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peuvent se passer, bien qu'il noircisse les dents et intoxique le système
nerveux et conduise à l'aphasie.
L'Eleis de Guinée fournit deux corps gras : l'huile de palme, du
péricarpe du fruit, qui fond à 40° et qui sert dans la cuisine indigène
et la stéarinerie et l'huile de palmiste, des graines, qui fond
à 250 qui est d'un prix plus élevé et qui sert en savonnerie fine.
ALLIANCE II
ORCHIDALES (v. p. 306)
Caractères généraux et division en deux familles. — L'alliance
des Orchidales comprend toutes les Monocotyles à ovule transpariété
hitegminé où le pistil est concrescent avec les verticilles
externes dans toute sa région ovarienne, ce qui rend l'ovaire infère.
La fleur y est typiquement hermaphrodite et composée de cinq
verticilles : deux pour le périanthe, qui est différencié coloré ou
discolore, deux pour l'androcée et un pour le pistil. L'embryon y
est toujours rudimentaire, réduit à une tigelle non différenciée,
qui peut ne compter qu'un petit nombre de cellules. Suivant que
la fleur est actinomorphe avec étamines libres dans leur région
supérieure, ou zygomorphe avec étamines concrescentes aux carpelles
tout le long du style jusqu'au sommet, on y distingue deux
familles comme il suit :
ORCHIDALES. Étamines
libres dans leur région supérieure. Burmanniacées.
concrescentes avec le style tout du
long Orchidacées.
Burmanniacées. — Les Burmanniacées, 9 genres avec 60 espèces
répandues partout dans les régions chaudes, sont de petites herbes
annuelles ou vivaces, pourvues d'un rhizome parfois tuberculeux,
quelquefois munies d'une rosette de feuilles vertes, le plus
souvent humicoles avec feuilles réduites à des écailles incolores ou
jaunâtres, à mycorhizes dans les racines.
La fleur est actinomorphe, rarement zygomorphe par suite de la
prédominance du sépale postérieur (Corsie, etc.), trimère, avec
pétales plus petits que les sépales et concrescents en tube avec eux
au-dessus du départ du style. L'androcée a six étamines à filets très
courts concrescents au tube du périanthe; il se réduit quelquefois
à trois étamines, par avortement des épisépales (Burmannie, etc.).
Le pistil a trois carpelles, tantôt ouverts avec placentation parié-
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laie (Thismie, Dictyostégie, Corsie, etc.), tantôt fermes avec placentation
axile (Burmannie, etc.), concrescents entre eux et avec
les parties externes, dans toute la longueur de l'ovaire, qui est
infère et surmonté d'un style à trois branches stigmatiques. Les
ovules, qui sont petits et nombreux, sont anatropes, à deux teguments
et transpariétés.
Le fruit est une capsule s'ouvrant en long ou au sommet pour
disséminer ses très nombreuses et très petites graines renfermant
chacune un embryon homogène, réduit à quelques cellules, entoure
dune couche d'albumen.
Les genres se groupent en trois tribus, comme il suit :
1 Thismiées. - Calice actinomorphe, six étamines: Thismie, Bagnisie.
2" Burmanniées. - Calice actinomorphe, trois étamines : Burmannie, Gymnosiphon,
Dictyostégie, Aptérie. Campylosiphon.
3. Corsiées. - Calice zygomorphe, six étamines : Corsie, Araphnite.
Orchidacées. — Les Orchidacées comprennent 440 genres avec
plus de 10.000 espèces répandues dans toutes les contrées tempérées
et chaudes du globe : c'est la famille la plus nombreuse de la classe
des Monocotyles. Ce sont des plantes herbacées vivaces, terrestres
ou épidendres. Terrestres, elles ont un rhizome rameux, quelquefois
sans racines (Corallorhize, Épipoge), ordinairement pourvu
de racines filiformes (Listère) ou charnues (Néottie) ; ou bien elles
se maintiennent d'une année à l'autre à l'aide d'un tubercule entier
ou digité (I, p. 98, fig. 132), formé d'un faisceau de racines concrescentes
(1, p. 98).(0phride, Orchide, etc.) ; ou bien encore elles renflent
en tubercule la base même de leur tige (Liparide). L'Europe
ne possède que de pareilles espèces terrestres. Épidendres, elles
croissent dans les forêts tropicales, surtout en Amérique, et sont
abondamment pourvues de racines aériennes, munies d'un voile
(I, p. 89 et p. 108) ; leur tige renfle souvent en tubercules ses entrenoeuds
inférieurs ; quelquefois elle les allonge beaucoup et s'élance
en grimpant (Vanille, etc.). Les feuilles sont engainantes, à limbe
entier, rubané ou ovale, quelquefois charnu ou coriace, à nervation
parallèle. . .
Les fleurs, solitaires dans les Cypripèdes, sont ordinairement
groupées en épi ou en grappe ; elles sont zygomorphes et tournent
tout d'abord en avant leur sépale médian (I, p. 466, fig. 210) ; mais
leur pédicelle subit le plus souvent une torsion de 180 degrés, qui
reporte en arrière ce sépale médian.
Le calice a trois sépales colorés, sensiblement égaux ; les deux
latéraux sont concrescents en arrière dans les Cypripèdes (fig. 436,