
® THALLOPHYTES
différences, accusées à la fois dans la forme extérieure el dans la
structure du corps, dans sa reproduction et dans son développement,
acquièrent une grandeur quon ne retrouve pas dans l'embranchement
des Muscinées. Aussi est il impossible de s'étendre
longuement sur les caractères généraux d*uii groupe aussi hétérogène.
Ce qui en a été dit (I, chap. IX, p. 571) a suffi pour en donner
une première idée.
Bornons-nous à rappeler que la forme du thalle, à l'état adulte
est tantôt smiple et tantôt plus ou moins abondamment ramifiée
tantôt homogène et tantôt? plus ou moins profondément différenciée
; la différenciation n'aboutit jamais à la formation d'une
racine, mais elle parvient quelquefois à établir entre les diverses
parties du thalle un contraste de même ordre et presque aussi
grand que celui qui caractérise les tiges et les feuilles dans les
. Muscinées (Charagne, etc.).
La structure y est quelquefois continue, uninucléée (Chlorocoque,
etc.) ou multinucléée (Caulerpe, etc.) ; elle est le plus souvent
cloisonnée, parfois en ^articles (Gladophore, etc.), ordinairement
en cellules. La différenciation de la forme et le cloisonnement de
la structure sont d'ailleurs deux phénomènes indépendants • il y a
en effet, des thalles à structure continue qui sont profondément
différenciés (Gaulerpe, I, p. 12, fig. 1), et des thalles cloisonnés en
cellules suivant une, deux ou trois directions qui sont complètement
homogènes (Oscillaire, Spirogyre, Ulve, Ghorde, etc.).
En étudiant (I, p. 571) la formation de l'oeuf chez ces plantes
qui est toujours directe, on y a constaté tous les passages entre
i isogamie complète, procédé dont elles ont le monopole exclusif
et une hétérogamie tout aussi prononcée que dans les Muscinées
Le développement de l'oeuf en plante adulte (I, p. 581) a révélé
aussi d'assez grandes différences entre les divers types. Enfin ces
plantes se multiplient souvent par des spores (I, p. 584), quelquefois
de plusieurs sortes (i, p. 586), dont elles ont le monopole
presque exclusif. ^
Division en deux classes : Champignons et Algues. - Ceci
pose, SI l'on considère l'ensemble des Thallophytes, on y distingue
deux sortes de plantes. Les unes, absolument privées de chlorophylle,
empruntent, comme les animaux, leur carbone à des composes
complexes formés par les végétaux verts : ce sont les Champignons.
Les autres, pourvues de chlorophylle, prennent leur
carbone à l'anhydride carbonique du milieu ambiant et vivent à
la iaçon des plantes des trois autres embranchements : ce sont les
Aiguës. Malgré que cette différence soit exclusivement d'ordre
CHAMPIGNONS 9
physiologique et que les deux groupes ainsi définis soient naturellement,
l'un et l'autre, très hétérogènes, on les considère jusqu'à
présent comme des classes. Tout en faisant sur ce point d'expresses
réserves en vue des modifications d'un prochain avenir, et pour ne
pas innover trop tôt, nous nous conformerons ici à l'usage
général.
L'embranchement des Thallophytes se divise donc en deux
classes : les Champignons et les Algues. La présence de la chlorophylle
étant un signe de différenciation plus avancée et par suite
de perfection plus grande, on étudiera la classe des Algues après
celle des Champignons.
CLASSE I
CHAIViPIGNONS
Thalle. — Le thalle des Champignons est toujours fort simple.
11 est quelquefois continu, sans cloisons; il peut être alors sphérique
ou ovoïde (Chytride, etc.), mais ordinairement il s'allonge en
un tube qui se ramifie à divers degrés et dont les branches s'entrecroisent
dans toutes les directions (Mucor. etc.); les derniers
rameaux se séparent quelquefois par une cloison basilaire, en formant
autant d'articles dans la structure partout ailleurs continue
(Mucor, etc.). Mais le plus souvent le thalle est cloisonné, tantôt
en articles renfermant un plus ou moins gi-and nombre de noyaux,
tantôt en cellules. Le cloisonnement ayant toujours lieu dans une
seule et même direction, perpendiculaire à l'axe de croissance, les
articles ou les cellules sont superposés en longs filaments grêles,
à croissance terminale. Ces filaments sont toujours ramifiés, soit
en dichotomie, soit latéralement, et leurs branches se croisent en
tous sens et s'enchevêtrent en un feutrage plus ou moins dense,
ayant parfois la consistance d'une toile plus ou moins épaisse.
Le thalle se réduit souvent à un pareil lacis de filaments libres;
Il est alors homogène (Pénicilie, Aspergille, Coprin, etc.). Mais
souvent aussi l'on voit, en certains points du feutrage, les filaments
se ramifier plus abondamment que partout ailleurs, serrer
de plus en plus leurs branches et enfin les unir intimement en un
massit compact de forme diverse, aplati en lame, arrondi en
tubercule ou allongé en un cordon rameux plus ou moins épais ;
ce massit continue ensuite de croître par son bord, par toute sa
suriace ou par son sommet, et peut atteindre une dimension con