
•1-. '
!
iî
t?.
1 ' <
ih
i 1 .
' I
Ê a l ,
l - l
sï
Vf
F'
108 ALGUKS
ORDRE I
CYANOPHYCÉES
Caractères généraux. — Répandues parlout à profusion, dans
la mer, dans les eaux douces, sur la terre humide, où plusieurs
s^associent h des Champignons pour composer des Lichens, les
Cyanophjcées sont toujours dépourvues de vrais noyaux et de
chromoleucitcs. Le niélange de chlorophylle et de phycocyanine
qui les colore en vert bleu, parfois nuancé de brun, de pourpre,
de violet ou de noir, imprègne uniformément le protoplasme (parfois
super(iciellemcnl).Hon nombre sont, au contraire, dépourvues
de chlorophylle, incapables par conséquent de décomposer l'anhydride
carbonique, et dans la nécessité de se nourrir, comme les
Champignons, avec des matières organiques en voie de décomposition
ou aux dépens d'organismes vivants.
Le thalle, toujours simple dans sa forme, est rarement continu
dans sa siruclure (Spiruline), presque toujours cloisonné en cellules,
ordinairement dans une seule direction et filamenteux,
quelquefois dans deux directions et membraneux, ou dans trois
directions et massif. La membrane gélifie souvent sa couche
externe. Filamenteux, le thalle peut, en se recourbant et se pelotonnant
sur lui-meme, prendre un aspect membraneux ou massif;
il peut, au contraire, en gélifiant la lame moyenne des cloisons,
se dissocier en baguettes plus ou moins longues, ou môme en cellules
isolées. Le filament, les baguettes ou les cellules isolées sont
tantôt mobiles, tantôt immobiles.
Ces plantes se conservent et se multiplient k l'aide de spores ; on
ne leur connaît pas d'oeufs(l). Les spores sontlantôt exogènes, tantôt
endogènes. Dans le premier cas, ce sont des cellules ordinaires
du thalle qui grandissent, changent de couleur, épaississent leur
men:ibrane et passent à Tétat de vie latente; ce sont plutôt des
kystes que des spores. Dans le second, elles naissent une à l'intérieur
de chaque cellule du thalle, s'enveloppent d'une membrane
de cellulose assez épaisse h. noyau (CylindrospernieS passent à
l'état de vie latente et sont enfin mises en liberté par la destruction
de la cellule mère.
Division de l'ordre des Cyanophycées en trois familles. —
D'après la structure, continue ou cellulaire, du thalle et d'après le
(1) On a entrevu un phénomène d'autogamie chez certaines Bactéries (Bacille de
Bulschili) : la cioison séparant deux cellules d'un fllament se résorbe et les deux
protoplasmes se fusionnent. Ce phénomène n'est pas général (Guillermond).
CYANOPHYCÉES 109
mode de multiplication, les Cyanophycées peuvent se répartir en
trois familles. Dans les unes, la structure du thalle est continue :
ce sont les Spirulmacées. Dans les autres, elle est cellulaire.
Parmi ces dernières, les unes se conservent par des spores exogènes
ou kystes : ce sont les Nostocacées\ elles sont toujours
pourvues de chlorophylle. Les autres produisent des spores endogènes
: ce sont les Bactériacées ; elles sont le plus souvent
dépourvues de chlorophylle.
En résumé :
continu r. - , - . ; • Spiruiinacées.
Spores exogènes ou kystes. De la chloro-
Thalle l n i • ) phylle
' cellulaire. < gp^^.gg endogènes. Ordinairement pas de
chlorophylle , • • •
Noslocacées.
Baclérincées.
Spirulinacées. — Les Spirulinacées ne comprennent jusqu'à
présent que le seul genre Spiruline, avec 15 espèces. Le thalle est
un filament simple, à structure continue, sans aucune cloison
transversale, enroulé en une hélice à tours écartés (S. majeure,
rose, très subtile, etc.), ou rapprochés au contact (S. versicolore,
labyrinthiforme, etc.), et mobile dans le liquide ambiant. On n'y
connaît pas de spores.
Nostocacées. — Qu'il soit cloisonné suivant une, deux ou trois
directions, le thalle des Nostocacées offre dans toutes ses cellules
une structure caractéristique. Le protoplasme y est homogène,
sans noyaux (sauf dans les spores : Cylindrosperme), ou du moins
sans noyaux fermés et autonomisés comparables à ceux des autres
plantes, sans leucites, uniformément imprégné par la chlorophylle
et laphycocyanine. La membrane se compose d'une couche cellulosique
très mince, intimement appliquée sur le protoplasme, et
d'une couche gélatineuse dont la consistance, la couleur, la structure
et la composition varient suivant les genres.
Tantôt cette couche gélatineuse ne se développe que sur les
faces libres des cellules, de manière à entourer le thalle d'une
gaine continue, à l'intérieur de laquelle les cellules demeurent
intimement unies par leurs minces cloisons cellulosiques mitoyennes.
Cette gaine est quelquefois très mince (Oscillaire,
fig. 41, etc.) ; ailleurs elle est épaisse, mais mucilagineuse et sans
contour limité (Anabène, etc.) ; le plus souvent, elle est épaisse,
de consistance ferme et nettement limitée au dehors (Nostoc,
fig. 43, IVbvulaire, Lyngbie, etc.).