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340 DICOTYLES HÉTÉROXYLÉES INOVULKES
Loranthacées. — Les Loranthacées, 52 genres avec plus, de
300 espèces, sont des plantes ligneuses vertes, croissant en parasites
sur les arbres dans toutes les régions chaudes ; une seule, le
Loranthe d'Europe, s'étend jusque dans l'Europe orientale. Pourtant,
quelques Phénicanthèmes dans l'Inde, quelques Phrjgilanthes
en Amérique, quelques Néophyles à la Nouvelle-Calédonie,
sont des arbrisseaux terrestres non parasites. Tantôt la plante n'a
qu'un seul point d'attache et est ^entièrement dépourvue de racines
; le suçoir primaire formé à la germination se ramifie alors
latéralement et ses rameaux courent dans l'assise génératrice et
dans le jeune bois secondaire de la branche nourricière, en enfonçant
çà et là dans le bois plus âgé des suçoirs secondaires et produisant
au dehors en divers points de nouvelles tiges adventives
(Loranthe, etc.)- Tantôt la tige produit,
soit seulement à la base au-dessus du
point d'attache (Orjctanthe, Passovie, etc.),
soit tout le long de sa surface et de celle
de ses branches de divers ordres (Struthanthe,
etc.), des racines adventives, qui s'appliquent
sur les branches de la plante
nourricière et y enfoncent de nombreux
suçoirs, en même temps qu'elles produisent
çà et là de nouvelles tiges adventives
sur leur face externe. Ces racines aériennes
ont le péricycle de leur large stèle différencié
en faisceaux fibreux en dehors des
faisceaux libériens et J'endoderme y est
Fig. 144. — Diagramme
de la fleur d'un Liorauthe.
dépourvu de cadres subérisés (I, p. 112). La tige offre la structure
normale et porte des feuilles ordinairement opposées, parfois
verlicillées (Stemmatophylle, Néophyle, etc.), sans stipules, à
limbe entier.
Les fleurs sont hermaphrodites, parfois unisexuées avec dioecie
par suite d'avortement (Struthanthe, etc.). Rarement solitaires
(Phthiruse, etc.), elles sont disposées en épi (Loranthe, Oryctanthe,
etc.), en capitule, en grappe, en ombelle, etc.. Elles sont parfois
tétramères (Phénicanthème, Phthiruse, etc.), ou pentamères
(Métastache, etc.), le plus souvent hexamères (Loranthe, fig. 144,
Struthanthe, etc.).
Le calice, toujours dépourvu de mérîstèles, est gamosépale à
bord entier. La corolle est dialypétale, à pétales parfois munis sur
leur face interne, de chaque côté du filet concrescent, d'une série
de saillies obliques. Les étamines, en même nombre que les péta-
INNUCELLÉES. — LORÂNTHALES 341
les, auxquels elles sont superposées et avec lesquels elles sont concrescentes
par leurs filets, ont les anthères variables dorsifixes
et oscillantes, à quatre ou deux sacs pollimques. Le pistil,
formé typiquement d'autant de carpelles que de pétales avec lesquels
ils alternent, en a souvent un nombre moindre, par suite
d'avortement. Il est concrescent avec les trois verticilles externes,
ce qui rend l'ovaire infère ; la concrescence peut ne pas atteindre
le sommet de l'ovaire, dont l'extrémité demeure libre et forme un
dôme sous la base du style (Ligarie, etc.) ; le plus souvent elle
s'opère jusqu'à la base même du style, qui est alors entouree d ordinaire
par un disque nectarifère. Les carpelles sont ouverts et
concrescents bord à bord en un ovaire uniloculaire à loge de
bonne heure oblitérée, surmonté d'un style unique à stigmate
entier, parfois pelotonné sur lui-même (Iléostyle, Spirostyle, etc.).
Au fond même de la loge, se forment sous l'épiderme, en nombre
plus grand que les carpelles et indéterminé, d'abord les macrodiodes,
puis les prothalles femelles. Arrêté vers le bas par l'hypostase,
ces prothalles s'allongent vers le haut à travers l'écorce des
carpelles et remontent jusque plus ou moins haut dans le style,
portant ainsi leur triade superficielle, qui contient l'oosphere,
au-devant des tubes polliniques. _ .
Le fruit où ne se forme qu'un seul embryon, est une baie visqueuse,
dont la couche glutineuse s'établit en dehors des mérîstèles
de la corolle et doit être attribuée, ici aussi, à la face interne du
calice. L'embryon, muni de cotyles bien développées, mais
dépourvu de radicule à la base de sa tigelle tournée vers le haut,
est le plus souvent accompagné d'un albumen amylacé ; quelquefois
l'albumen fait défaut et les cotyles en sont d'autant plus volumineuses
(Ligarie, Chatinie, etc.). 11 y a parfois quatre à six cotyles
(Psittacanthe, etc.).
Les genres se groupent en trois tribus :
1 Loranlhées. - Un albumen ; anthères basifixes : Loranthe, Barathranthe, Gyathisque,
Diplatie, Pilostigme, Plicopétale, Ghiride, Coleobolryde Lanthore
Sycophile, Acrostache, Phénicanthème, Dithécine, Leucobotryde,
Stemmatophylle, Amyème, Néophyle, Iléostyle, Tupée, Néamyze, Dac-
2 Siruihanihéef-'un albumen ; anthères oscillantes : Métastache, Furdlle,
Martielle, Loxanie, Cladocolée, Oryctine, T.istérice, Dendropeme,
Oryctanthe, Phthiruse, Passovie, Struthanthe, Spirostyle, Eichlérme
Ptychostyle, Périslhète, Mullerine, Dipodophylle, Phrygilanthe, Tripodanthe,
Hookerelle. .
^ Psittaicanthées. - Pas d'albumen ; anthères oscillantes : Ligarie Glossulee,
3. Hémiarthre, Arlhraxe, Apodine, Velvétie, Psittacanthe,
M éranlhère.