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centre une ponctuation criblée qui facilite les échanges diffusifs ;
ce pore fait défaut et la cloison est complète dans les Bangies et
les Porphyres.
La uiultiplication a lieu par des spores, qui naissent habituellement
par quatre dans une cellule et sont nommées tétraspores
(fig. 72). A cet eiîet, la cellule mère, ou tétj-'asporanye, se divise
en quatre, soit simultanément (a), soit par deux bipartitions successives
; puis les cloisons se gélifient, la membrane de la cellule
mère se perce au sommet (6), et les quatre spores s'échappent
sans se mouvoir (pas de cils) (c) ; elles s^enveloppent bientôt
B
d'une membrane cellulosique propre et germent
tout de suite en autant de nouveaux thalles.
Dans les Floridées filamenteuses^ ce sont
les cellules terminales de courts rameaux latéraux
qui se développent en tétrasporanges
(Callithamne, fig. 73, Griffithsie, Dudresnaie,
etc.). Dans íes Floridées massives, íes
tétrasporanges se forment le plus souvent à
rintérieur de la couche corticale ; quelquefois
ils tapissent le fonds d'un conceptacle en
forme de bouteille (Coralline, etc.).
La formation de l'oeuf des Floridées par
hétérogamie avec oosphère enfermée dans un
oogone clos, prolongé en un col, le trichogyne,
et anthéroïdes immobiles germent sur
le trichogyne, ainsi que son développement
sur la plante mère en un tomiogone, c'est-àdire
- Callitbanine
à corymhe,
formation des tétraspores
: a, cloisonnement
de la
cellule ; b, sorlie
des spores c.
en un corps embryonnaire produisant des tomies exogènes,
dont la germination immédiale donne autant de thalles nouveaux,
ont été décrits dans leurs traits généraux ([, p. 576,
fig. 250, et p. 581).
Le développement de l'oeuf en tomiogone est souvent direct,
c'est-à-dire que l'oeuf bourgeonne à sa surface pour produire les
filaments générateurs des tomies : c'est le cas le plus simple,
étudié (I, p. 576, fig. 250, B et C). Mais fréquemment aussi le
tomiogone ne procède pas directement de l'oeuf. Au voisinage de
l'oeuf, on trouve alors une cellule prédestinée pour servir de nourrice
à Toeuf lors de son développement : c'est la cellule auxiliaire.
L'oeuf se borne à pousser un tube de longueur suffisante pour
atteindre la cellule auxiliaire (d'autre fois successivement donne
plusieurs cellules filles dont le noyau répète les propriétés du noyau
de l'oeuf : il se fait un protomiogone), s'anastomoser avec elle et y
déverser tout son conlenu. Après quoi, la cellule auxiliaire, qui a
reçu en elle le corps de 1 oeuf et y a ajouté sa propre substance,
bourgeonne comme fait roe.uf lui-meme dans le premier cas et
produit le tomiogone (1).
Que son développement,soit direct ou indirect, la forme et le
mode de nutrition du tomiogone varient aussi suivant les genres.
Ici, c'est un buisson de rameaux peu divergents, qui ne se nourrit
que par le point de contact de l'oeuf ou de l'auxiliaire
avec le thalle sous-jacent (I, fig. 250,
B et C). Là, ce sont des branches divergentes
et rampantes qui, partant de l'oeuf ou de
l'auxiliaire, s'enfoncent dans le thalle, s'y
ramifient en tous sens, s'anastomosant çà et
là avec les cellules végétatives (fig. 73) et produisant,
autour de chacun de ces centres de
nutrition, d'abord de nouvelles branches rampantes,
puis un rameau dressé, fertile. De sorte
que, dans sa végétation rampante et parasitaire,
le même tomiogone produit un grand
nombre de massifs de tomies, espacés les uns
des autres.
Dans tous les cas, une fois formées, les
tomies se séparent du tomiogone, se disséminent
et germent aussitôt. D'ordinaire elles
donnent direclement chacune un nouveau
thalle ; mais quelquefois elles développent
d'abord un système de filaments rameux, comparable
au protonème des Mousses, d'où procèdent
plus tard, par. bourgeonnement, une
ou plusieurs thalles définitifs (Lémanée,
Batrachosperme, etc.).
Enfin, dans quelques genres de Floridées, l'oeuf ne grandit pas
sensiblement. Il se borne à se cloisonner dans les trois directions
et à produire une tomie dans chacune des cellules ainsi formées
(Bangie, Porphyre). Les tomies y sont endogènes et le tomiogone
s'y réduit à un tomiange.
Division de l'ordre des Floridées en cinq familles. — D'après le
mode de formation direct ou indirect de l'oeuf et d'après la struc-
(i) Des deux noyaux, celui de Tauxiliaire et celui de Toeuf ou dérivé de l'oeuf, le
premier s'atrophie et disparaît, seul le second garde son activité et par ses divisions
engendre le tomiogone.
Fig. 73. — Polyide
rond; ¿c, Tun des
, rameaux grêles du
tomiogone, s^anas-.
tomos^nt avec une
cellule végétative
et produisant à
droite un nouveau
rameau rampant, à
gauche un rameau
dressé portant un
amas de tomies cy.
ii!^