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toutes les grandes forets tropicales. Dans l'ensemble de toute la
zone torride, ce sont surtout les Loranthinées qui douiinent parmi
ces végétaux, supportés par les arbres ou les lianes; puis viennent
les Orchidacées et les xVroïdées. En .Asie, beaucoup d'épidendres
appartiennent aux Urticacées, aux Mélastomacées et aux Scitaminées;
il faut aussi signaler le curieux Ilosage de Java, qui est épidendre.
En Amérique, de nombreuses Broméliacées du Mexique et
des Antilles, des Cactacées, des Cassjthes, des Fougères et des
Pipéracées doivent aussi etre comptées parmi les plantes épidendres.
La forme des plantes grasses se retrouve en Asie, en Afrique et
en Amérique, entre les tropiques, soit parmi les Gactacées,^ soit
parmi les Euphorbiacées. On peut remarquer les espèces suivantes
: TEupho'rbe candélabre et l'Euphorbe d'Abyssinie de la région
du Soudan, l'Euphorbe tétragone de C.afrerie, la Siphonie élastique
de l'Amérique méridionale, les Cactacées de la Guyane (Cierge,
Oponce), auxquelles correspondent le Khipsalide d'Angola et les
autres Cactacées d'Afrique, identiques à celles d'Amérique et qui
ont peut-être été introduites dans l'ancien continent.
Les Graminées des savanes sont très nombreuses en grandes
espèces. Les Cannes se rencontrent dans toute la zone tropicale,
spontanées ou cultivées. En Asie (Java) comme en Afrique, on
trouve la Canne spontanée, qui est remplacée, da-ns l'Indoustan et
rindo Chine, par l'Impérate cylindrique. C'est au Mexique que les
Graminées des savanes ont les formes les plus diverses ; au Brésil,
les Panicées et les Stipées dominent; en Afrique, quelques régions
présentent en abondance des Barbons, dont certaines espèces
dépassent 7 mètres : ce sont les plus grandes Graminées herbacées.
Parfois, ce sont des Cypéracées qui comptent parmi les plantes
dominantes des savanes ; telles sont les Killingies du Vénézuela.
Les Bambous et les formes voisines sont aussi à peu près
caractéristiques de la zone torride. Le genre Bambou est très
répandu dans les flores tropicales de l'ancien et du nouveau continent.
Dans les Antilles, le Bambou arondinacé, naturalisé de
l'Inde, croît mêlé au genre voisin indigène Arthrostylide. Dans les
Andes tropicales, on rencontre le genre Chusquée, qui présente le
même port.
Les Bananiers et les Scitaminées qui s'y rattachent sont aussi
assez spéciaux à toutes ces contrées. Le Bananier ensète d'Afrique,
le Bananier des sages d'Asie, l'Héliconie d'Amérique, le Bananier
de paradis sont les principales espèces.
Les arbustes qui donnent, par leur présence au milieu des Gra-
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minées et des plantes herbacées vivaces, un aspect spécial à la plupart
des savanes d'Amérique, ou qui se rencontrent en grandes
masses dans l'ancien continent, appartiennent surtout aux groupes
suivants : Bubiacées, Éricacées, Urticacées, Myrtacées, Mélastomacées.
Les herbes vivaces sont comprises dans un grand nombre
de familles : Composées, Bubiacées, Labiées, Scrofulariacées,
Euphorbiacées, Lycopodiacées, etc.; on y observe aussi de nombreuses
plantes bulbeuses, surtout en Afrique.
En dehors de ces formes générales des flores tropicales, certains
types de végétaux ont des limites d'extension plus restreintes,
comme les Quinquinas de l'Amérique méridionale, le Baobab
digité d'Afrique, certaines Araliacées d'Asie, le Bhizophore manglier,
etc. ; on ne saurait les citer tous dans un tableau d'ensemble
des végétaux de la zone torride.
Tout ce qui vient d'être dit sur la flore des tropiques ne s'applique
qu'aux plaines ou aux plateaux peu élevés ; mais les hautes
montagnes, comme l'Himalaya et les Andes, offrent naturellement,
à des altitudes plus grandes, une flore très différente.
Dans l'Himalaya, sur le versant méridional, on voit les Palmiers
les plus élevés, les Bananiers et les Fougères arborescentes
disparaître successivement entre i.900 et 2.100 mètres
d'altitude, puis ce sont les Lauracées (2.600 mètres) et les Magnoliacées
(vers 3.000 mètres), qui sont peu à peu remplacées par des
formes arborescentes de la région forestière tempérée ; ce sont
des CLénes(Ch. à épis. Ch. d'Anderson), des Abiétacées (Pin élevé.
Sapin pindrow, etc.), des Bouleaux^ etc. Mais certaines formes
tropicales sont encore mélangées aux formes tempérées jusqu'à
d'assez grandes altitudes : ainsi les Bambous peuvent se rencontrer
encore jusqu'à près de 2.700 mètres d'altitude. Plus haut
(3.700 mètres à 4.900 mètres) s'étend la région alpine, où l'on
observe de nombreux types végétaux analogues à ceux des Alpes
et souvent même des genres identiques (Anémone, Benoncule,
Violette, Gentiane, Laiche, etc.); dans la région supérieure, les
Cryptogames, surtout les Mousses et les Lichens, deviennent relativement
beaucoup plus abondants.
Dans les Andes tropicales, il en est à peu près de même quant à
la succession des formes végétales, mais ici les genres spéciaux
sont encore plus nombreux que dans l'Himalaya, parmi ceux qui
comprennent les espèces dominantes. Au-dessus de la région des
Palmiers et de celle des Fougères arborescentes se trouve celle
des hautes forêts (Chênes, Quinquinas, etc.). De 2.700 mètres à
3.300 mètres se développe la zone des buissons subalpins (Compo