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mères des lomies a la forme d'une calotte recouvrant une columella
hémisphérique (fig. 83, A). A la maturité, sans que le pédicelle
s'allonge, la mince coiffe qui enveloppe le tomiogone se déchire
irrégulièrement (iig. 83, B, c). Puis, le tomiogone s'ouvre circulairement
par la disjonction d'un couvercle {op), qui se distingue du
reste de la surface par sa plus grande convexité.
Les Sphaignes jouent un rôle considérable dans la nature. Ce
sont les plantes les plus importantes des marais tourbeux, et leurs
restes plus ou moins altérés forment aussi la partie principale de
la tourbe. Elles peuvent vivre cependant, dans l'atmosphère humide
des montagnes, sur un sol assez sec.
Andréacées. — Les Andrées et les Acroschismes, dont les 64
espèces composent cette famille, se distinguent des Sphaignes par
leur port et par leur mode de végétation. Ce sont, en effet, de petites
Mousses noirâtres, abondamment feuillées et ramifiées, qui vivent
sur les rochers.
Les anthéridies y occupent, mêlées de paraphyses. l'extrémité
des branches mâles, comme les archégonesl'extrémité des branches
femelles; à la maturité, elles expulsent par l'ouverture terminale
toute la masse des cellules mères d'anthérozoïdes.
Dans le tomiogone, l'assise des cellules mères des tomies prend,
comme dans les Sphaignes, la forme d'une cloche recouvrant une
columelle hémisphérique. Le pédicelle demeure aussi très court,
mais le tomiange s'allonge, déchire la coiiïe à sa base et l'entraîne,
à son sommet, comme dans les Mousses ordinaires. La tige ne s'en
développe pas moins, entre le périchèze et le tomiogone, en un
pseudopode, comme dans les Sphaignes. A la maturité le tomiange
s'ouvre, par quatres fentes longitudinales, en quatre, valves, qui
demeurent unies au sommet et à la base ; ces valves s'écartent quand
il fait sec, pour disséminer les tomies, et se rapprochent quand le
temps est humide. Enfin les tomies germent en un protonème membraneux,
nouvelle ressemblance avec les Sphaignes.
On voit que les Andréacées relient les Sphaignes aux Mousses
ordinaires, en même temps que, par ladéhiscence longitudinale du
tomiange, elles rattachent les Mousses aux Hépatiques.
Résumé de l'ordre des Sphagninées. -— Constitué par ces deux
petites familles, l'ordre des Sphagninées est très restreint et ne comprend
que 3 genres avec 22S espèces.
BRYINÉES
ORDRE II
BRYINÉES
L'ordre des Bryinées comprend toutes les Mousses à tomiogone
muni d'un long pédicelle et dépourvu de pseudopode. D'après la
conformation du tomiange, qui est tan-tôt indéhiscent, tantôt déhiscent
circulairement on y distingue deux familles :
^ .
Tomiange j . circulaire Bvyacées.
Phascacées. — Les Phascacées, 42 genres avec 488 espèces, sont
de' petites Mousses dont les courtes tiges demeurent insérées sur le
protonème vivace jusqu'après la maturité des tomies. Elles se distinguent
de toutes les autres par ce caractère que leur tomiange
ne s'ouvre pas et que les tomies ne sont mises en liberté que parla
destruction de sa paroi. Dans le Phasque, l'Éphémère, la Voitie, etc.,
le tomiange a la même structure que chez les Bryacées. Dans l'Archide,
la columelle est résorbée par les cellules mères des tomies,
qui remplissent toutle tomiange ; en outre, le pédicelle y demeure
très court et le tomiogone reste jusqu'à la maturité inclus dans
la coiffe, comme dans les Sphaignes : c'est une forme de transi-,
tîon.
Bryacées. — Les Bryacées renferment 350 genres avec plus de
40.600 espèces; c'est à elles que s'appliquent tous les caractères
généraux étudiés (I, p. 562 et suiv., fig. 242 à 244). Le tomiogone
y est longuement pédicellé et surmonté d'une coiffe, conique (Conomitre,
etc.) ou fendue d'un côté (Funaire, I, fig. 24o B, Pottie,
fig, 84, A, etc.). Le pédicelle, ou soie, est cylindrique, plus ou
moins fortement renflé sous le tomiogone en une apophyse sur
laquelle l'épiderme est percé de stomates (Polytric, Splachne, etc.),
et terminé en bas par une pointe obtuse encastrée comme un
suçoir dans le sommet de la tige, creusé en vaginule (I, fig. 244).
Le tomiange, ou capsule, s'ouvre toujours par une fente circulaire
détachant l'opercule de l'urne (fig. 84, B \ voir aussi 1, fig. 245, C,
et fig. 246). A cet effet, ou bien une zone annulaire de cellules
épidermiques conserve simplement ses parois minces et se déchire
plus tard en se desséchant; ou bien il se forme, entre l'urne et
l'opercule, une couche annulaire de cellules spéciales qu'on nomme
Vanneau (I, fig. 245, C, a) ; ces cellules épaississent ieurs parois