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n\ivoir pas lieu ou ne s'étendre qu'au calice, à la corolle et à l'androcée,
en laissant le pistil libre ou supere, mais qui peut aussi
envahir toute la fleur, en rendant l'ovaire adhérent ou infère (I,
p. 440).
En tenant compte de ces deux différences, on divise l'ordre des
Liliinées en quatre alliances, que l'on dénomme, d'après le nom
de la famille principale affecté de la désinence aies (voir p. 4), de
la manière suivante :
LILIINÉES
Corolle
nulle. .
sépaloïtle
pétaloïde
Ovaire supère.
Ovaire supère.
i Ovaire supère.
( Ovaire infère .
Cypérales (p. Í276)
Joncales (p. 283).
Liliales (p. <287).
Iridíales (p 295).
Pour continuer la marche ascendante qui a été suivie jusqu'ici
dans la seconde Partie de cet Ouvrage, on étudiera ces alliances
en commençant par celle des Cypérales, où l'organisation florale
est le plus simple, pour finir par celle des Iridales, oii elle est le
plus compliquée. .
A L L I A N C E I
CYPÉRALES (voir au-dessus)
Caractères généraux et division en sept familles. — L'alliance
des Cypérales tire son nom de la famille des Cypéracées, qui est
la plus répandue et la plus nombreuse de ce groupe. C'est chez
elle que Torganisation florale offre sa plus grande simplicité. Les
fleurs y sont très petites, peu apparentes, mais en revanche rapprochées
en grand nombre sur des épis simples, composés, ou groupés
en grappe. Non seulement la corolle y fait habituellement
défaut, mais le calice lui-même y manque très souvent et la fleur
est nue ; quand il y a des sépales, ils sont très peu développés et
indépendants des verticilles internes^ ce qui laisse l'ovaire dans
tous les cas supère. En outre, l'androcée et le pistil y sont souvent
séparés dans des fleurs unisexuées..
Ce qui varie davantage, c'est l'albumen, qui est amylacé, charnu
ou nul ; c'est la forme des ovules, qui sont fréquemment anatropes,
parfois ortliotropes. Ces différences permettent de diviser
Talliance des Cypérales en sept familles, définies comme il suit :
CYPÉBALES.
Albumen
amylacé.
Plan tes
nul.
charnu.
Fleurs mâles et
femelles dans
I anatropes Cypéracées.
Centì oìépidacées.
Lemnacées.
Nfiiadacées.
terrestr e.
Ovules ( orthoiropes.
aquatiques nageantes.
le même épi CyclanLha''ées.
des épis
différents,
monoïques
dioïques.
Typhacées.
Pandanacées.
Cypéracées, — Les Cypéracées, 65 genres avec plus de 3.000 espèces,
dont 800 Laiches ou Carex et 700 Souchets ou Cype7ms, sont
des herbes ordinairement vivaces à l'aide d'un rhizome rameux
végétant en sympode (I, p. 471 et p. 176), rarement annuelles, qui
abondent partout dans les lieux humides ou marécageux. Les branches
du rhizome se renflent quelquefois en tubercules pleins d'amidon
(divers Souchets) (I, p. 179). Les extrémités dressées des
branches du rhizome ont leurs entre-noeuds inférieurs et souterrains
très courts; Tentre-noeud supérieur, au.contraire, s'allonge
beaucoup et forme toute la portion aérienne et florifère de la tige,
qui paraît en conséquence dépourvue de noeuds. Cette tige aérienne
est tantôt prismatique triangulaire (Laiche, Souchet, etc.), tantôt
cylindrique (Scirpe, Glade, etc.) ; sa large moelle, d'abord pleine,
se creuse souvent plus tard. Les feuilles sont isolées avec divergence
^ , tristiques ; elles sont formées d'une gaine à bords concrescents
dans toute leur longueur en un tube fermé et d'un limbe
étroit, rubané, rectinerve. La racine a les lacunes de son écorce
entrecoupées tangentiellement ; souvent le péricycle manque ou
est peu développé en face des faisceaux ligneux, de sorte que les
•radicelles prennent naissance en face des faisceaux libériens (I, p. 112
et p. 129).
Les fleurs, le plus souvent hermaphrodites (fig. 114), quelquefois
unisexuées (Laiche, fig. 115, etc.), sont disposées en petits épis,
ou épillets, ordinairement groupés à leur tour en épi, en grappe
simple ou composée, en ombelle, etc. ; chaque épillet naît à Taisselle
d'une bractée bien développée. Quand les fleurs sont unisexuées,
dans les Laiches, par exemple (iig. 115), il ya une remarquable
discordance d'origine entre les fleurs mâles et les fleurs
femelles. Les premières naissent directement à l'aisselle de leurs
bractées mères, comme d'ordinaire (fig. 115, A). Dans les secondes,
la bractée mère forme d'abord à son aisselle un petit rameau,
qui produit une bractée adossée, reployée en avant en forme de
gaine, et avorte au-dessus d'elle (fig. 115 Zi). C'est à l'aisselle de cette,
bractée adossée, nommée ici utricule, que naît ensuite la fleur