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sées. Vaccinées, etc.), et enfin, au-delà de 3 300 mètres à 4.800
mètres, c'est la région alpine proprement dite (Graminées nombreuses,
Gentiane, Millepertuis, Séneçon, Drave, Eplièdre, Valériane,
Baccharide, Acène, etc.); ici, certaines Phanérogames atteignent,
comme les Lichens, les extrêmes limites de la végétation.
Flore des steppes australes, — Les Pampas qui s'étendent au
sud du tropique austral, entre les Andes, le Brésil et Textreme
Patagonie méridionale, sont des steppes comparables dans leur
ensemble aux prairies de l'Amérique du Nord. En Afrique, les
régions désolées de Damara, do Namaqua et du Kalahari, jusqu'à
un certain point comparables au Sahara, reçoivent pourtant des
pluies pendant une période assez régulière et rappellent un peu la
ilore des steppes, surtout dans leur partie méridionale. On peut
donc réunir ces deux régions sous le nom de steppes australes.
La flore des steppes australes d'Afrique est mal connue. Les
Graminées, en certaines contrées, sont très abondantes et croissent
en touffes épaisses, comme dans les steppes d'Asie. Les buissons
(Vanguérie, Lébeckie, Euclée) ont aussi le port de ceux des
steppes, ainsi (jue ceux â feuilles velues {Tarchonanthe, etc). Parmi
les buissons épineux spéciaux, il faut citer surtout les Acacies de
la région littorale (Acacie des girafes, Acacie l'ude, etc.), et c'est
dans cetle contrée qu'on rencontre le ïumbo de Baines.
Comme en Afrique, la région des steppes australes des Pampas
est ordinairement dépourvue de forêts. Les Graminées (Gynère,
Poées, Avénées, Barbon, elc.) y sont plus nombreuses que partout
ailleurs et les herbes vivaces sont moins variées que dans les
steppes boréales; d'autres surfaces sont occupées çà et là par des
genres voisins du Chardon, spontanés ou introduits (Artichaut,
Silybe, Bardane) ou par des Ombellifères (Fenouil). Parmi les Dicotyles
des Pampas, beaucoup appartiennent aux genres Trèfle,
Lupin, Statice, Sénebière, etc. Comme rapprochement caractéristique
avec les steppes boréales, il faut encore signaler les foi'mes
des Chénopodiées (Soude, Salicorne, Arroche), développées dans
les steppes salées de la Piata.
Flores dii Cap et du Chili. — C'est dans la partie méridionale
de la Contrée du Cap, en Afrique, et surtout dans le littoral du
Chili, qu'on peut retrouver des régions où la flore est analogue à
celle des régions méditerranéenne et californienne.
La flore du Cap^ par une série de transitions au nord et à l'est,
passe à celle des steppes australes africaines et à la flore tropicale.
On y compte plus de 8.000 espèces vasculaires, dont la presque
totalité sont des espèces propres. C'est par la prédominance des
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Bruyères frutescentes et des autres plantes arborescentes à forme
de Myrtacées ou de Lauriers, que la flore du Cap peut etre comparée
à celle du littoral méditeri^anéen. Certains genres même sont
communs aux deux flores (Othonne, Aptéranthe, Pélargone, Hélichryse,
etc.). Quant aux genres endémiques les plus étendus, ils
appartiennent surtout aux familles suivantes : Crucifères, Polygalacées,
Rutacées, Rhamnacées, Légumineuses, Rosacées, Asclépiadacées
et Protéacées, dont plusieurs sont aussi très nombreuses en
genres spéciaux dans la région méditerranéenne. Mais, d'autre
part, la flore du Cap a de plus grandes analogies dans son allure
générale avec celle de l'Australie méridionale.
Dans ses traits principaux, le climat du Chili est analogue à celui
de l'Espagne méridionale ou de la Sicile et du littoral de la Californie.
Les arbres de la région méditerranéenne (Olivier d'Europe,
Figuier de Carie, Punice grenadier, Citronnier oranger, etc.) y
prospèrent dans presque toutes les parties et les arbustes spontanés
ont souvent la forme du Myrte ou du Laurier. Au nord, un
seul Palmier (Jubée insigne) se maintient dans la flore chilienne,
comme au sud de l'Europe le seul Chamérope nain peut se rencontrer
en certains points du littoral méditerranéen.
Un grand nombre de. plantes spéciales (Composées arborescentes,
Broméliacées, etc.) et quelques Cactacées donnent d'ailleurs à
la flore du Chili un caractère parliculier. Enfin il est à remarquer
qu'un grand nombre de familles qui renferment les espèces dominantes
sur le littoral californien sont lesmêmes sur le littoral chilien,
11 y a même des espèces identiques : Acène pinnatifide (Rosacée),
Lépuropétale spatulé (Saxifragacée), Collomie grêle (Polémoniacée).
Pectocarye du Chili (Borragacée).
Flore des forêts australes. — La région qui s'étend depuis le
Chili méridional jusqu'à la Terre de Feu, à l'ouest de la chaîne des
Andes, est presque partout recouverte par des forêts de Hêtres.
Par ce caractère important, par son climat, par ses principales
formes végétales, cette flore cori-espond à celle des forêts boréales.
Pour une même surface, le nombre des espèces pi'opres y est
beaucoup moins considérable que dans les flores du Chili et du
Cap; aussi les forêts, ou les grandes étendues végétales formées
par de nombreux individus de la même espèce, donnent-elles
au paysage l'aspect de ceux des régions tempérées septentrionales.
Les buissons de Berbéride ou d'Empètre, les ruisseaux à Pop\xlage
et à Dorine, les prairies humides àCardamine, Mélandre, Epilobe,
Benoîte et d'autres genres boréaux (Renoncule, Drave, Gaillet,
Vergerette, Gentiane, Primevère, Saxifrage, Véronique),