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fornianl et disséminant ses lomics; en un mot, il s'interpose ici
un prolomioiïone, comparable à celai des iMucoracées (p. 34).
Outre lesVnils el les tomies, plusieurs de ces plantes produisent,
sur les filamenls du thalle, des spores, soit solitaires (Ascoïdêe)',
soit en chapelets (Dipodasque, Endomyce).
Gymnascacées. — Les Gymnascacées, i t genres avec 65 especes,
vivent les unes en moisissures (Gymnasqne, Ascodesme, etc.), leB
autres en parasites sur la tige et les feuilles des Phanérogames
(Kxoasque, Taphrine, etc.). • . • i
Dans les Ascodesmes, un rameau du thalle se dichotomise plusieurs
fois en des points rapprochés et dans des plans rectangulaires
Dans chaque dernière bifurcation, les deux ramuscules
s'enroulent l'un autour de l'autre, se différencient, l'un plus gros
prenant une cloison transversale, l'autre plus mince restant entier,
et finalement s'abouchent au sommet. Le rameau entier déverse
alors dans la cellule supérieure de l'autre une partie de son contenu
qui passe dans la cellule inférieure après destruction de la
cloison et se combine au contenu de celte cellule pour lormer
l'oeuf. 11 y a donc ici, bien distincts, une anlhéndie et un
oo-^one surmonté d'une cellule réceptrice.
Aussitôt formé, l'oeuf s'allonge, prend quelques cloisons transversales
et produit sur chaque article un rameau composé de trois
cellules, dont la médiane seule, pourvue de deux noyaux bientôt
fusionnés, se développe en un asque à huit tomies. Chaque tomio-
^one ne produit donc ici qu'un petit nombred'asques, mais comme
n s'en forme plusieurs côte à côte, ils se trouvent soudés en un
c o r p s massif, qui est un tomiogone composé. , , ' , n.
Dans les Gvmnasques, Gténomyces, etc., un filament du thalle
produit de part el d'autre d'une cloison, deux rameaux différenciés
• l'un court ef gros, demeure droit ; l'autre, long et mince,
s'enroule en spirale autour du premier. Mais ici aucun abouchement
n'a lieu ; il ne peut donc pas se former d'oeuf. Néanmoins
le rameau spirale s'allonge, se cloisonne transversalement en
articles, qui bourgeonnent à diverses reprises et prodmsent sur les
ramuscules du dernier ordre des asques à huit tomies, ^en un mot
se développe en un tomiogone, tout aussi bien que s il s y était
formé un oeuf. Le rameau axile, qui est l'anthéridie, ayant perdu
sa fonction,, il y a ici parthénogenèse. Autour de ce tomiogone,
le thalle produit des rameaux dressés et lâchement enchevetres,
dentés (Cténomyce),, épineux (Gymnasque) ou spirales (Myxotric),
qui le limitent et le protègent.
Enfin dans les Exoasques, Taphrines, etc., ou le thalle parasite
étend ses filaments sous la cuticule des feuilles, c'est directement
sur certains de ces filaments, sans intervention d'aucun rameau
anthéridien, fonclionnel ou non, que les asques prennent naissance
côte à côte. Il y a donc apogamie. Le groupe d'asques n'en
doit pas moins être considéré comme un tomiogone, mais c'est
un tomiogone apogame. Les asques y ont huit tomies ; mais dans
les Taphrines, elles germenf à l'intérieur de l'asque et y produisent
des chapelets bientôt dissociés, à la façon du thalle des Levures
{p. 83), ce qui pourrait faire croire qu'elles sont en nombre grand
et indéterminé.
Outre le tomiogone, avec ses asques et ses tomies, plusieurs de
ces plantes produisent, sur des filaments différenciés du thalle, de
véritables spores, tantôt solitaires (Cténomyce), tantôt en chapelets
(Gymnasque, etc.).
Cette famille renferme des parasites intéressants comme l'Exoasque
déformant qui produit la cloque du Pêcher, que l'on combat
par la méthode des pulvérisations de bouillies de sulfure de calcium
; les balais de sorcière des Cerisiers sont dus à l'Exoasque du
Cerisier. Les maladies du cuir chevelu de l'homme, du cheval, du
cobaye qui produisent des maladies connues sous le nom de teigne,
favus, herpes, teigne tondante, dermatomyce de la poule sont dues
à des champignons voisins des Ctenomyces et des Gymnoasques :
Trichophyton, Achorion, Microsporon (teigne tondante), Lophophyton
(dermatomycose de la poule); ces champignons sont
caractérisés par des chlamydospores (favus) en fuseau, des tortillons
spiralés, des éléments pectinés. Les Gténomyces inoculés à
des animaux ont produit des lésions trichophytiques. Enfin un
champignon de la peau ou dermatophyte a produit des périthèces
(Eidamelle épineuse) (1).
Pézizacées. — Les Pézizacées, très vaste famille comprenant
plus de 400 genres avec plus de 6.000 espèces, vivent les unes sur
la terre humide (Pézize, Morille^ Helvelle, etc ), d'autres en parasites
dans les feuilles et les tiges des Phanérogames (liypoderme,
Phacide, Rhytisme, etc.), d'autres encore, très nombreuses, en
symbiose avec diverses Algues inférieures, pour constituer des
Lichens (Physcie, Parmélie, Gladonie, Usnée, etc.) (i). C'est même
chez celles-ci que la symbiose a été découverte et étudiée tout
(1) Matrucliot et Dassonville.
(2) IL y a lieu de rappeler de suite que certains Lichens résultent de l'association
de Basidiomycètes avec des Algues : c'est le cas des Cores et des Dictyonemes
(I, p. 75).