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rissent se Iraduiscnt parfois par. des phénomènes remarquables,
qvie l'on peut grouper en sept catégories. Tantôt elles produisent
et déposent dans leui- protoplasme une substance analogue à l'amidon
soluble, ou bien des granules de soufre ; elles sont ami/loffè-
7iesi\), ou thiogènes (2). Tantôt elles émettent, par tous les points
de leur protoplasme, une lumière plus ou moins vive : elles sont
phQ(()gènes(;i) Tantôt elles produisent etrejettentaussitôt en dehors
d^^lles, dans le milieu nutritif, des substances colorantes ou des
diastases : elles sont chromogènes (4), ou diastasigènes (5). Tantôt
elles provoquent dans le milieu nutritif des décompositions rapides,
(¡ui ne sont pas sous la dépendance des diastases, dont le mécanisnïe
est encore inconnu et qu'on nomme des fèrmenlations :
elles sont ferment^. Tantôt enfin, elles se développent en parasites
dans le corps de l'homme, des animaux ou des plantes, et y engendrent
des maladies : elles sont pathogènes (6). Citons quelques
exemples de ces sept sortes d'actions.
Quelques Bactériacées incolores ont leur protoplasme imprégné
par un corps amorphe, bleuissant par l'iode, voisin de l'ami,don
par conséquent et qu'on nomme amyloîde. Il en est ainsi par
exemple dans le Hacille araylobacter (fig. 50) et le Spirille amylifère,
qui donnent à celte propriété leur nom spécifique ; il en est
de liiême dans le Bacille de Pasteur, le Leptotricbe buccal, etc.
C'est surtout dans la période qui précède la formation des spores
que l'amyloïde apparaît et s'accumule progressivement dans les
cQÏhûasAQ^amyiobactériacées. Pendant la formation des spores,
il diminue peu à peu et enfin disparaît; les spores n'en renferment
pas. Cette substance joue donc le rôle d'ane réserve, accumulée
en vue de la formation des corps l'eproducteurs et se comporte,
sous ce rapport, comme l'amjlodextrine qui imprègne
l'épiplasme dans lasque des Ascomycètes (I, p. 586, fî;g. 257).
Les. diverses Bactériacées rouges doat il a été question plus
haut renferment habituellement, dans leur protoplasme coloré
d;es granules opaques et brillants, solubles daas le sulfure de
cai'bone.et qui sont du soufre. Mais, encontre, de pareils granules
se rencontrent abondamment chez plusieurs, Baictériacées incolores
(Reggiate, Tliiotriche, fig'. 51, Spirille tournant, etc.). Le
(1) Productrices tFamidon.
('2j I roductrices de. soufre.
(3} rroductric.es de lumière.
(4) Productrices de pigment colorés
(5) Productrices de diastase.
(6) Du grec: 7r«6o; (palhos), affection, maladie; ysvvaw (fyennao),, l'engendre.
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CYANOPHYCiÎES H9
"roupe des Bactériacées thiogènes, ou sulfobactériacées, est donc
purement physiologique et renferme les formes les plus diverses.
Toutes ont besoin pour vivre de pouvoir emmagasiner du soufre
dans leur protoplasme et elles ne peuvent se procurer ce soufre
que par l'oxydation de l'hydrogène sulfuré, en sorte que ce dernier
composé leur est indispensable. Elles font subir à l'hydrogène
sulfuré un premier degré d'oxydation, qui met du soufre en liberté ;
puis, dans un second degré d'oxydation, elles transforment ce
soufre en acide sulfurique, lequel est éliminé
à l'état de sulfate, principalement
de sulfate de calcium. Sans hydrogène
sulfuré, elles ne tardent pas à périr. Dans
la nature, elles pullulent dans les sources
sulfureuses, où on les connaît sous le nom
de sulfuraires ou dé barëgines, et aussi
dans tous les milieux où du sulfate de
calcium est associé à des matières putrescibles.
L'action réductrice (due à des Bactéries)
qui accompagne la putréfaction
transforme le sulfate en sulfure, lequel,
sous l'influence des acides, dégage de l'hydrogène
sulfuré, et dès lors le liquide se
trouve propre au développement des sulfobactériacées.
La phosphorescence de la mer est souvent
due au développement de certaines
Bactériacées; ce sont de courts Bacilles,
dont on a réuni les diverses espèces dans
un genre spécial, sous le nom de Photobactérie.
F i g . 50. — Bacille amylobacter.
Bâtonnets
mobiles, les uns sans
spores, les autres avec
spores ; la partie teintée
se colore en bleu
par l'iode; s, spore isolée.
La Photobactérie phosphorescente est la plus commune
et c'est elle aussi qui rend le poisson phosphorescent.
Toutes exigent pour se développer un milieu "neutre ou légèrement
alcalin, contenant 3 à 3,5 pour 100 de sel marin. Dans ces conditions,
elles offrent des états mobiles et émettent des radiations
lumineuses formées de jaune, de vert et de bleu. Cette phosphorescence
est liée nécessairement à la présence de l'oxygène libre ;
elle est un des effets de l'oxydation du protoplasme. Une trace
d'acide dans le milieu nutritif suffit pour la faire disparaître.
Les Bactériacées chromogènes sont nombreuses. Les divers principes
colorants qu'elles produisent au contact de l'air, ont dans
l'ensemble de leurs réactions et de leurs propriétés optiques, une
remarquable analogie avec les couleurs d'.aniline ; la substance
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