
310 MONOCOTYLES
d'éeailles (Calarne^ Rapine, etc.). Dans la drupe^ la zone externe
est plus ou moins résistante, tantôt fibreuse (Cocotier, etc.), tantôt
oléagineuse (Kléide, etc.); la zone interne^ ordinairement très
dure, laisse parfois î\ la base de la loge un orifice arrondi, par où
la radicule de Tembryon s'échappe à la germination (Cocotier,
Borasse, etc.). Les drupes des diverses Heurs se soudent quelquefois
en un fruit composé (Nipe, Pbytéléphant). La graine contient un
vohuiiineux albumen charnu (Cocotier, etc.) ou corné (Phénice,
O
Phytéléphant, etc.), plein ou creusé
d'une cavité remplie d'un liquide
laiteux (Cocotier), homogène ou ruminé,
(Arec, Caíame, etc.). L'embryon,
qui est tantôt apical (Dorasse,
etc.), tantôt basilaire et alors soit
interne (Lépidocare, etc.), soit externe
(Céroxyle, etc.), est toujours
dépourvu de radicule. A la germination,
le pétiole cotylaire s'allonge
beaucoup vers le bas^ de manière à
enterrer profondément la base de
la tigelle, à l'intérieur de laquelle
Ja radicule se développe pendant ce
temps.
D'après la forme des feuilles et
Fig. 135. — Diagramme de la
ileur d'un Chamédore, supposée
kermaphrodite.
d'après la conformation du pistil, de l'ovule, de la graine et du
fruit, on répartit les genres en six tribus, comme il suit :
1. Phénicées, — Carpelles lil)res : Coryplie, Sabal, Chamérope, Trachycarpe
Copernicie, Phénice, etc.
2. Borassées. — CarpeUes concrescents et nus, ovuie orthotrope, embryon apical,
feuilles palmées ; Borasse, Lodoïcée, Latanier, Hyphène, etc.
3. Lêpidocaryées. ~ Carpelles concrescents, écailleux, ovule anatrope hyponaste,
enil)ryon basilaire interne : Caíame, Flectocomie, Métroxyle, Raphie,
Mauritie, Lépidocare, etc.
4. Céroxylées. — Carpelles concrescents et nus, ovule anatrope épinaste, embryon
])asilaire externe, feuilles pennées ; drupe à noyau perforé: Bactrlde,
Êléicle, Cocotier, Attalée ; drupe à noyau fermé : Arec, Céroxyle, Chamédore,
Arenge, Caryote, etc.
5. Phytéléphaniées. — F rui t composé, carpelles fermés : Phytéléphant.
6. Nipées. — Fruit composé, carpelles ouverts : Nipe.
Les usages des Palmiers sont aussi nombreux que variés : un
poème indien énumère plus de huit cents applications du Borasse ou
Rondier. Les uns sont comestibles par leurs fruits^ comme le Phé-
PHÉNICALES
-ionice
dattier et l'IIyphène de Thèbes, par leurs grames comme le
Cocotierànoix, par leur bourgeon terminal, qui esUe chou palmiste
(Oréodoxe potager, Euterpe potager). D'autres fournissent : par leur
parenchyme féculent de la tige, le sagou (divers Métroxyles) ; par
leur sève sucrée, du sucre de Canne et par conséquent du vin et de
l'eau-de-vie (Arenge saccharifère, Mauritie vinifère, etc.) ; parleur
péricarpe, de l'huile dite de palme (Éléide de Guinée) ; par leur
albumen corné, de Vivoire végétal (Phytéléphant) ; par leurs
feuilles, de la cire (Céroxyle des Andes, Copernicie cériiere, etc ),
des fibres textiles, du papier; par leur tige ligneuse, enfin, des
bois de construction, et, quand elle est grimpante et flexible,
comme celle du Calarne rotang, des cannes (de Suisses d eglise et
de tambour-major), des meubles treillissés, etc.
Le Dattier, dont les Arabes pollinisent les pieds iemetles en
secouant le pollen des pieds mâles, est une grande source de richesse
pour FAlgérie, l'Egypte et surtout la Mésopotamie ; à côte des dattes
sucrées (Deglet-nour) surtout destinées à l'exportation, les
indigènes cultivent pour leur alimentation des dattes farineuses,
sèches, avec lesquelles ils font le pain de dattes.
On obtient avec des lamelles foliacées du Borasse flabelhiorme
(Rondier ou Rônier) les allés qui servent en Orient à écrire les
manuscrits avec une pointe de fer. On fabrique avec les Palmiers
des lanternes transparentes (avec les feuilles de Cocotier), des nattes,
des ficelles, du raphia des jardiniers ou« manille bast» (Raphia
Ruffie), des stores, des chapeaux sombreros (Sabal mexicain), des
chapeaux nattés dits de Latanier (Latanier de Loddiges). Les fibres
de Raphia constituent un des principaux articles d'exportation de
Madagascar. i , , .
L'albumen du Cocotier désigné sous le nom de coprah a 1 état desséché
s'expédie râpé en Europe comme succédané de l'amande pour
pâtisserie ; mais Fhuile qu'on en extrait peut servir à la savonnerie
; elle rancit rapidement à cause de ses acides gras, mais on
est parvenu à l'en débarrasser et.on a une graisse alimentaire vendue
dans le commerce sous le nom de végétaline ou coco^e. Le
mésocarpe fibreux du Cocotier peut donner le coir ou husk ; si ces
fibres sont recueillies avant la maturation, on peut, par rouissage
ou traitement à la vapeur, en faire des tapis brosses, des balais,
etc • les débris de ce coïr très hygroscopique servent sous le nom
de cofferdam à aveugler les voies d'eau des navires (entre deux
parois, par gonflement).
La noix d'Arec fournit avec les feuilles de Poivre betel un
masticatoire dont les Orientaux (Annamites, Siamois, Indiens) ne