
662 DISTRIBUTION DES PLANTES
s'y troLivenl, el cette flore naturelle sera siu'tout définie par un
certain nombre des plantes caractéristiques dont- nous venons de
parler.
On peut citer les exemples suivants d'espèces ayant des aires
voisines : Citronnier oranger et Punice grenadier, Dryade octopétale
et Silène acaule, Oponce figue-d'Inde et Agave américain,
Bananier de paradis et Ricin commun, etc. D'autres, sans être
parasites, sont liées à des espèces diiïérentes, qui les supportent,
comme les lianes et les Orcliidacées épidendres.
On peut aussi remai^quer assez fréquemment des associations de
deux ou plusieurs plantes de port déterminé; mais alors cene
sont pas forcément les mêmes plantes qui sont associées, et une
espèce peut fort bien se substituer à une autre de port analogue.
C'est ainsi, par exemple, que plusieurs végétaux habitent ordinairement
les forêts de Pins ou de Pesses, certaines espèces du genre
Pirole, par exemple ; mais, suivant les localités,, les Pirole chloranthe,
seconde ou uniflore pourront se remplacer, tandis que
d'autre part le Pin silvestre ou le Mélèze d'Europe pourront prendre
la place de la Pesse élevée. C'est aussi par une semblable
association que les diverses plantes à forme de lianes, disposées
pour recherclier la lumière en grimpant sur les arbres élevés, se
trouvent, dans les forêts vierges où l'ombre est intense, associées
à des espèces arborescentes de mên^e port, mais qui peuvent aussi
être remplacées l une par l'autre.
Malgré la diversité de toutes ces associations, on peut cependant
diviser la surface du globe en un certain nombre de flores
naturelles, qui donnent une idée générale du mode de distribution
des espèces les plus répandues. Nous allons passer en revue les
principales de ces flores naturelles.
Flore arctique. — On peut désigner sous le nom de flore arctique
la flore des contrées situées au nord de la limite septentrionale
des forêts. Elle comprend le nord de la Sibérie, la Nouvelle-
Sibérie la terre de François-Joseph, la Nouvelle-Zemble, . le
Spilzbe'rg, l'Islande, le Groenland et la partie septentrionale de
l'\mérique du Nord limitée au sud par le cap Mugford, au nordest
du Labrador, les îles Dormous dans la baie d'Hudson, le lac du
Grand Ours dans le bassin du Mackenzie et la terre Kioumi au
détroit de Behring. ,
Les Cryptogames, et surtout les Lichens, sont les végétaux les
plus abondants ; mais il est difficile de dire s'il y a parmi eux des
espèces propres à la flore arctique. Quant aux plantes vasculaires,
on en distingue environ 750 espèces ; or, sur ces 750 espèces, i ln y
l l
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en a qu'une vingtaine qu'on n'ait pas retrouvées dans d'autres
contrées. Ce sont :
Drave à corymbe.
Parrye aréDicole.
Cochléaire fenesiré.
Brayer glabre.
Brayer pileux.
Astragale polaire.
Potentine jolie.
Potentine tridentée.
Saxifrage siléniilore.
Saxifrage de Richardson.
Nai^dosmie glaciale.
Chrysanthème intégrifolié.
Armoise androsaeée.
Armoise de Steven..
Arnice alpin.
PédicLilaire du Groenland,
Monolépide d'Asie.
Saule glacial.
Dupontie de Fischer.
Deschampsie brévifoliée.
Pîeuropoge de Sabine.
Atropide étroite.
Fétuque de Richardson.
Parmi ces quelques espèces propres, il n'y a que deux genres
absolument spéciaux ; ce sont deux Graminées, le Pîeuropoge, de
Tîle Melville, et la Dupontie^qui se trouve assez répandue dans la
flore arctique, sauf en Asie. Ainsi donc, la flore arctique est assez
mal caractérisée par des espèces à aires communes et qu'on ne rencontre
nulle part ailleurs. C^est que, dans les régions élevées des
montagnes qui se trouvent plus au sud, on retrouve jusqu'à un
certain point les mêmes conditions climatériques, et là^ dans cette
zone alpine supérieure, on observe la presque totalité des plantes
de la flore arctique. On serait donc tenté de joindre aux contrées
dont on.vient de parler l'ensemble de tous les points situés ailleurs
à une altitude assez élevée pour présenter une flore analogue;
mais, outre que ces régions possèdent un très grand nombre
d'espèces qui ne sont pas dans les contrées polaires, il n'est pas
absolument exact que les conditions physiques soient les memes
aux latitudes extrêmes et sur les hauts sommets des montagnes.
Le caractère le plus saillant de tous les végétaux de la flore arctique,
c'est l'exiguïté de leur taille. Les arbrisseaux aux branches
rabougries sont aplatis contre la surface du sol. à peine distincts
de la masse des Lichens qui les entoure. Çà et là seulement, certaines
Graminées, en quelques endroits abrités, s'élèvent un peu
plus haut que ces arbrisseaux étalés contre la terre. Les Cryptogames,
qui dominent de beaucoup par le nombre des individus,
sont toutes aussi de petite taille. On peut dire qu'en général
aucun végétal ne dépasse 40 centimètres de hauteur, et la taille
moyenne des plantes esl voisine de 6 centimètres. Dans les parties
de la flore arctique où la température du sol est la plus froide à la
surface et où la terre-reste gelée au dessous de 4 à 8 centimètres
de profondeur, on rencontre presque exclusivement des Mousses