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une còle saillante, et se ramifie en dichotomie dans son plan.
Dans les Uiccies, Lnnulaires, Marchanties, elc., le ruban dichotome
porle sur sa face inférieure une série de lamelles transversales,
qui ressemblent à de petites feuilles. Dans les Blasies, on
voit en outre le ruban découper ses deux bords en segments, qui
forment sur la côte médiane comme deux séries de feuilles parallèles
à Taxe. Enfin dans les Kadules, Frullanies, Jongermannies,
etc., c'est une tige filiforme et rampante portant trois rangs
de feuilles^ deux sur les
ilancs^ le trpisième surla
face inférieure.
Dans les Hépatiques
feuillées^ les feuilles sont
réduites à un seul plan
de cellules, ordinairement
sans nervure, et la fige,
dénuée d'épiderme différencié,
est constituée par
un parenchyme homogène.
Dans les Hépatiques à
thalle, la différenciation
interne peut élre poussée
plus loin; ainsi, les Marchanties'^
ont un épiderme
bien caractérisé, tapissant
des cryptes pilifères pourvues
d'orifices en forme
de stomates (fig. 7G, Z>).
Qu'il s'agisse d'un thalle
ou d'une tige feuilice, la
Fig. 76. - Propagules de la Marchantie polymorphe
: jeune branche du thalle; /i,
Jjranche plus âgée portant une corbeiJlo
à propagules ; C, thalle provenant d'une
propagule et portant quatre orbeilles ; D,
épidcrnie de la face supérieure ; sp, oriOce.s
en forme de stomates au centre de chaque
pla^e en losange.
croissance s opère par les cloisonnements d'une cellule terminale,
en forme de coin dans le premier cas, de pyramide triangulaire
à base bombée dans le second.
Multiplication. — La multiplication a lieu fréquemment à l'aide
de propagiites (fig. 76). Ce sont quelquefois les cellules marginales
qui se séparent tout simplement pour devenir autant de propagules
(iMadothèce, etc.). Ailleurs il se forme, sur la face supérieure
éclairée du thalle, des conceptacles particuliers en forme de
bouteille (Blasie), de corbeille (Marchantie, fig. 76), ou de croissant
(Lunulaire) ; du fond de ces conceptacles s'élèventdes papilles
dont la cellule terminale se développe en un corps pluricellulaire
aplati, de grande dimension, qui constitue un propagule. Ces pro-
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pagules sont expulsés et germent aussitôt en un thalle nouveau
(fig. 76 C). Ce sont donc les vraies spores de la plante.
Reproduction. — Les anthéridies et les archégones, diversement
disposés suivant les genres, comme il sera dit plus loin, se forment
^t produisent l'oeuf comme dans les Mousses ([, p. S62). L'oeuf se
développe en tomiogone à l'intérieur du ventre de plus en plus
dilaté de l'archégone, qui porte, à partir de ce moment, le nom de
coiff'e. La forme et la structure du tomiogone complètement développé
varient suivant les groupes. Dans les Anlhocéracées, c'est
une longue silique, insérée à sa base sur le thalle et s ouvrant en
deux valves Dans les Ricciacées, c'est une capsule à paroi mince,
entièrement remplie de tomies et enfoncée avec sa coiffe dans
l'épaisseur du thalle. Dans les Marchantiacées, c'est une sphère à
court pédicelle qui, outre les lomies, renferme encore de longues
cellules fusiformes, dont la membrane mince et incolore porte sur
sa face interne une à trois bandes d'épaississement spiralées de
couleur brune; ces cellules qui, par leur hygroscopicité, jouent
dans la dissémination des tomies un rôle analogue à celui du capillite
dans la dissémination des spores chez les Myxomycètes, sont
des éluières (v. I, p. 570) (fig. 77, b). Après avoir percé sa coiffe au
sommet, ce tomiogone s'ouvre soit par une déchirure irrégulière,
soit par uoe fente circulaire qui délache un opercule. Dans les
Jongermaniacées enfin, le tomiogone mûrit encore à l'intérieur de
la coiffe, mais il la perce ensuite au sommet et se développe au
dehors en une sphère portée par un long pédicelle ; cette sphère
renferme aussi, outre les tomies, desélatères ; mais elle s'ouvre en
quatre valves, à la face interne desquelles les élatères demeurent
suspendues.
Nées quatre par quatre dans les-cellules mères, comme il a été
dit pour les Mousses (I, p. 566), les tomies ont ordinairement leur
membrane différenciée en une exine cutinisée brune et une intine
cellulosique incolore; quelquefois Texine est très mince et la
tomie contient de la chlorophylle (Pellie, Fégatelle, etc.). En germant,
la tomie donne un protonème très simple, rudimentaire
ou nul, lequel produit ensuite latéralement ou à son sommet le
corps végétatif.
Division de la classe des Hépatiques en deux ordres. — La
classe des Hépatiques se divise,en deux ordres : les Jo?igermanninées,
où la déhiscence du tomiange est longitudinale, et les Marchantinéesy
où elle est apicale, transversale ou nulle.
Ainsi :
VAN TiEGHEM. — BotiiTiique Spéciale. 12