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comme dans TOsmonde. Dans les Schizces et les Lygodes, les diodanges
sont disposés sur deux rangs à la face inférieure de segments
très étroits; chacun d'eux est enveloppé^ dans les Lygodes,
par une indusie en forme de poche. Dans les Aneimies, les deux
folioles inférieures de la feuille forment de longues grappes sans
parenchyme, dont les dernières ramifications portent les diodanges
développés successivement de la base au sommet. Partout, les diodanges,
ovoïdes ou piriformes, sont sessiles et ont leur sommet
occupé par une calotte de cellules particulières, qui est un anneau
polaire; aussi leur déhiscence est-elle longitudinale.
Comme fossiles, on doit, signaler les Senftenbergies du Houiller
dont la calotte du diodange a plusieurs assises d'anneau.
Osmondacées. — Les Osmondacées, 3 genres (Osmonde, Todée,
Leptoptéride) avec 42 espèces, diffèrent de toutes les autres Fou*-
gères par leur tige monostélique à large stèle pourvue d'une
moelle.
Dans les Osmondes, les diodanges sont situés sur des segments
de feuille modifiés et dépourvus de paranchyme, occupant la
région supérieure de la feuille composée pennée. Dans la Todée et
les Leptoptérides, les feuilles fertiles sont, au contraire, semblables
aux feuilles stériles. Les diodanges, brièvement pédicellés, arrondis
et dissymétriques, portent latéralement un petit groupe de cellules
de conformation spéciale, qui est une portion d'un anneau transversal
; aussi la déhiscence a-t-elle lieu du côté opposé^, par une
fente longitudinale.
Dans le prothalle, le coussinet à arcliégones règne dans toute la
ligne médiane, où il forme une sorte de nervure. Si aucun de ces
archégones ne forme d'oeuf, ce prothalle continue k s'allonger en
ruban, demeure vivant pendant plusieurs années et atteint une
longueur de plus de 4 centimètres ; il ressemble alors à un thalle
d'Hépatique, de Pellie, par exemple.
Cyathéacées. — Les Cyathéacées, 7 genres (Gyathée, Balante,
Gibóte, Dicksonie, Hémitélie, Alsophile, ïhyrsoptéride) avec environ
300 espèces, sont des Fougères presque toujours arborescentes,
dont la grosse tige dressée, simple, souvent recouverte d'innombrables
racines et qui peut dépasser 45 mètres de hauteur, porte
au sommet une rosette de grandes feuilles finement découpées.
Cette tige contient un plus ou moins grand nombre de stèles, souvent
aplaties en rubans, disposées sur un ou plusieurs cercles, ou
même disséminées dans Técorce commune. La plupart habitent la
zone tropicale et les contrées chaudes de l'hémisphère austral.
Les diodanges sont pédicellés et possèdent un anneau complet,
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longitudirral, un peu excentrique et oblique pour laisser le pedice le
l i b r e ' i l s s'ouvrent, en conséquence, par une fente transversale.
Us sont rapprochés, sur une proéminence souvent assez forte du
tissu de la feuille, en sores nus (Alsophile) ou entourés d'une indusie
soit bivalve (Gibóte, Dicksonie), soit cupuliforme (Cyathee,
Thyrsoptéride), constituant parfois une capsule close.
On a signalé plusieurs Cyathéacées fossiles des Thyrsoptérides et
des Dicksonies du Jurassique, des Alsophiles et Hémitélies des tuts
éocènes-calcaires de Sézanne. ,, i - i
Polypodiacées. — Les Polypodiacées sont de tout 1 ordre des
F o u g è r e s la famille la plus nombreuse, puisqu'elle compte 110 genres
avec plus de 3.000 espèces.
Les diodanges sont pédicellés et pourvus d'un anneau longitudinal
incomplet, avec déhiscence transversale. Ils sont disposés en
-rand nombre à la.face inférieure de feuilles le plus souvent non
modifiées. Toutefois les Blechnes, notamment notre B. spicant, ont
des feuilles de deux sortes, les unes stériles, les autres fertiles.
Celles-ci, plus longues, à folioles plus étroites et plus espac es, se
succèdent en un certain nombre sur la tige. Ce sont déjà des diodophylles
et leur ensemble constitue ainsi la première ébauché d une
fleur. Les diodanges sont groupés en sores, nus ou indusiés, rarement
isolés (Cératoptéride). '
D'après la disposition des sores, la présence ou 1 absence et la
forme de l'indusie, les genres principaux se répartissent dans les
cinq tribus suivantes :
1 Acrostichées. - Sores recouvrant à ia fois le parenchyme et les nervures de la
face inférieure ou même les deux faces de la feuille, ou situes sur un
épaississement qui longe les nervures; pas d^indusie : Acrostic, Polybotrie,
Chrysode, etc.
o Pohmodióes.^ Sores occupant soit le cours longitudinal des nervures, soit cei- ,
taines de leurs anastomoses, soit le dos, soit l'extrémile epaissie des
nervures : ils sont nus, rarement pourvus d'une indusie laterale : i oiypode,
Gymnogramme, Capillaire, Ptéride, Allosure, Céraloptende, etc.
3 Asvlénices. - Sores suivant d'un coté le cours des nervures, recouverts par
une indusie latérale, rarement nus ; ou dépassant au sommet le dos des
nervures et enveloppés par une indusie émanée d'elles ; ou occupant
des anastomoses particulières des nervures et recouverts d'un cote par
une indusie libre du côté de la nervure : Doradilie, Scolopendre,
Blectine, Platycère, etc. . .
4 Asvidiées. Sores dorsaux avec indusie, rarement terminaux sans indusie :
Aspide, Néphrode, Phégoptéride, Gystoptéride, Struthiopteride, etc.
5 Davalliées - Sores terminaux ou dans les dichotomies des nervures, avec
indusie ; ou situés sur un arc anastomotique intramarginal et recouverts
par une indusie cupuliforme libre sur sa face externe : DavalUe, Nephrolépide,
etc.