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Ies stériles. La gaine des feuilles fertiles est creusée sur sa face
supérieure (Fune fossette où est niché le diodange (fig. 99),
recouvert plus ou moins, suivant les espèces, par les bords membraneux
de la fossette, formant une sorte d'indusie (i). Les diodanges
des deux sortes sont divisés en loges incomplètes par des
lames transverses de tissu stérile, ou trabecules (tr) ; aussi ne
s'ouvrent-ils pas et est-ce seulement par la désorganisation de la
paroi que les diodes sont mises en liberté. Les macrodiodanges
renferment chacun de nombreuses macrodiodes.
Au printemps, la microdiode germe {fig. 400) et produit une
petite cellule stérile et une anthéridie, comme il a été dit (I, p. 558).
Celle-ci, composée de quatre cellules externes constituant la paroi
et de deux cellules centrales, forme dans chacune de ces dernières
deux anthérozoïdes spiralés, longs et minces, portant à l'extrémité
antérieure amincie un pinceau de cils vibrátiles (a-e). La
macrodiode produit de même un prothalle femelle inclus (fig. 101),
en se cloisonnant dans toute son étendue, comme il a été dit (I,
p.^ 558) ; à son sommet, mis à nu par la déchirure de Texine,
celui-ci forme ensuite un archégone (a), comme il a été expliqué
chez les Fougères.
L'oeuf se divise en quatre quartiers, qui deviennent le pied, la
tige, la première racine et la première feuille^ comme chez les
Fougères.
Comme fossiles, on signale les Isostopses du tertiaire de Provence
et les Pleuroméies du Trias formant passage entre les Isoètes
et les Lépidodendres.
Sélaginellacées. — La fajiiille des Sélaginellacées ne renferme
que le grand genre Sélaginelle, dont les 500 espèces habitent pour
la plupart les forêts humides des régions tropicales.
La tige grêle s'accroît rapidement et se ramifie dans un seul et
même plan en fausse dichotomie; elle porte, disposées le plus
souvent par paires, en quatre séries longitudinales, un grand nombre
de petites feuilles, entières, élargies à la base, pointues au
sommet. A chaque ramification et de chaque côté de la branche,
la tige produit de très bonne heure une racine, qui est exogène,
comme les racines gemmaires des Crucifères. Quelquefois ces deux
racines se développent avec la même vigueur (S. viticuleuse, S. de
Martens, etc.) ; mais d'ordinaire Tune d'elles se développe seule,
tantôt l'inférieure (S. cuspidée, S. stolonifère, etc.), tantôt la supérieure
(S. ombreuse, S. denticulée, etc.). La racine se ramifie par
une suite de dichotomies, qui sont d'abord rapprochées, mais qui
s'écartent plus tard par une croissance intercalaire.
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La tige, qui croit au sommet par une cellule mère unique, ne
renferme souvent dans toute sa longueur qu'une seule stèle à deux
faisceaux ligneux centripètes,
unis au centre sans laisser de
moelle : elle est monostélique
alterne (I, p. 206). Quelquefois
cette stèle, toujours
unique à la base, ne tarde
pas à se bifurquer une ou plusieurs
fois à l'intérieur de
l'écorce, comme on l'a vu
dans la majorité des Fougères,
et la tige'renferme deux
(Sélaginelle de Krauss, S. de
Lyall, etc.), trois (S. inéqualifoliée,
S. lisse, etc.) et jusqu'à
dix ou douze stèles diversement
disposées : elle
est alors polystélique.
La racine croît au sommet
par une cellule tétraédrique.
Considérée dans le tronc prîmaii'e
issu de la tige, sa stèle
est formée d'un faisceau
D
Fig. 102. — SélagineUe inéquaUfoliée. A, extrémité
d'une branche terminée par im épi diodogène. B,
section longitudinale de l'épi, montrant les diodophylles,
qui portent à droite des macrodiodanges, à
gauche des microdiodanges.
Fig. 103. — Sélaginelle
caulescente, germination
de la microdiode ; v, cellule
stérile.
ligneux en éventail et de deux faisceaux libériens confluents en
arc. Sa symétrie est donc bilatérale, comme chez les Isoètes, mais
autrement que chez les Ophioglosses et les Lycopodes (I, p. 114).
Cette symétrie bilatérale se conserve ensuite dans toutes les branches
des dichotomies successives.