
368 DJCOrVLES OVULÉES — SANTALINÉES
exemple de ce mode d'épaississemeni, (i, p. 251). Les feuilles sont
opposées, simples et sans stipules, à pétiole demi-engainant, à
limbe persistant, coriace, penninerve, entier.
Les fleurs sont groupées en épis coui'ts et globuleux, longueznent
pédicellés. Le calice a cinq sépales libres, la corolle quatre
pétales concrescents en tube à la base et l'androcée quatre étamines
alternes avec les pétales, à longs filets concrescents avec le
tube de la corolle, à anthères munies de quatre sacs polliniques
s'ouvrant en long. Entre le calice, d'une part^ et la corolle avec
l'androcée, d'autre part, il j a donc ici une hétéromérie très marquée.
Le pistil a deux carpelles antéropostérieurs, concrescents en
un ovaire surmonté d'un style unique à stigmate bilobé Dans la
région inférieure, les carpelles sont fermés et l'ovaire est biloculaire
; dans la région supérieure, ils^sont ouverts et l'ovaire est
uniloculaire. Dans la loge unique, la partie médiane renflée de la
cloison inférieure, contenant les mérislèles, se prolonge seule et
se termine bientôt librement, sous la base du style, en produisant
latéralement, tout autour de son sommet, quatre gros ovules coniques,
qui descendent deux par deux dans les loges sous-jacentes,
tantôt accolés (Hilairanthe), tantôt séparés par une aile projetée
entre eux par la partie médiane de la cloison (Avicennie). C'est
vers l'extrémité de l'ovule et sur sa face externe que se différencie,
sous l'épiderme, d'abord la macrodiode, puis le prothalle femelle.
Celui -ci digère bientôt Fepiderrne et, sans sortir de l'ovule son
sommet, qui renferme Toosphère, se trouve ainsi rendu accessible
au tube pollinique.
Le fruit, où un seul des ovules se développe, les trois autres
avortant, est un achaine contenant, directement appliqué contre
le péricarpe, un embryon dressé, sans trace d albumen, celui-ci
ajant été totalement digéré au cours du développement. L'embryon
a une tigelle sans radicule, couverte de longs poils et
recourbée dans le plan médian, ce qui le rend incombant. Ses
deux cotyles, ployées en deux suivant la ligne médiane, ont des
oreillettes descendantes égales (Avicennie) ou très inégales (Hilairanthe).
Il est amylacé, A la germination, qui a lieu dans le fruit,
tantôt sur la branche (Hilairanthe), tantôt après sa chute à la surface
de l'eau (Avicennie), la tigelle s'allonge en étalant ses poils,
qui la fixent et la nourrissent tout d'abord, et en épanouissant
ses cotyles, qui verdissent à la lumière. Sans former de racine
terminale, elle développe des racines latérales, déjà présentes
dans l'embryon (Avicennie) ou qui y apparaissent à'ce moment
(Hilairanthe).
INNUCELLÉES — AVICENNIALES 369
Par le mode de végétation et la structure de la tige, par l'hétéromérie
du calice et de la corolle, par la dualité des ovules dans
chaque carpelle, par la conformation de l'embryon, sa direction
et Tabsence d'albumen, les Avicenniacées diffèrent beaucoup des
familles précédentes et prennent une place à part au sommet de
Tordre des Santalinées.
Symphorémacées. — Les Symphorémacées, 3 genres avec
17 espèces, sont des arbustes grimpants de Tlnde et de la Malaisie,
à tige s'épaississant par un pachyte normal, à feuilles opposées,
simples et sans stipules, pétiolées à limbe penninerve entier.
Les fleurs sont groupées en grappes de cymes bipares, contractées
en capitules. Le calice est gamosépale tubuleux à 5 dents
(Sphénodesme, Gongée) ou à 6-8 dents (Symphorème). La corolle
est gamopétale tubuleuse, actinomorphe à 5 lobes (Sphénodesme)
ou à 6-16 lobes (Symphorème), ou zygomorphe à 5 lobes etbilabiée
(Gongée). L'androcée a ses étamines alternipétales concrescentes
au tube de la corolle, en même nombre que les pétales (Sphénodesme,
Symphorème), ou seulement au nombre de quatre, la postérieure
ayant avorté (Gongée). Le pistil est conformé comme dans
les Avicenniacées, à une petite différence près dans le mode d'insertion
des ovules autour du sommet du placente central. L'ovule
a aussi la même structure et le prothalle femelle s'y forme de la
même manière; mais ici, il s'allonge en tube, comme dans les
Santals, en faisant sortir son sommet dans la cavité ovarienne et
en enfonçant sa base d'abord dans toute la longueur de Fovule^
puis dans le placente qui le porte.
Le fruit, où ne se développe qu'un seul ovule, est un achaine
renfermant un embryon di^essé, sans album^en, et oléagineux.
Voisine des Avicenniacées, cette famille en diffère par la structure
normale de la tige, par le mode d'attache des ovules, par la
croissance du prothalle femelle, et par la nature oléagineuse de
l'embryon.
Résumé de l'ordre des Santalinées. — Constitué par les treize
familles qu'on vient d'étudier, groupées en six alliances. Tordre
des Santalinées comprend 56 genres avec 362 espèces. L'absence
de nucelle sur Tovule, qui en est le caractère propre et qui laisse
à Tovule sa conformation la plus simple, celle d'un segment de
feuille étalé, assigne à cet ordre le rang le plus inférieur dans la
sous-classe des Ovulées. L'organisation florale n'y offre pas moins
tous les degrés, depuis la fleur unisexuée et apérianthée desLophophytacées,
jusqu'à la fleur bisexuée, dipérianthée, à corolle gamopétale
des Avicenniacées.
VAN TIEGHEM. — Botaniqiie spéciale. 24