
I 212 FILICINÉES
(fig. 93, A). Elle pousse un lube^ qui traverse la gelée, perce la
membrane du diodange et prend une cloison transversale au voisinage
de son extrémité libre. La cellule terminale ainsi formée
est Tanthéridie, et produit par trois bipartitions successives, huit
anthérozoïdes spiralés, mis en liberté par la déchirure de la membrane
(fig. 93, B), Le reste du tube est la partie végétative du prothalle
mâle.
En germantj la macrodiode rompt d'abord, au sommet et en
trois valves, son exine, sa couche gélatineuse et la paroi du macrodiodange
; sous le sommet ainsi mis à nu, se trouve le gros noyau,
entouré d'une couche de protoplasme en forme de calotte. Cette
calotte se sépare d'abord du reste de la cavité par une cloison en
ménisque ; la petite cellule supérieure ainsi formée produit seule
en se cloisonnant le prothalle femelle : l'autre ne fait que le nourrir
de ses réserves. Le prothalle est pourvu de chlorophylle, même
quand il se développe à l'obscurité; il est triangulaire et ses deux
angles latéraux s'allongent plus tard en pointes, qui descendent
sur les tlancs de la macrodiode (fig. 94). Une de ses cellules superficielles,
située sur la ligne médiane, se cloisonne comme il a été
dit chez les Fougères et produit un archégone. Dans la Salvinie,
après ce premier archégone, il s'en forme d'autres à droite et à
gauche.
L'oeuf se divise aussi, comme chez les Fougères, en quatre quartiers
qui constituent déjà la jeune tige (I, p. 560). Dans les Azolles,
l'inférieur d'arrière donne le pied et le supérieur d'arrière la première
racine^ pendant que l'inférieur d'avant continue la croissance
de la tige et que le supérieur d'avant forme la première
feuille. Dans la Salvinie, les deux postérieurs forment ensemble le
pied et la plante manque de première racine; on a vu plus haut
que sa tige n'en produit pas non plus d'autres plus tard.
Marsiliacées. — Les deux genres Marsilie et Pilulaire, qui, avec
58espèces, composentcette famille, habitent les lieux marécageux.
Leur tige grêle et rameuse porte sur sa face ventrale des racines et
sur sa face dorsale deux rangs de feuilles isolées, distiques et
enroulées en crosse dans le jeune kge, comme celles des Fougères.
Les feuilles des Marsilies ont un long pétiole terminé par un limbe
à quatre folioles, étalées le jour, redressées Tune contre Tautre la
nuit, et munies de nervures dichotomes ; celles des Pilulaires sont
filiformes, atténuées en pointe au sommet et semblent réduites k
leurpétiole. La ramification de la tige s'opère par la formation de
bourgeons latéraux sur ses flancs, au niveau des feuilles, mais à
côté d'elles : elle est extra-axillaire. La tige et la racine croissent
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HYDROPTÉRIDES 213
au sommet par une cellule mèretétraédique. La lige ramifie habituellement
son cylindre central grêle et dépourvu de moelle;
elle produit de la sorte cinq stèles, disposées en cercle autour de
la ré ñon centrale de l'écorce et fusionnées latéralement en un
anneau libéroligneux à double liber, à double péricycle et à
double endoderme, comme on l'a vu chez certaines Fougères
(p. 198). En un mot, sa structure est polystélique gamostèle
^^V^ommi il a été dit plus haut (p. 209), le diodocarpe est constitué
par un segment de
feuille, portant côte à
côte plusieurs sores à
indusie close et recourbé
autour de ces sores
pour les envelopper
tous ensemble dans
une cavité, dont l'épaisse
paroi, parcourue
par des méristèles avec
leurs faisceaux libéroligneux,
n'est autre
chose que le limbe foliaire
lui-même.
Dans les Pilulaires
(fig. 95), c'est une capsule
arrondie, velue,
brièvement pédicellée,
insérée sur la face
ventrale de la feuille à
la base même, de manière
à paraître attachée
directement sur-la
95. _ Pilulaire globulifère, section transversale
du diodocarpe, passant vers le centre,
où k s macrodiodanges ma et les microdiodanges
mi sont mélangés dans chaque sore ; h, poils;
g, méristèles avec leurs faisceaux iibéroUgneux.
tige au-dessus de la feuille; elle représente un segment fertile de
la feuille, analogue k celui des Ophioglossacées. Cette capsule est
creusée de deux (Pilulaire menue), trois (P. américaine) ou quatre
loges (P. globulifère, fig. 95); chaque loge porte sur sa face
externe, en face d une méristèle, un bourrelet longitudinal, ou
sont insérés de nombreux diodanges : c'est un sore mixte, qui
contient en bas principalement des macrodiodanges, en haut
exclusivement des microdiodanges. Chaque sore est recouvert,
latéralement et en dedans, par une couche parenchymateuse formant
une indusie close, et ces couches, en se rencontrant et se