vaisseaux.