
684 DISTRIBUTION DES PLANTES
Jii
il
(Prolopléride, Psarone), se développaient les formes les plus diverses
de Fougères herbacées et de Ptéridospermées (v. p. 235), les
unes à rhizomes allongés (la plupart des genres cités plus haut
dans ]e Dévonien : Pécoptéride, Hyménophyllile, Odontoptéride,
Scolécoptéride, Marattiothèce, etc.), les autres à souches renflées
bulbiformes (Aulacoptéride^ Myélopléride, etc.).
On connaît un certain nombre d'Algues del'époque carbonifère;
les plus remarquables sont des Diatomacées^ très analogues aux
types actuels, et des Bactériacées semblables aux espèces vivantes,
notamment des Bacilles voisins du Bacille amylobacter et de nombreuses
espèces de Microcoques.
A l'époque permienne, les fossiles végétaux sont très peu nombreux
; les Conifères ont les mêmes formes que dans le Carbonifère
(genres cités plus haut, Ulmannie, etc.) ; il en est de même
des Cycadinées et des Cryptogames vasculaires.
Les dépôts rapportés par les stratigraphes aux époques carbonifère
et permienne se rencontrent sous les latitudes les plus diverses
(Spitzberg, Amérique du Nord, Angleterre, Alpes, Indoustan,
Amérique du Sud),"^et partout on observe les mômes formes végétales,
avec une grande diversité dans les espèces. Le fait le plus
saillant, c'est Textension de l'aire des Cycadinées, aujourd'hui
limitées aux flores tropicales. Il faut en conclure qu'à cette époque
de l'histoire du globe, la distribution des végétaux devait
offrir certainement une localisation beaucoup moins grande que
dans la flore actuelle. Quant à attribuer ce fait à l'uniformité
générale qu^auraient présentée les climats à cette époque, ce ne
saurait être démontré d'une manière absolue ; non seulement le
nombre des documents certains est encore insuffisant, mais on a
vu plus haut (p. 659) que des espèces autrement différenciées que
celle du Carbonifère tolèrent tous les climats du globe compris
dans les latitudes des gîtes carbonifères connus.
Période du Trias, du Jurassique et du Crétacé, depuis le Wealdien
jusqu'au Cénomanien. — Dans ses traits généraux, la flore
tout entière de cette époque est sensiblement la même depuis le
Trias jusqu'au Néocomien supérieur. Sauf quelques empreintes
attribuées avec plus ou moins de sûreté aux Angiospermes monocotylées,
les plantes dont on observe les fossiles les plus nombreux
sont des Gymnospermes et des Cryptogames vasculaires. Au point
de vue de la distribution des espèces, quoique les renseignements
soient bien incomplets, car on ne possède pas un très grand nombre
de fossiles végétaux pour des époques stratigraphiquement synchroniques,
on peut dire que les formes végétales étaient très peu
PALÉOBOTANIQUE 685
dissemblables sur des étendues de terrain s'étendant de l'Inde
aux régions arctiques. Mais à cette époque on peut cependant
signaler une différence d'allure sensible entre les plantes qui ont
été déposées dans le sable et les végétaux déposés dans la vase
argileuse ou argilo-calcaire; on peut considérer ce fait assez généra?
comme montrant que la latte pour l'existence déterminait des
aires spéciales à certaines espèces, plus nettement peut-être qu'à
l'époque carbonifère.
Les Gymnospermes (Conifères, Cycadinées et Bennettinées) et
les Fougères sont les groupes qui sont représentés par le plus grandnombre
d'empreintes. Les Équisétacées, les Lépidodendrées, les
Sigillariées, les Lycopodiées, les Algues sont également des groupes
dont on rencontre de nombreux fossiles. On a aussi observé
quelques champignons parasites des Gymnospermes. Aucune
empreinte n'a pu être rapportée ni aux Angiospermes dicotylées,
ni à l 'embranchement entier des Muscinées.
Parmi les Conifères, on remarque les Voltzies du Trias, les
Taxées du jurassique (Baière), les Pachyphylles et les Czékanowskies
du même terrain, ainsi que les fossiles du Gault et du Néocomien
(Araucarie, Pin, etc.), dont les formes se rapprochent davantage
de celles qui vivent actuellement. Parmi les Cycadinées, ce
sont surtout les Ptérophylles, puis les Podozamite, Zamite, Otozamite,
Zamiostrobe.
Un fait des plus remarquables, au point de vue de la distribution
des Gymnospermes à cette époque, c'est la présence dans les
dépôts arctiques néocomiens de vestiges qui rappellent les formes
de la flore californienne actuelle (Séquoier, Torreyer), associés à
des Ptérophylles analogues à ceux du Trias ; c'est aussi la présence
dans le Crétacé inférieur (Wealdien) du genre Ginkgo associé
à des Cycadinées.
Les Fougères les plus nombreuses sont les Dicksonie et Thyrsoptéride
parmi les Cyathéacées, les Laccoptéride et Dictyophylle
dans les groupes voisins des Polypodiacées nues actuelles, les
Asplénite, Doradille etAdiantite dans les Polypodiacées indusiées,
enfin les Danée et Marattie parmi les Marattiacées, ainsi que le
groupe spécial des Gleichéniacées ; i l faut y joindre un grandnombre
des genres de Fougères herbacées, dont les empreintes ont été
reconnues aussi dans le Carbonifère oule Permien (Sphénoptéride,
Clathroptéride, etc.). Quelques genres enfin ont été rapportés aux
Marsiliacées (Sagénoptéride).
Les Algues fossiles connues, correspondant à ces époques, sont
des formes beaucoup plus variées que celles dont les empreintes