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680 DISTRIBUTION DP]S PLANTES
indiqiiei.ìt nettement Tanalogie végétale des deux régions. A côté
de ces caraclères, il en est d'autres très importants qui relient les
formes végétales de la flore des forêts australes à celles de la
Nouvelle-Zélande.
Outre le Hêtre antarclique, qui domine, il faut signaler le
Ilétre oblique et le llétre l)étuloïde. Parmi les arbres dicofylés, on
peut encore signaler une Kléocarpacée, TAristotèle Maqui, l'Eucryphie
cordifoliée, TE. glutineuse, et la plus grande Composée
arborescente, la Flotovie, qui atteint 35 mètres de hauteur.
Les arbres gymnospermes sont aussi des éléments importanls
des forets antarctiques ; ce sont des Conifères, comme dans Thémisphère
boréal, le Libocèdre tétragone, le Dacryde et la Saxegothée.
Ce ({ui donne un caractère différent à certaines de ces
forets vers le Nord, c'est la présence de lianes, de quelques Bambous
et de végétaux épidendres qui subsistent encore, quoique très
peu développés.
Les Fougères sont ici herbacées, comme dans la flore des forêts
boréales (I.omarie, Iljménophylle, etc ).
Les groupes prédominants dans les contrées magellaniques sont
les suivants : Composées, Graminées, Cypéracées, Rosacées,
Henonculacées, Ombellifères, Saxifragacées, Légumineuses, Caryophyllacées,
Scrofulariacées, Crucifèrés, Joncacées.
Flores d'Australie, de Madagascar et des autres îles océaniques.
— Ainsi^qu'on l'a vu plus haut, la flore d'Australie, celle de Madagascar
et celles des îles de l'Océan qui ne sont pas dans la région
des moussons tropicales, sont chacune des flores très spéciales,
comprenant un grand nombre d'espèces propres.
L'Australie, comprise entre les 10e et 38e degrés de latitude sud,
possède au nord un climat tropical, au sud un climat presque méditerranéen
; les alizés déterminent dans sa région centrale un
désert comparable au Sahara. La végétation d'Australie est. surtout
caractérisée par les nombreuses espèces du genre Eucalypte
et les formes'variées des Protéacées, dont les feuilles presque toujours
entières sont toutes à teintes d'un vert blanchâtre, grise ou
bleuâtre. Parmi les types arborescents d'Australie, il faut encore
mentionner les Casuarines aux branches déliées et d'autres plantes
aphyllesl (Exocarpe, Leptomérie, Sphérolobe, etc.), puis les
Gymnospermes australiens (Araucarie, Dacryde, Callitre) et, parmi
les iMonocotyles, des arbres graminiformes (Xanthorrbée, Kingie).
La Graminée:herbacée la plus répandue est l'Anthistirie. Quoique
dansla région tropicale du nord la flore soit très différente, il y a
une concordance remarquable enire les formes végétales de tous
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les points de l'Australie. Presque toutes les plantes australiennes
sont des espèces spéciales et le nombre même des genres propres à
cette flore est considérable.
L'île de Madagascar a, dans les formes végétales des tropiques,
une flore toute particulière aussi, quoique cette île ne soit pas très
éloignée du continent africain. On peut citer, parmi les plantes
les plus caractéristiques, la Ravenale, dont,les gaines foliaires
retiennent de l'eau d'où le nom d'arbre du voyageur, les Raphie,
Arec', Dypside et Philippie. Les espèces spéciales apparliennent
surtout aux Composées, Apocynacées, Euphorbiacées et Asclépiadacées.
La flore, spéciale aussi, de la Nouvelle-Zélande est relativement
assezpauvre. On y observe de nombreuses Cryptogames vasculaires,
parmi lesquelles il faut citer de grandes Fougères arborescentes
(Dicksonie, etc.) et une Fougère comestible (Ptéride comestible).
Les Graminées et les Légumineuses, si développées ailleurs, sont
peu abondantes. Cette flore se rapproche de celle des forêts antarctiques
par des formes rappelant les Hêtres et les Cyprès du sud de
l'Amérique méridionale (Hêtre brun, H. deMenzies, H. cliffortioïde,
Libocèdre de Bidwill). La plupart des familles dominantes sont les
mêmes que dans la région antarctique et un grand nombre d'espèces
sont équivalentes.
Quelques traits principaux peuvent être indiqués pour les autres
îles océaniques. Aux Açores, la végétation a les formes végétales de
la flore méditerranéenne. A Madère, le climat est plus chaud et
moins humide, ainsi qu'aux Canaries, où la majorité des formes se
compose de plantes importées d'Europe. Dans les îles du Cap-Vert,
rapprochées du continent africain, la proportion des plantes spéciales
n'est que de 46 pour 100. Aux îles Seychelles, on doit
mentionner un genre voisin du Cocotier, la Lodoïcée des Seychelles.
Dansla Nouvelle-Calédonie, la flore est plus riche que dans les
archipels de l'Océanie méridionale. Un de ses caractères est la prédominance
des Rubiacées et le développement relativement inférieur
des Composées. L'archipel de Kerguelen, situé vers 50° de
latitude sud, possède une flore toute spéciale, très pauvre, même
en Lichens et en Mousses ; on peut signaler, par exemple, comme
formes rappelant celles des régions septentrionales, la Canche
antarctique et l'Aspide antarctique.