
KÍ r- df' 132 A L G U E S
mant 32 genres avec plus de 200 espèces. La plupart liabilent la
mer, quelques-unes les eaux douces ou même la terre humide
(Botrjde, Prolosiplion, etc.) ; plusieurs sont parasites des végétaux
vivan'^ts (Phyllobe, Phyllosiplion, etc.). Le thalle (i, p. 12, fig. 1)
y est toujours continu, sans cloisons, avec un protoplasme renfermant
un grand nombre de noyaux et de chloroleucites (l, p. 13,
fig. 2). il est quelquefois réduit à un petit sac sphérique ou ovoïde,
aminci et fixé à la base (Valonie, I, fig. 1, A, Codiole, etc.), où il
se prolonge quehiuefois dans le sol en un crampon incolore, simple
(Protosiphon, Codiole), ou rameux (Botryde) ; mais le plus
souvent il s'allonge en un tube ou siphon, ordinairement ramifié,
forme d'où la famille tout entière tire son nom.
Les branches principales portent quelquefois des rameaux à
croissance limitée, pennés dans les Bryopses, dichotomes dans les
Pinceaux, étalés en lame foliacée dans les Caulerpes (I, fig. 1, C),
verticillés dans les Acélabulaires, où ils sont simples et soudés
entre eux en forme de parasoi, et dans les Dasyclades, Gymopolies,
etc., où ils sont ramifiés en ombelles. Ailleurs, la ramification
du tube est tellement abondante que toutes les branches se
serrent, s'enchevêtrent et se soudent en un thalle d'apparence
massive et souvent de grande dimension, arrondi en sphère (Code
bourse), ramifié en cordon (Gode tomenteux), aplati en feuille
(Udolée, I, fig. 1: D), ou alternativement étranglé et dilaté à la
façon d'une Oponce (Ilalimède). Pour se soutenir, ce thalle
incruste assez souvent sa membrane de carbonate de calcium
(Acétabulaire, Gymopolie, Pinceau, Ilalimède, etc.), ou bien la membraneenvoie
d'upe face à l'autre, àt raver s le protoplasme, des cordons
de cellulose anastomosés en réseau (Gaulerpe, I, p. 25,fig.l0).
La mulliplicalion s'opère quelquefois par des spores immobiles
(Botryde vivant dans l'air, Phyllosiphon), le plus souvent par des
zoospores munies d'un seul cil (Botryde), de deux cils (Codiole) ou
d'une couronne de cils en avant (Derbésie).
La formation de l'oeuf a lieu par isogamie avec gamètes mobiles
à deux cils antérieurs (Protosiphon, I, p. 51, fig. 21, A), Acétabulaire,
Bryopse, Gode, Dasyclade, Phyllobe, etc.). Dans les Acétabulaires,
les rameaux soudés du thalle produisent d'abord chacun
plusieurs articles immobiles, qui se disséminent et plus tard
germent en donnant naissance aux gamètes biciliés. 11 en est de
même dans le Protosiphon. Dans ces deux genres, la formation
de l'oeuf commence donc à être indirecte et l'union des gamètes
n'a lieu que s'ils proviennent de deux articles, de deux gamétanges
diiïérents.
I
CHLOROPHYCÉ E S 133
L'oeuf passe ii l'état de vie latente en cutinisant sa membrane
et germe plus tard en produisant directement un nouveau
thalle.
D'après le mode de ramification du thalle, les genres se groupent
en quatre tribus, comme il suit :
1 Bolrydiócs. - Thal le simple : Codiole, Valonie, Botryde, Prolosiphon, etc.
2'. Bryopsées. - Tha l le rameux, à ramification latérale ou dichotome, ^^on masf :
Phyllobe, Phyllosiphon, Derbés ie, Bryopse, Chlorodesme, Pinceau,
Gaulerpe, etc.
3 Dasycladées. - Thal le rameux, à ramification verticillée non mas s i : Dasyclade
Halicoryne, Néoméride, Gymopolie, Acétabulaire, Bornetelle, etc^
4. Codiées. - Thal le rameux, massif : Gode, Udotée, Hal imède, etc..
L'importance des Dasycladées et Ilalimèdes est considérable, au
point de vue fossile (1). Il se forme à l'heure actuelle en Oceanie
des dépôts d'IIalimède, de Bornetelle (île Salomon, Nouvel es
Hébrides, etc.) ; mais c'est surtout dans les temps passés que Jes
Siphonées verticillées ont joué un rôle immense, depuis le Silurien
(genres primaires : Vermiporelle, Dasyporelle, etc.) jusqu'au tertiaire,
quaternaire et à l'heure actuelle. C'est surtout dans les
temps secondaires que ces plantes ont pris un énorme développement
surtout dans le Trias (genres principaux : Diplopore et Gyroporelle)
: des masses énormes de calcaire ont été déposés dans
les Alpes orientales et occidentales (Calcaire de Wetterstein, etc.).
Les Girvanelles interviennent aussi dans les Oolithes ou les rattache
aux Siphonées (2).
Vauchériacées. — Les Vauchéries qui, avec 25 espèces, constituent
seules cette petite famille, vivent dans les eaux douces et
saumâtres, parfois sur la terre humide (V. terrestre). Leur thalle
est un tube abondamment ramifié, multinucléé et sans cloisons,
fixé çà et ik par de petits rameaux coralloides incolores.
La multiplication s'opère par des zoospores, qui sont très
grandes, produites isolément dans l'extrémité d'une branche
séparée par une cloison (fig. 56 .1), pourvues de nombreux noyaux
disposés côte à côte dans la couche périphérique et couvertes sur
toute la surface de nombreux cils vibrátiles, rapprochés deux par
deux en face de chaque noyau {B et C). Une telle zoospore, qui
est un article, non une cellule, peut être considérée comme une
association de zoospores à deux cils, comme une zoospore composée.
(1) Chapman, Mawson, Mme L emo i n e .
(2) Rothpletz.