
144 ALGUES
La multiplication s'opère quelquefois par des spores immobiles
(Prasiole, Draparnaudie, e(c.), ordinairement par des zoospores à
quatre cils (Chélophore, flg 61, Schizogone, etc.). Elles se forment,
en plus ou moins grand nombre, dans une cellule du thalle par
une biparlition répétée du noyau et du protoplasme (Schizogone,
Ulve, etc.) et sont mises en liberté, le plus souvent par un orifice
latéral ou terminal de la membrane (Ulve, etc.), quelquefois par
un déboîlement circulaire (Microspore, eie.).
L'oeuf est formé par isogamie avec gamètes libres et mobiles k
deux cils, comme il a été expliqué pour les Schizogones et les
Monostromes (I, p. 580) (Schizogone, Ilormiscie, Trentépohiie, Ulve
Monoslromes, ;(lg. G2). Tout de suite (Ulve, Monostrome) ou après
F i g ai. - Zoospores du Chétophore
élégant.
Fig. 6-2. — Formation de l'oeuf du Monostrome
huileux.
un passage à l'état de vie latente (Trentépohiie, etc.), il se développe
directement en un thalle nouveau.
_ D'après la conformation du thalle, suivant qu'il est filamenteux
simple, filamenteux ramifié, ou membraneux, on groupe les
genres en trois tribus :
1. Con/'errées. — Thall e filamenteux simple : Conferve, Ulotriche, Schizogone,
.Hormide, Microspore, etc
2. Chéiophorées. — Thalle filamenteux ramifié : Chétophore, Draparnaudie, Stigéoclone,
Entoderrae, Trichnphile. Trentépohiie, et'-.
3. Ulvées. - Thalle membraneux : Ulve, Entéromorphe. Prasioie, Monostrome,
Mycoïdée, Ghétopelte, Phycopelle, Dermatophyte, etc.
OEdogoniacées — Les OEdogoniacées, 4 genres avec 488 espèces,
dont 138 OEdogones, croissant toutes dans les eaux douces, ont
un thalle filamenteux cellulaire, fixé à la base, simple (OEdogone,
Cjlindrocapse) ou ramifié (Bulbochète, Coléochèle).
La multiplication a lieu par zoospores, nées isolément dans les
cellules du thalle, pourvues de deux cils (Cylindrocapse, Coléochète),
ou d'une couronne de cils antérieurs (OEdogone, fig. 63,
Ì
CHLOROPHYCÉES 145
Bulbochète) et qui s'échappent soit par une ouverture latérale
(Cylindrocapse, Coléochète), soit par un déboîtement circulaire de
la membrane (OEdogone, fig. 64, Bulbochète).
La formation de l'oeuf s'opère par hétérogamie avec oosphère
et anthérozoïde, comme il a été dit pour les OEdogones (I, p. 572,
fig. 248). L'oogone et l'anthéridie sont fortement diiTérenciés et
forment, le premier, parfois prolongé en long col (Coléochète),
une seule oosphère, la seconde un seul (Coléochète) ou deux anthérozoïdes
adossés (OEdogone,!, fig. 248, Cylindrocapse, etc.),munis
Fig. 63. - Zoospore^ de l'OEdogone
vésiqueux.
Fig. 64. — Sortie de. la zoospore d'un
OEdogoiie, par déboitementcirculairede
la cellule mère.
tantôt de deux cils (Coléochète, Cylindrocapse), tantôt d'une couronne
de cils antérieurs (OEdogone, Bulbochète).
L'oeuf passe à l'état de vie latente en cutinisant sa membrane
Da ns les Coléochètes, l'oogone se recouvre en même temps d'une
assise de cellules polyédriques à membrane cutinisée. A la germination,
l'oeuf produit d'abord soit quatre cellules mobiles, semblables
aux zoospores (OEdogone, Bulbochète), soit un plus grand
nombre de cellules immobiles (Coléochète), qui s'isolent et s'accroissent
bientôt en autant de thalles nouveaux. En un mot, il se
développe en un tomiange, dont les tomies sont mobiles ou immobiles.
D'après les zoospores et les anthérozoïdes, suivant qu'ils sont
biciliés ou multiciliés, et d'après les tomies, suivant qu'elles sont
au nombre de quatre et mobiles, ou en plus grand nombre et
immobiles, les genres se groupent en deux tribus :
1. OEdogoniées. — Zoospores et anthérozoïdes multiciliés; tomies mobiles :
OEdogone, Bulbochète.
VAN TiEGHEM. — Botanique spéciale. lo
iSai!