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32Ô LIORHIZES DICOTYLÉES
ORDRE II
NYMPHÉmÉES
Caractères généraux et division en deux familles.— Formé
des Liorhizes dicotylées qui ont le fruit séminé et Jes deux cotyles
égales, l'ordre des Nyinphéinées ne comprend jusqu'ici que deux
familles, ayant en commun la végétation aquatique, savoir les
Gabombacées et les Nymphéacées, que l'on peut définir sommairement
comme il suit;
Calice { trimère. Pistil dialycarpelle
( télramère ou pentamère. Pistil gamocarpelle.
Cdbombacées.
Nympfi acêes.
Gabombacées. —" Les Gabombacées, 2 genres avec 3 espèces,
sont des herbes aquatiques couvertes de poils muqueux, dont le
rhizome enraciné dans la vase produit des branches qui viennent
faire nager à la surface leurs feuilles supérieures, isolées suivant
1/4, longuement péliolées, à limbe entier et pelté. Outre ces
feuilles nageantes, la lige des Cabombes porte sur ses flancs un
grand nombre de feuilles submergées, qui sont opposées décussées,
brièvement péliolées, à limbe découpé à plusiem^s degrés en
minces filaments pennés.
La tige est schizostélique, avec quatre méristèles unies deux par
deux par leur bord interne, de manière à n'avoir ensemble qu'un
seul bois primaire, dont les vaisseaux sont résorbés de bonne
heure et remplacés par une lacune aquifère. A chaque noeud, les
quatre méristèles se séparent d'abord et chacune d'elles a son bois
propre, formé d'un paquet de vaisseaux persistants ; puis elles
s'unissent de nouveau deux par deux dans une direction perpendiculaire
à la première, de manière à former dans Tentre-noeud
suivant deux lames en croix avec celles de Tentre-noeud précédent,
disposition qui assure à la tige plus de solidité. Aussitôt après leur
séparation^ les deux méristèles qui proviennent du dédoublement
de la lame située du côté de la feuille émettent chacune une
branche ; ces deux branches s'unissent bientôt par leurs pointes
ligneuses en regard en une méristèle double, qui passe dans le
pétiole de la feuille, où elle est disposée transversalement. Cette
fusion des méristèles deux par deux en méristèles doubles dans la
tige et la feuille de ces planies, disposition unique dans les plantes
vasculaires, cesse de se produii'e dans leur pédicelle floral, qui a
trois méristèles indépendantes. La tige, la feuille et le pédicelle
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floral ont dans leur écorce, ainsi que dans le péridesme, dans le
liber et dans le bois de leurs méristèles, de nombreuses cellules
laticifères à membrane subérisée, superposées en longues files à
cloisons transverses persistantes.
Les fleurs sont solitaires à l'aisselle des feuilles, hermaphrodites
et actinomorphes d'après le diagramme ci-joint : 3 sépales
pétaloïdes, 3 pétales, 3 fois deux étamines (fig. 140). Le pistil des
Cabombes a trois carpelles libres épipétales,
renl'ermant chacun, insérés sur les ^
Fig. 140. — Diagramme
de la fleur de la Cabombe
aquatique.
parois latérales ou même au voisinage de
la ligne dorsale, un petit nombre d'ovules
anatropes à deux téguments/pendants à
raphé interne et micropyle externe, épinastes
par conséquent. Celui de la Brasénie
a six carpelles ou davantage, par suite
d'un dédoublement.
Le fruit est formé d'autant de drupes
qu'ilyavai-t decarpelles au pistil. La graine,
dépourvue d'arille, a autour de son embryon
dicotylé un albumen oléagineux,
réduit à une seule assise de cellules et qui peut manquer, et un
périsperme amylacé. A la germination, le tégument s'ouvre en
détachant un opercule autour du hile et du micropyle, et les cotyles
sont hypogées. . . i i
Par la structure de la racine, le type ternaire de la tleuj, le
dédoublement fréquent des pièces de Tandrocée et du pistil, l'indépendance
des carpelles, la placentation latérale et diffuse des
ovules, la famille des Gabombacées ressemble singulièrement aux
Alismacées, surtout aux Butomées, parmi les Monocotyles. Elle en
diffère notamment par la dualité des cotyles, par la présence dun
albumen et d un périsperme, ainsi que par l'absence de canaux
sécréteurs.
N y m p h é a c é e s . — Les Nymphéacées, 5 genres avec 46 espèces,
sont aussi des herbes aquatiques, dont le rhizome, enraciné dans
la vase, porte directement de grandes feuilles simples, longuement
pétiolées, à limbe entier, pelté et nageant, qui atteint jusqu'à
deux mètres de diamètre dans la Victoire royale. Dans les
Nymphées, l'Euryale, les Victoires, le pétiole porte à sa base une
grande ligule.
La racine exfolie son épiderme tout entier dans la coiffe et c est
son assise corticale externe qui produit les poils absorbants ; sa
stèle renferme de nombreux faisceaux libériens et ligneux autour