
666 DISTHIBUTION DES PLANTES
aux plaines de Hongrie et un nombre bien plus considérable
d'espèces qui ne se rencontrent que dans les Alpes du Dauphiné,
plus nombreuses encore dans les Pyrénées.
On a vu que presque toutes les plantes de la flore arctique se
retrouvent dans la flore forestière ; mais cette dernière est relativement
mieux limitée vers le sud. Ainsi, il n'y a que 11 pour 100
des espèces méditerranéennes qui s'avancent dans la flore des
forêts boréales, et il n'y a que 20 pour 100 des plantes de l'Asie
centrale ou méridionale qui pénètrent très loin dans la zone
forestière de la Sibérie.
Comme ce sont surtout les arbres qui donnent à cette flore
naturelle un caractère dominant, citons d'abord les principales
espèces qui constituent les forêts. Les arbres gymnospermes principaux
sont le Fin silvestre, dont l'aire est la plus étendue, la Pesse
elevée, le Mélèze d'Europe, le Sapin pectiné, le Sapin de Sibérie,
le Sapin de Menzies, d'Asie ou des Montagnes Rocheuses, le Pin
maritime, qui s'étend au sud de la flore en Europe. En Amérique
on trouve des espèces voisines, la Pesse blanche, correspondant à
la Pesse élevée, le Mélèze américain, correspondant au Pin sylvestre,
le Sapin baumier, correspondant au Sapin pectiné etc
auxquels il faut ajouter quelques autres Gymnospermes (fhuier'
Chamécyparide, ïaxode).
Parmi les arbres angiospermes, il faut citer surtout le Hêtre le
Chêne, le Frêne, le Châtaignier, le Charme, l'Orme, le Peuplier,
le Saule, le Bouleau, le Coudrier, l'Aune, l'Érable, le Tilleul,
le Sorbier. On trouve aussi en Amérique l6s espèces correspondantes,
le Hêtre ferrugineux, le Chêne verdissant et le Chêne de
Garry, le Castanopse, le Noyer noir,'les Érables et les Négondes
les Peupliers, les Saules, les Bouleaux. Il faut y ajouter d'autres
ormes arborescentes qu'on ne trouve pas en Europe, telles que Je
Liriodendre tulipier, le Sassafras, le Yuque, le Magnolier et quelques
Palmiers nains vers la partie sud.
Les arbusfes sont l'Empêtre noir et les Bouleaux nains (au nord),
les Genévriers, le Houx aquifolié, les Berbérides, les Nerpruns, etc.
des Rosacées (Aubépine, Prunier épineux. Ronces, Rosiers), les
Argoussiers, les Myricaires, et des Araliacées dans la Sibérie orientale
(Aralie, Eleuthérocoque), ainsi qu'en Amérique au voisinage
de 1 Oregon (Fatsie). Ces formes se retrouvent sur le nouveau contment,
ainsi que les Airelles. En Amérique, il faudrait citer aussi
quelques formes spéciales : les Calycanthe, Asimine, Comptonie, le
Houx cassine, correspondant au Houx aquifolié, les Mahonies
remplaçant les Berbérides, etc. Quant à la forme végétale des
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Bruyères, assez localisée dans l'ancien continent, elle est à peine
représentée dans le nouveau (Empêtre, Menziesie, et la Callune,
venue sans doute d'Europe).
Aux forêts il faut joindre les plantes dont l'habitat est lié
h celui des arbres, comme un grand nombre de plantes volubiks
et grimpantes. C'est ainsi que l'aire du Houblon est déterminée
par celle des arbres angiospermes, celle du Lierre par celle du
Hêtre. C'est de la même manière que sont limitées d'autres plantes
volubiles, le Schizandre dans le bassin de l'Amour, le Ménisperme
en Amérique, etc. Les prairies sont essentiellement constituées
par des Graminées et des Cypéracées, auxquelles il faut
joindre un grand nombre d'espèces variées appartenant à d'autres
familles. Dans la flore forestière, les prairies à Graminées sont
surtout • déterminées par l'eau courante; les espèces les plus
répandues appartiennent aux genres Paturin, Ivraie, Flouve,
Agreste, Avoine, Calamagroste. Les prairies à Cypéracées et à
Joncées doivent au contraire leur formation à l'eau stagnante
(Laiche, Scirpe, Souchet, Ériophores à aigrettes blanches, Clade,
etc., etc.) ; on peut mettre à part quelques formes élevées de Graminées
ou de Cypéracées aquatiques, telles que les Phragmites
et certains Scirpes. En Amérique, les prairies de la flore forestière
sont très semblables à celles d'Europe ; dans l'Ouest (Orégon),
les genres Blé et Fétuque sont dominants parmi les Graminées.
A l'ombre des forêts, comme dans les prairies, les herbes vivaces
surtout sont en très grand nombre et présentent les formes les
plus variées, surtout dans la partie méridionale de la flore forestière
et dans les régions montagneuses ; on ne saurait citer de
genres ou d'espèces caractéristiques, à cause de leur abondance.
Les Cryptogames présentent dans la flore naturelle des forêts
boréales une importance beaucoup moindre que dans la flore
arctique, quant au nombre des individus. C'est surtout dans la
partie septentrionale que ces plantes sont très développées. Leurs
formes sont, d'ailleurs, beaucoup plus variées. Les Cryptogames
vasculaires sont représentées par un certain nombre d'espèces
croissant dans les forêts (Aspide, Polypode, Ptéride aquiline,
Lycopode, etc ).
On sait combien varie la flore avec l'altitude dans les régions
tempérées. Au sujet de cette distribution, on peut se reporter à ce
qui a été dit page 657.
Flores de steppes boréales. — On peut-comprendre sous ce
nom deux flores complètement différentes par leurs espèces, mais
très semblables par la physionomie de leurs formes végétales,