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procèdent d'une seule cellule mère primordiale. Tantôt ils sont tous
semblables et leurs diodes produisent en germant soit des prothalles
bisexués, soit indifféremment des prothalles unisexuées,
mâles ou femelles. Tantôt, au contraire, ils sont de deux sortes, les
uns mâles renfermant des microdiodes, les autres femelles contenant
des macrodiodes.
Division de la classe des Équisétinées en deux ordres. — De ce
dernier caractère résulte la division de la classe des Équisétinées
en deux ordres : celui des Équisétinées isodiodées (4) et celui des
Egmsétinées hétérodiodées (2).
ORDRE I
ÉQUISÉTINÉES ISODIODÉES
L'ordre des Équisétinées isodiodées ne renferme qu'une seule
famille, celle des i^quisétacées.
Equisétacées. — La famille des Équisétacées ne comprend
aujourd'hui que le.seul genre Prêle ou Équisetum. Répandues
dans toutes les contrées du globe, à l'exception de l'Australie,
les Prèles, dont on compte vingt-cinq espèces, ont un port tout particulier,
qui les distingue immédiatement des autres Exoprothallées.
Leur lige vivace se compose d'un rhizome, qui rampe dans le
sol humide ou vaseux à une profondeur de 0 m. 60 à 4 mètre
et souvent davantage. Çà et là, ce rhizome dresse verticalement
certams de ses rameaux, qui viennent à l'air et à la lumière et qui
peuvent s'élever à 1 m. 50 (Prêle telmatée) et jusqu'à 8 et 9 mètres
(Prêle géante) au-dessus du sol.
Souterraine ou aérienne, la tige porte de très petites feuilles,
disposées en verticilles alternes. Dans chaque verticille, les feuilles
sont concrescentes latéralement en une gaine, appliquée contre labase
de l'entre-noeud suivant, et ne sont libres que par leurs
pointes, qui forment autant de dents au bord de la gaine. De
pareilles feuilles sont peu propres à l'assimilation du carbone, qui
s opere chez ces plantes par l'écorce des rameaux aé riens, abondamment
pourvue de chlorophylle. La ramification de la tige a
lieu par la formation à chaque noeud de bourgeons en même
nombre que les feuilles et alternes avec elles. Ces bourgeons sont
(1) Du grec : Uoq (isos), égal; et diode.
(2) Du grec : htpo; (heleros), autre, dissemblable ; et diode.
à
exogènes, comme partout ailleurs ; mais de bonne heure la gaine
foliaire se soude au-dessus d'eux avec la surface de la tige, de
manière à les envelopper dans une cavité close, et ils paraissent
endogènes. Pour s'allonger, ils percent horizontalement la gaine.
Suivant les espèces, ils se développent tous en rameaux régulièrement
verticillés (Prêle des champs, P. telmatée, etc.), ou bien
ils ne s'allongent pas et les branches dressées demeurent simples
(Prêle d'hiver, etc.). Les racines naissent en verticilles aux
noeuds, une à six sous chaque bourgeon. C'est du bourgeon même
et dès son tout jeune âge que la racine procède ; il ne s'en fait pas
sur les branches développées. Les Prêles n'ont donc que des
racines gemmaires (I, p. 95). Ces racines sont exogènes par rapport
aux bourgeons qui les produisent; mais, comme ces bourgeons,
elles paraissent endogènes.
La tige croît au sommet par une cellule mère tétraédrique
découpant trois séries de segments (I, p. 212) ; sa surface est marquée
de sillons longitudinaux, en même nombre que les feuilles et
alternant avec elles. L'épiderme, fortement silicifié, ne possède de
stomates que dans les sillons. Le long des côtes saillantes, il est
solidifié par un faisceau de sclérenchyme sous-jacent ; au-dessous
de chaque sillon, au contraire, l'écorce est creusée d'une lacune
aérifère (fig. 96). La stèle, qui existe dans la lige jeune issue de
l'oeuf, ne tarde pas à se rompre en un plus ou moins grand nombre
de secteurs ou méristèles, disposées en cercle, formées chacune
d'un faisceau libéroligneux et d'un péridesme, et entourées chacune
d'un endoderme particulier; en un mot, la structure est schizostélique
(1, p. 208), La région centrale de l'écorce, qui simule une
moelle, se détruit de bonne heure en laissant une lacune aérifère
{h), interrompue aux noeuds, comme celles de l'écorce externe,
par un plancher continu. Le rhizome a la même structure que la
tige aérienne, mais sans cannelures, sans stomates et sans faisceaux
de sclérenchyme (fig. 96). Suivant les espèces, les méristèles demeurent
séparées, aussi bien dans la tige aérienne que dans le rhizome,
laissant communiquer entre elles les deux régions de l'écorce (P.
des bourbiers, P. litorale, P. géante, etc.). Ou bien, séparées dans le
rhizome, elles s'unissent latéralement par leurs péridesmes dans la
tige aérienne, de manière à former un anneau, bordé d'un endoderme
en dehors et en dedans et séquestrant la région centrale de
l'écorce (P. d'hiver, P. très rameuse, etc.). Ou bien, cette fusion
latérale des péridesmes s'opère à la fois dans le l'hizome et la tige
aérienne (P. des bois, P. des champs, P. telmatée, fig. 96, etc.).
Dans ce dernier cas, il arrive que l'endoderme général interne perd